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Un homme menacé
L’islamiste Saïd Arif, de nationalité algérienne et lieutenant déserteur de l’armée de son pays, devait être extradé après un bien trop long séjour en France. Mais voilà, « la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) craignait des représailles car l'homme était l'objet de menaces dans son propre pays d’origine. Conséquence : elle a donc décidé de suspendre son extradition », ce qui bloqua Saïd dans notre beau pays d’infidèles.
Bien sûr, ce brave homme était menacé, mais lui, ne menaçait personne. Formé dans les camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan, il avait été poursuivi avec d'autres islamistes pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, notamment sur la Tour Eiffel. Condamné en 2004 pour "appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. En 2007, il est condamné à 10 ans de prison (sommes-nous en 2017 ???). Il devait être poursuivi pour apologie de crime terroriste, suite à des déclarations, le 21 mars dernier, à un hebdomadaire locale catholique de la Haute-Loire, "Renouveau" (pourquoi un journal va-t-il interviewer un tel individu ?, il avait été également interviewé auparavant par France 3 Auvergne. Une star !). Il y déclarait avec franchise que "les attentats suicide ayant une dimension économique sont le meilleur moyen de lutte pour les islamistes", en ajoutant, pragmatique : « avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes. »
Donc pas menaçant du tout pour notre société, il attendait paisiblement dans un hôtel, assigné à résidence depuis octobre 2012 en Haute-Loire (aux frais de qui ?). Inquiet de ne pas le voir apparaître au petit déjeuner (café ou thé ?), dimanche dernier, le fils du gérant de l’hôtel avertit les autorités (compétentes ?) de sa disparition (comme il s’agit d’une récidive, le procureur aurait déclaré « qu’il risquait gros ». On en frémit.). Il a emporté comme souvenir la voiture de la belle-fille du gérant (espérons que le plein avait été fait).
Manuel Valls, qui considère qu’il s’agit « incontestablement [d’] un individu dangereux » (bon diagnostic) a promis que « tout est fait pour le retrouver » (il serait resté en prison jusqu’en 2017, on aurait évité aujourd’hui un déploiement onéreux des forces de sécurité pour retrouver cet homme menacé).
A côté de la CEDH, existe-t-il une CEDVP : Cour européenne des droits de la victime potentielle ?
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