• TÊTE VIDE


    Sur la table trône une boîte crânienne. La jeunesse est le temps tourmenté où un crâne sert de presse-papiers pour penser à la mort encore lointaine. Un crâne dénudé - funeste miroir - n'orne pas la table des vieillards hantés par leur mort prochaine.

    Boîte nettoyée par la putréfaction, elle avait jadis contenu une cervelle : entrelacs serrés de fils à profusion, parcourus de bouffées d'étincelles, distillant entre eux des sucs subtils, pour crisper le corps et accoucher la pensée.

    Coquille vidée, devenue inutile, l'air s'est installé par les trous désertés à la place d'un savoir patiemment acquis, d'émotions, de désirs, d'images gravées, d'un monde imaginaire et de regrets aussi.

    Devant le reste dérobé d'un anonyme trépas, ton jeune cerveau rêve dans sa boîte crânienne, la mort te fascine mais les questions sont vaines :

    Personne n'y répondra.

    Paul Obraska

    Paul Cezanne "Jeune homme avec un crâne"

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 22 Décembre 2017 à 17:28

    Memento mori.

    Mais avant, remplis cette boîte.

      • Vendredi 22 Décembre 2017 à 17:47

        On ne s'en souvient que trop. Le miracle est de prendre plaisir à la remplir, tout en sachant qu'elle se videra.

    2
    Vendredi 22 Décembre 2017 à 19:38

    Même jeune jamais je n'aurai avoir un crâne comme presse papiers e trouve cela très morbide!

      • Vendredi 22 Décembre 2017 à 20:41

        C'est le but.

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    3
    Souris donc
    Vendredi 22 Décembre 2017 à 19:59

    Vanité des vanités, tout est vanité.

      • Vendredi 22 Décembre 2017 à 20:42

        Même le mal de crâne.

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