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Le bombardement du théâtre de Marioupol où s’étaient réfugiés des civils est la dernière prouesse militaire du stratège du Kremlin dont l’intelligence, qui paraît de plus en plus limitée, est remplacée par une brutalité croissante. Les agissements de ce tueur de masse nous font regretter les dirigeants de l’URSS poststalinienne où il existait un contre-pouvoir : le bureau politique du parti communiste. Là, on ne voit pas où sont les contre-pouvoirs. Les actions mégalomaniaques de Vladimir-La Brute ne pourraient être interrompues que de l’intérieur. Malgré quelques courageux qui s’exposent à la prison en manifestant dans la rue ou comme cette journaliste protestant contre la guerre dans le dos de la présentatrice du journal TV d’une chaîne russe, la masse des Russes semble inerte ou approuve les actions de son autocrate, gobant une propagande totalement grotesque. Qui pourra écarter Poutine ? Des services secrets affirment que le dictateur russe est malade. La comparaison de ses portraits avant-après me paraît un argument douteux car qui ne change pas en 20 ans ? Le visage peut s’empâter sans la prescription d’un corticoïde. On a parlé d’une maladie de Parkinson, les images disponibles ne permettent pas de l’affirmer et notons que dans cette maladie, l’intelligence est conservée. On a parlé de cancer. Evidemment, pour ce diagnostic on ne peut rien dire, sinon qu’il ne s’agirait probablement pas d’un cancer digestif qui, habituellement, fait perdre du poids, un cancer pulmonaire entraîne souvent des modifications visibles, un cancer hématologique n’est pas impossible (cas Pompidou). On a parlé de démence, mais des actions démentes ne constituent pas des preuves d'une atteinte organique. J’ai entendu un commentateur déclarer qu’en Russie le despotisme a été maintes fois tempéré par l’assassinat. Que voilà de vilaines pensées.
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Depuis le 14 mars les mesures sanitaires ont été très allégées. A-t-on prévenu le SARS-CoV-2 de cet allègement qui le concerne au premier chef ? Car si nous sommes plus libres, lui, l’est également, et il va être surpris de sa liberté de circuler. Espérons qu’il n’en profitera pas trop. Quoi qu’il en soit, si l’on revient en arrière, on peut constater que la stratégie du « zéro covid » appliquée en Asie, tant vantée par la Chine, et qui avait été préconisée ici par certains, est un échec. Ci-contre une photo du 11 mars montrant devant les urgences de l’hôpital Princess Margaret de Hong Kong l’attente des patients alités atteints de la covid alors que l’on compte dans la ville 100 à 200 morts par jour de la maladie virale.
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Un des ressorts les plus utilisés de la propagande est d’accuser l’adversaire de ses propres turpitudes. Dans cette guerre (transcrite en « opération militaire spéciale », le mot « guerre » étant proscrit par le Kremlin, ce qui a fait dire aux Russes informés que le nouveau titre du roman de Tolstoï serait « Opération militaire spéciale et paix »), la propagande russe s’efforce de tout inverser. Il semble que pour l’opinion de la majorité des Russes, ces inversions sont admises sans réticence.
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En ces temps où les occasions de rire se font rares, même les rires jaunes sont les bienvenus
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Avec la régression actuelle de la pandémie en Europe, et la guerre en Ukraine, les militaires ou les stratèges ont expulsé les médecins des plateaux. Je m’en réjouirais plutôt si l’évènement ayant provoqué cette expulsion n’était pas une manifestation tragique et stupide de l’ego et de la paranoïa d’un criminel qui ne sait peut-être pas lui-même où se trouve la vérité et où se trouve le mensonge. Comme le dit Steven Pinker : "que Poutine se soit assis sur la norme proscrivant les guerres d'agression ne lui vaut pas une réputation de géant historique, mais de truand détraqué"... Ce qui réunit les médecins et les militaires, c’est la mort. Les premiers exposaient jour après jour des stratégies pour tenter de l’éviter avec des fluctuations qui ont pu parfois irriter, les seconds analysent les stratégies pour la provoquer. Si les médecins avaient plutôt l’air triste et compassionnel, les militaires ont quasiment le sourire et semblent littéralement jouir de commenter sur les cartes les péripéties de la guerre en Ukraine. La carte n’étant pas le territoire, on ne voit pas sur le dessin aux belles couleurs, les décombres des immeubles d’habitation, des hôpitaux, des écoles, les gens qui se terrent, les gens qui fuient, les morts et les amputés pour rien, absolument rien tant que Poutine ne disparaîtra pas. On pourrait me rétorquer que les Ukrainiens se battent courageusement et meurent pour préserver leur liberté et leur indépendance. C’est vrai, ils se battent et meurent pour des principes et pour des avantages que nous possédons, et qu'ici les uns négligent alors que d'autres en abusent en prétendant ne pas les posséder et que certains aimeraient même supprimer. Je crains que les Ukrainiens ne meurent héroïquement que pour la gloire mais avec l’espoir pour ceux qui suivront de vivre comme ils le désirent. Illustration Fransisco Goya « Le 3 mai 1808 »
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Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuseCette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rienJacques Prévert 1946 (dans "Paroles")
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Pendant de longues années j’ai vécu la guerre froide entre les USA et l’URSS. Les crises n’ont pas manqué, notamment celle de Berlin et celle des missiles installés à Cuba, pourtant je n’ai jamais vraiment eu peur d’une guerre entre les deux superpuissances. Peut-être parce que j’étais plus jeune, et au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, la probabilité d’une troisième me paraissait peu probable. J’avais aussi l’impression que ceux qui étaient à la tête des USA et de l’URSS jouaient un jeu équilibré et tenaient les uns comme les autres à cet équilibre qu’ils avaient installé de concert à Yalta. Cette fois, je ne suis pas rassuré. L’équilibre est rompu avec l’implosion de l’URSS et avec l’apparition d’autres puissances qui viennent se mêler au jeu. Et surtout avec un joueur imprévisible, Poutine, qui joue avec un jeu du XXe siècle, jusqu'à traiter l'armée ukrainienne d'armée nazie et l’idée fixe, mégalomaniaque et paranoïaque d’en rétablir la configuration quel qu’en soit le prix. Transposition temporelle, retour vers le passé dans un mauvais film d'horreur. Disposant d’une belle panoplie d’ogives nucléaires, il ne cesse de répéter que son bouton le démange. Son jeu devient dangereux pour la planète, surtout s’il est acculé.
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Pour ma part, je suis très embarrassé. J'aimerais faire quelque chose pour l'Ukraine, et j'envisageais de sanctionner à mon tour la Russie en stoppant fermement ma consommation de blinis. Mais j'ai arrêté l'enclenchement de cette sanction radicale car je me suis aperçu que ce met est, certes, typique de la Russie et de la Biélorussie, ce qui convenait très bien, mais également de l'Ukraine. Il aurait été à craindre que la mise en évidence de l'origine commune du blini renforce l'opinion de Poutine sur l'appartenance de l'Ukraine à la Russie. Comme quoi les meilleures intentions du monde risquent parfois de faire plus de mal que de bien.
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