7 Janvier 2013
C’est une vieille histoire, celle de la culpabilité de la femme et de la lâcheté de l’homme. L’homme assez con pour croquer le fruit défendu accuse la femme de l’avoir tenté et donc d’être responsable de sa chute. La femme violée coupable d’avoir fait le nécessaire pour pousser l’homme à la violer.
En 2008, 83 % des Egyptiennes et 98 % des étrangères ont été victimes de harcèlement : attouchements, de propos obscènes ou d’actes exhibitionnistes, mais seulement 12% avaient cherché de l’aide auprès de la police, ce qui n’est pas étonnant, les policiers étant souvent eux-mêmes de redoutables harceleurs.
En Juillet dernier, sur une chaîne télévisée, le prédicateur égyptien Saad Arafat en a fourni l’explication : « Si une femme est assise dans un bus ou tout autre moyen de transport, elle est harcelée par l’homme à sa droite ou l’homme à sa gauche […] Je dis aux femmes : vous êtes la cause et la raison de cette situation […] Une femme peut dire : Mais je suis sortie revêtue du niqab ou du hijab. Je n’ai rien fait. Mais je réponds : Tu es peut-être sortie revêtue du niqab, mais tu es peut-être sortie sans raison et Allah a envoyé un démon pour te faire du mal, parce que tes yeux se promènent à droite et à gauche. »