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Un déjeuner "qui ne passe pas"
Vous avez sans doute remarqué que dans les journaux l'expression "qui ne passe pas" est souvent employée lorsqu'un évènement, un discours ou une image heurte le politiquement correct actuel. "Le déjeuner sur l'herbe" qu'Edouard Manet avait terminé de peindre en 1863, et dont les personnages qui avaient servi de modèles étaient connus, avait fait scandale à l'époque. Manet voulait d'ailleurs choquer la morale bourgeoise par l'érotisme de ce tableau qu'il avait d'abord dénommé "La partie carrée", alors que des tableaux semblables du type académique et placés dans l'antiquité ne heurtaient personne. C'est en fait la contemporanéité de la représentation qui scandalisa à l'époque, et Manet voulait en montrer l'hypocrisie.
Aujourd'hui, ce n'est pas l'érotisme du tableau qui pourrait heurter, mais son machisme. la mise en infériorité de la femme : l'une nue et l'autre en chemise, alors que les hommes, manifestement dominants (d'autant plus qu'ils sont blancs, les bougres), impeccablement habillés, l'un, chapeauté, et tenant toujours sa canne à la main (va-t-il s'en servir ?), les deux attendant sans doute les services de ces dames mais jouissant d'abord de leur domination.
A ma connaissance, les néo-féministes n'ont pas demandé que ce tableau scandaleux soit décroché de salle 29 du musée d'Orsay et effacé de la culture. Si cela n'a pas été fait, cela ne ne saurait tarder.
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Commentaires
3Souris doncMardi 8 Février 2022 à 17:27Pas assez académique (les nus, la perspective, les proportions...), Le Déjeuner sur l'Herbe a été relégué au Salon des Refusés. Devenu ensuite le Salon des Indépendants, organisé directement par les artistes, et sans jury (de prix de vertu, ces politiquement corrects de l'époque.
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Mardi 8 Février 2022 à 17:34
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Si le but était de choquer, c'est réussi.
Ce qui a aussi peut-être contribué à choquer (et qui met mal à l'aise aujourd'hui encore) c'est qu'il s'agit clairement de prostituées. Une partie carrée (on dirait aujourd'hui une partouze) avec des prostituées n'est pas, pour beaucoup de gens, une scène très érotique.
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Jeudi 10 Février 2022 à 12:01
En fait, ce n'est pas le cas, selon Wikipédia : Au premier plan, la femme nue est Victorine Meurent, le modèle le plus fréquemment utilisé par Manet. Au centre, le peintre représente le sculpteur hollandais Ferdinand Leenhoff, frère de Suzanne Manet, née Suzanne Leenhoff, que Manet épousa sur le tard. L'homme accoudé à demi étendu sur l'herbe est Eugène Manet13. Enfin, la femme se baignant dans l'étang à l'arrière-plan est un modèle bien connu des peintres amis de Manet, Alexandrine-Gabrielle Meley, qui deviendra plus tard Alexandrine Zola
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Jeudi 10 Février 2022 à 12:30
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Jeudi 10 Février 2022 à 12:35
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Les "porcs" évoqués par René à la page 413 ne seraient-ils pas plutôt ces vilains messieurs à "#balancer" vite fait bien fait (pour eux) afin de les soumettre aux nouve.aux.lles d.ieu.éesse.x.s sans aucune clémence de la religion woke (qui n'existe pas vraiment vraiment mais on fait comme si...)
Tout se tient.
Sur des vers libres, l'interprétation est totalement libre. Comme quoi on peut réussir à faire un commentaire à cheval sur deux articles. Bien joué.
...mon côté "Dada"
( ?)
Ou cavalier...