7 Janvier 2013
Après une longue discussion, deux rabbins aboutissent à la conclusion que Dieu n’existe pas. Le lendemain l’un d’eux voit l’autre prier et surpris lui en demande la raison puisqu’ils avaient conclu tout deux à l’inexistence de Dieu et l’autre lui répond : « que vient faire Dieu là-dedans ? ».
Cette histoire est plus profonde qu’il n’y parait. Dieu peut s’absenter dans les religions monothéistes. Certes on en parle beaucoup, il intervient sans cesse dans le langage, dans les prières (surtout chez les Juifs et les Musulmans, car dans le christianisme, il existe une concurrence déloyale de la Vierge et des saints) et plus souvent dans les jurons, mais moins dans la pratique religieuse elle-même.
Le christianisme a trouvé une solution inspirée de la mythologie grecque : incarner Dieu dans un homme, comme Zeus s’incarnait parfois dans une forme terrestre pour vaquer à ses occupations parmi les mortels. Ainsi le fils de Dieu a une histoire, un corps et un visage qu’on lui attribue, bien qu’on ait de lui aucune représentation. Et Dieu le Père a disparu au profit de son fils par le tour de passe-passe de la Sainte Trinité. La personnification du Dieu chrétien, après le meurtre du Père, assure sa présence sous forme d’une idole torturée, humanisation et représentation rejetées par les Juifs et les Musulmans où la présence de Dieu n’est pas palpable, mais menaçante.
« Que vient faire Dieu là-dedans ? ». Les religions pourraient fort bien se passer de Dieu. Elles consistent essentiellement à culpabiliser le croyant (dès sa naissance pour les chrétiens), à lui imposer des pratiques diverses, parfois saugrenues, à faire des promesses invérifiables qui n’engagent que ceux qui les écoutent et cette trinité : culpabilité – pratiques – promesses, assure l’emprise des prêtres sur le troupeau. Les croyants, pour se sentir moins coupables et fournir des preuves de leur fidélité, se plient aux impératifs que l'on prétend d'origine divine, en faisant pour la plupart le pari de Pascal : Et si Dieu existait ? On ne sait jamais.