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Turqueries
Dans Bloomberg Businessweek (transcrit par Le Point du 19/05/11) est parue une interview de Recep Tayyip Erdogan, premier ministre turc.J’en ai relevé quelques passages. Je sais qu’il est toujours critiquable de sortir des phrases de leur contexte, mais je me suis efforcé de ne pas dénaturer leur sens en les prélevant.
« En Tunisie et en Egypte, nous avons répondu très vite, car elle [la rue] avait passé un certain stade ; ses revendications étaient irréversibles. Cependant, en ce qui concerne la Libye, c’est un peu différent. Nous pensions que Kadhafi pourrait gérer la situation… »
Certes, le dictateur libyen était suffisamment armé pour le faire, mais qu’entend-t-il par gérer ? Et existe-t-il des revendications réversibles ? En tuant les revendicateurs peut-être ?
« Cependant, il [Bachar el-Assad] a mis trop de temps à prendre des mesures [dans un sens démocratique]. J’espère qu’il va se ressaisir […] La décision finale appartient au peuple de Syrie, bien sûr. Et j’espère que le pays n’en sortira pas meurtri. »
Paradoxalement, la levée de l’état d’urgence a été décrétée après les premières manifestations et non pas avant. Quelles mesures démocratiques le dictateur syrien a-t-il prises avec retard ? Pas un mot sur les fusillades sur des manifestants désarmés et sur les morts. Pour se ressaisir, Bachar s’est ressaisi ! Et le pays est déjà meurtri, de quoi décevoir les espérances d’Erdogan qui affirme que les relations turques « avec Damas sont très étroites. C’est un peu une affaire nationale, pour nous ».
« Nous voulons voir l’Union européenne comme une alliance de civilisation. Nous sommes en Europe. Cinq millions de citoyens turcs vivent et travaillent dans l’UE »
La Turquie en Europe correspond à 3% de sa surface totale (qui comporte 800 km de frontière commune avec la Syrie). Compte tenu du nombre d’Africains qui vivent en Europe, il serait temps que les pays dont ils sont ressortissants rejoignent l’Union européenne. La Chine, malgré le nombre de ses émigrés, n’a pas intérêt à le faire.
Illustration : Eugène Delacroix : « Turc fumant assis sur un divan »
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Commentaires
Il y a des partisans et des adversaires de l'entrée de la Turquie dans l'UE. La Turquie n'est pas un pays européen et je trouve que l'UE s'est beaucoup engagée et est allée au-devant de problèmes qu'elle aurait pu éviter. Le fait que de nombreux turcs ont quitté leur pays pour l'Europe soit donné comme argument pour que la Turquie entière entre dans l'Europe est à la limite du ridicule.
Dr WO
Pour compléter le commentaire de Carlus, Chypre est un pays de l'UE occupé militairement par la Turquie. Situation sur laquelle les partisans de l'entrée de la Turquie dans l'UE ferment les yeux.Sans doute. La Turquie fait partie de l'OTAN. C'est une manière pour les USA d'attacher un boulet à l'Europe.L'argument principal des partisans de l'entrée est, je crois, si elle n'est pas avec nous, elle sera contre nous. En médecine, il est préférable d'avoir un agent éventuellement pathogène à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur.
Dr WO
L'argument est, je crois, plus précisément qu'elle pourrait faire alliance à l'est avec les pays du moyen-orient et que l'Europe aurait alors à ses portes une énorme puissance arabo-musulmane.
C'est méconnaitre la région : la Turquie n'est pas "arabe" et a été pour ces pays pendant des siècles et jusqu'au début du 20eme siècle, une puissance coloniale brutale et arrogante. Aucun de ces pays n'envisage une alliance ou une union avec l'ancienne puissance coloniale, plus peuplé, plus puissante militairement et économiquement qui se remettrait à les dominer.
Mais je crois que ni les européens, ni les turcs n'accepteront une telle intégration. Une bonne alliance économique (du type de celle qui existe entre les USA et le Mexique) fera largement l'affaire des deux parties.Ceux qui sont contre l'entrée proposent cette association, mais jusqu'à présent cela ne semblait convenir aux turcs.
Dr WO
Personnellement et eu égard à cette non reconnaissance à ce jours, malgré certains pourparlers, du génocide du peuple arméniens par les turcs, (bien avant la grande guerre), je ne suis pas pour cette intégration dans l'UE. Géographiquement ils ont un pied en Asie mineure....!!!!! Ce n'est pas l'Europe, qui déjà s'en encombrée de bien trop de petits pays qui dégradent le label de qualité originel de la CEE. Bonne soirée Doc -ZAZAMoi non plus, mais la question est discutée. Il y a des pays qui sont partisans de son intégration.
Dr WO
J'ai entendu de chauds partisans de l'entrée de la Turquie dans l'UE... ils ne m'ont pas convaincue du tout !@ZAZA: Un pied en Asie Mineure! Seulement un pied en Europe! Même pas: un orteil.
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Quand on l'entend parler des turcs vivant et travaillant en Europe, on ne peut pas ne pas se souvenir que les habitants d'origine turque d'un Etat de l'Union Européenne, Chypre, ont fait sécession avec le soutien de l'armée turque et proclamé la République Turque de Chypre du Nord, parce qu'ils étaient devenus majoritaires dans le Nord de l'ile. Cette République Turque de Chypre du Nord n'est reconnue que par UN SEUl pays dans le monde : la Turquie !
Si l'histoire doit servir à quelque chose...!