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VENTS
William Turner : "Le Mew Stone à l'entrée de Plymouth"
VENTSLes vents écartelés, voyageurs invisibles
Entre levant et ponant ou septentrion et midi
Promènent sur la Terre leur force invincible
De dépression en dépression jusqu’à la folie
Ils rendent ridicules même les plus beaux
Décoiffent les dames et soulèvent leurs atours
Courbent les hommes et volent leur chapeau
Sous leurs risées, ils jouent de mauvais tours
Papiers et feuilles valsent en mesure
Les ballons abandonnés roulent sans arrêt
Les perruques dévoilent les tonsures
Battent les portes, claquent les volets
Ils fouettent sans égard les drapeaux déchirés
Les bâches arrachées ondulent comme des oiseaux
Nappes retournées, chaises renversées
Craquent les voiles, emportent les bateaux
Le grondement des vents grossit dans les bois
Les arbres gémissent, les racines cramponnées
Les ramures en folie se révulsent aux abois
Dans un barrit ligneux, ils sont déracinés
Les vents irascibles secouent la mer
Blanchissent ses crêtes hérissées
Les vagues affolées se ruent sur la terre
Et vomissent sur le sol leurs hoquets salés
Une brise persiste sur les lieux brisés
Un zéphyr doucereux caresse les visages
Une main légère pour se faire pardonner
D’avoir, en colère, commis tant de ravages
La mer exténuée clapote sur les rivages
Frangée de détritus, d’algues et d’épaves
Lutteuse marquée par un combat sauvage
Elle laisse stagner de sa bouche la bave
Paul Obraska
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Commentaires
1PanglossDimanche 28 Février 2010 à 11:48Vous êtes allé visiter l'exposition?RépondreMagnifique ce poème et de saison ! J'espère pouvoir aller voir l'expo aux alentours du week-end prochain puisque je serai pour quelques jours à Paris.C'était le jour pour le mettre en ligne. Pour l'exposition Turner, j'espère que vous pourrez la voir. j'attends encore un peu.
Dr WOLe moment est bien choisi pour mettre ce poème magnifique en ligne.
La tempête, le vent combiné aux grandes marées (mardi coefficient 116) n’épargne pas grand chose.
C’est malheureusement le cas dans notre belle Bretagne. Morlaix, en entrée de baie de Carantec, s’est vue surprise par les eaux saumurées cette nuit, un ponton de la digue du bassin portuaire ayant lâché. Et ce qu’ils on vécu n’est pas me pire, car le coefficient de marée n’est pas au plus haut
Je te parle de Morlaix parce que c’est la grande ville la plus proche de mon fief, mes nombres d’habitations construites en bordure de mer, sur des terrains devenus constructibles (au nom du pognon) en érigeant des digues sont également touchées cruellement.
Bon dimanche Doc,
Bizzzzzzzzzzzzzz
ZAZALe vent sur Paris ne semble pas avoir été aussi destructeur. La Seine est calme, c'est tout ce que nous avons comme mer.
Dr WOJ'avais deja lu ce poéme que vous aviez posté auparavent ..La force du vent ,parfois coquin et la lutte de la mer ..
Vous n'avez pas de mer à Paris mais vous avez souvent de bien belles expositions !Toujours aussi pertinent... c'est beau et je suis toujours émue quand je lis l'un de vos écrits poétiques...mais bon, je ne sais peut-être pas vous le dire....comme il faut...Oui, comme il est indiqué dans la catégorie c'est une réédition avec une autre illustration. Il m'a semblé opportun de la faire en raison du climat...Et de l'exposition.
Dr WOça sent le sel... et me voilà toute décoiffée ! Je m'y serais crue !14leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:20Quelle belle façon de nous conter ce qu'est cette force que le vent. Si j'avais votre talent j'aurai pu vous décrire ce qu'est un cyclone, parce bien que ce soit dangereux ça a une certaine beauté.
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