• Un temps fatal de conjugaison

     

    On n'a jamais tant parlé de Nadine Morano que depuis qu'elle a déclaré sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" de France 2, diffusée le 26 septembre : "pour qu'il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle"."Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères".

    Et ce qui devait arriver arriva : la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) présidée par l'avocat Karim Achoui a porté plainte pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

    Nadine, la langue française est subtile et diablement précise, la catastrophe sémantique aurait été évitée si au lieu de dire : « nous sommes un pays judéo-chrétien et de race blanche » vous auriez dit : « nous étions ». Tout est dans le temps de conjugaison. C'est bête, tout ce ramdam pour une erreur de conjugaison !

    Qui aurait pu contester que pendant des millénaires le continent européen n'était peuplé pratiquement que de Blancs et qu'il est judéo-chrétien depuis 17 siècles ? Certes, des puristes pourraient remonter très très loin, dans la nuit des temps, au moment où l'homo sapiens est venu d'Afrique pour blanchir dans les terres du nord, mais tout de même, beaucoup de déluges ont coulé depuis.

    Par rapport à ces millénaires, cela fait seulement une cinquantaine d'années que la France n'est plus intégralement blanche. Exactement depuis la décolonisation. Les pays d'Afrique ayant été laissés aux mains de dirigeants pour la plupart corrompus quant ils n'étaient pas également sanguinaires, la situation des anciens colonisés était devenue le plus souvent encore plus inconfortable qu'auparavant. On racontait à l'époque qu'un vieil Africain aurait demandé à son fils : « l'indépendance ça va encore durer longtemps ? ».

    Il ne restait alors comme solution aux anciens colonisés, parfois pour survivre, que de tenter de rejoindre le pays des anciens colonisateurs dont ils connaissaient la langue. Et ce flux migratoire des anciens colonisés vers les anciens colonisateurs n'a jamais cessé pour des raisons diverses et à des degrés divers selon le pays d'origine.

    Bien sûr, il y a également l'utilisation par Nadine Morano du mot « race ». Mais si les races, en principe, n'existent pas (elles existent aux USA), ce mot honni est largement utilisé en particulier par les associations dites antiracistes et notamment par cette LDJM citée ci-dessus et dont les termes de la plainte contre Morano vaut son pesant de cacahuètes.

    Bientôt, nous serons accusés d'être des Blancs.

    Le CSA a récemment fait les gros yeux à la télévision française car elle ne montrerait que 14 % de « personnes perçues comme non blanches », une précaution oratoire qui mériterait une noix d'honneur. Le CSA aimerait en outre qu'on leur donne des rôles plus valorisants - pourquoi pas - mais d'ici que le CSA demande que les rôles de délinquants ne soient tenus que par des Blancs, il n'y a pas loin.

    De son côté Mme Ernotte nouvellement à la tête de France TV avait déclaré à son arrivée : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que cela change. ».

    Les races n'existent pas, les statistiques ethniques non plus, mais on compte soigneusement les Blancs, les Noirs, les Arabes (à noter que les Asiatiques semblent  échapper à ce décompte, mais ils sont peut-être inclus dans le groupe des « personnes perçues comme non blanches ») et les organismes officiels trouvent qu'il y a trop de Blancs... sauf dans le rap.

    « La vérité sort du crayon des enfantsSplendeurs et misères de la prostitution (1er partie) »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Octobre 2015 à 14:23

    Alain Finkielkraut, l'exprimait très bien chez Bourdin ce matin, le pays ne peut plus être vu avec les yeux du Grand Charles ! Bon après midi Doc.

      • Mercredi 21 Octobre 2015 à 17:19

        La vague migratoire est postérieure à l'époque gaullienne.

    2
    Mercredi 21 Octobre 2015 à 15:53

    Hélas oui! Nous sommes blancs, une couleur qui est très mal vu aujourd'hui par le ramassis gauchos qui orchestre les  médias et lance les diktats, et les anathèmes contre ceux qui ont le culot de vouloir rester ce qu'ils sont ou qui essayent de résister!

    Et je vois avec des yeux ronds comment les gens réagissent comme ZAZA, et trouvent normal que de Gaulle soit remisé!

    Elle n'est malheureusement pas seule, et tant qu'une parie du peuple marchera, je ne vois pas pourquoi ils s'arrêteraient de nous contraindre à ceci ou cela au nom de... au fait on ne sait pas trop pourquoi!

      • Mercredi 21 Octobre 2015 à 17:24

        Pas loin d'un demi-siècle s'est écoulé depuis De Gaulle et le monde a bien changé. Il est impossible de rester figé dans le temps. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut favoriser notre autodestruction.

    3
    Jeudi 22 Octobre 2015 à 09:30

    Une grande carrière de coach et de communicant s'ouvre devant vous, Dr Who !

    Cependant.

    Depuis hier, je tourne et retourne la question :

    Vous écrivez : si au lieu de dire : « nous sommes un pays judéo-chrétien et de race blanche » vous auriez dit ...

    Ne faut pas écrire :  Si au lieu de...vous aviez dit ?

    Mais je ne suis pas la reine du bon usage et meurs souvent de honte en relisant mes posts.

     

    4
    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:04

    J'ai hésité entre les deux. Je ne sais pas. On se fait toujours avoir avec le verbe avoir. - Aviez - "sonne" mieux, mais j'avais déjà utilisé le conditionnel dans la conjugaison précédente et je suis resté dans le même temps, la phrase commençant par "si". Vous voyez, là encore c'est un problème de conjugaison.

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    5
    Vendredi 23 Octobre 2015 à 08:54

    Pour en revenir au psychodrame Morano, on constate qu'elle s'envole dans les sondages.  A travers sa sortie malencontreuse (ou au contraire providentielle pour nos "humanistes" en peau de lapin), on cherche à nous faire croire que le racisme est le sujet de préoccupation numéro un en France. Providentielle diversion qui permet d'enfumer, de susciter de faux débats de société, de faire la morale à bon compte, de se défouler en insultes, de doter les associations anti-racistes. Accessoirement de diviser la droite toujours intimidée par le politiquement correct.

    Pendant ce temps on ne parle pas du bilan calamiteux de Mou-Président-Je en matière de chômage, d'envolée des dépenses publiques et de la dette, du problème des migrants.

      • Vendredi 23 Octobre 2015 à 11:38

        Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de Morano, il ne s'agit même pas de racisme mais d'un point de vue que l'on peut discuter sur l'état des lieux. Elle n'a pas dit que les Blancs sont supérieurs aux autres. L'hypersensibilité "antiraciste" finit par dévaloriser une lutte nécessaire, et ceux qui se prêtent à ce jeu provoquent des débats inutiles sur un racisme qui, en effet, n'existe pas pour la majorité des Français. Une hypertrophie qui masque les véritables problèmes. Les préoccupations "sociétales" finissent par prendre la place des questions de fond non résolues.

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