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Ce matin, Emmanuel Macron regarda Brigitte sous son masque rajeunissant et lui dit : « Pourquoi me suis-je foutu dans ce merdier ? ». Brigitte ne lui répondit pas pour ne pas rider son masque. Manu prit soudain conscience que sa vie était auparavant confortable alors que depuis cinq ans il allait d’un emmerdement à un autre et qu’en plus il était détesté par les deux tiers de la population jusqu’à le traiter d’assassin et vouloir le décapiter après l’avoir giflé en public. Les Français avaient d’abord enfilé les manifestations de mécontentement les unes après les autres, en étant régulièrement touchés par la fièvre du samedi où l’on vit danser ensemble des participants costumés, les uns en jaune, les autres en noir au milieu des feux de joie. Vint cette épidémie qui paralysa le pays. La guerre avait-il dit. Il y a des mots qu’il faut éviter de prononcer car la guerre vint pour de bon à l’est de l’Europe. Vous croyez que c’est drôle de parler à Poutine pendant des heures, une vraie tête de mule coincé dans le XXe siècle, un mur toujours debout malgré les bombardements. Et tous ces coups de téléphone, tous ces déplacements, toutes ces réunions. Epuisant. Mais pourquoi s’était-il foutu dans ce merdier ? Et pourquoi était-il à nouveau candidat ? « Brigitte – dit-il – je ne me représente pas ! ». Brigitte se contenta de faire une bulle.
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Jeff Koons va envoyer une de ses sculptures sur la Lune et déclare : “Je suis très heureux d’annoncer mon tout premier projet NFT, “Moon Phases”, ancré dans la pensée humaniste et philosophique. Les explorations spatiales nous ont donné une perspective de notre capacité à transcender les contraintes du monde”....“J’ai toujours aimé l’idée de créer un art global (...) maintenant il devient universel”. Et modeste avec ça. Il est vrai qu'il n'y a pas que ses oeuvres et l'égo de leur auteur qui sont surdimensionnés, leur prix aussi... Il m'a semblé qu'en matière de pollution, on pouvait ajouter cela :
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Nous en sommes là. Entre un président du Sénat qui, devant les conditions dans lesquelles se déroule la campagne électorale pour les élections présidentielles, s’est demandé si ses résultats seraient légitimes. Entre ceux qui souvent ne votent pas, mais estiment que les élections n’auront aucune valeur en raison du taux d’abstention prévisible et qui augmente à chaque élection. Entre le gonflé à l'ego qui promet n'importe quoi à n'importe qui pour devenir président. Entre l’égaré du XXe siècle qui continue à défendre une idéologie remarquable par ses charniers en invitant à descendre dans la rue après des élections libres que sa pensée communiste ne saurait évidemment concevoir. Entre l’égaré des belles heures de la royauté qui ne semble pas mécontent qu’un chef d’Etat républicain soit traité d’assassin mais qui donne à Poutine des excuses pour l’être : nous voilà bien. Mais sommes-nous mieux avec les autres ? Entre des candidates de partis moribonds. Entre un candidat qui compte diriger un Etat selon les conditions météorologiques. Entre une dame qui imite ses chats pour faire croire qu'elle est douce, et entre celui qui a déjà fait ses preuves sans avoir prouvé grand-chose en dehors de la nécessité : nous voilà toujours pas bien.
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Si « mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde », que signifie la manie de renommer les choses ? Dans certains cas, il peut effectivement s’agir d’une meilleure dénomination plus précise et/ou plus exacte ou d’un bouleversement réel de la chose qui mérite de ce fait un autre nom. En politique, il s’agit le plus souvent de la manifestation d’une incapacité à résoudre un problème ou de la volonté de faire savoir que l’on s’intéresse à une question et que l’on en cherche la solution ou pour donner l’illusion d’en avoir trouvé une. C’est en particulier le cas lorsque l’on change le nom d’un organisme qui, en général, après son nouveau nom continuera à fonctionner, à peu de choses près, de la même façon qu’avant. Changer de nom c’est avant tout de la gesticulation communicationnelle, voire carrément de la propagande lorsqu’au début des années 2000 les « plans sociaux » ont été remplacés par les « plans de sauvegarde de l’emploi ». Un nouvel exemple vient de nous être donné avec le projet du candidat Emmanuel Macron de rebaptiser « Pôle emploi », qui avait nécessité un changement de logo en 2009 ayant déjà coûté 500000 € à l’époque, pour le remplacer par le nom original et énergique de « France Travail ». Un nouveau baptême qui va surtout faire travailler à prix d’or les concepteurs du nouveau logo, en y ajoutant le coût de sa diffusion, sans pour autant faire augmenter les offres d’emplois et la satisfaction des demandeurs. Un changement de nom peut être assimilé à la création d’une commission pour enterrer un problème ou à un Grand Débat pour accoucher d’une souris (qui se carapate le plus souvent une fois les lumières éteintes) dont l’intérêt est d’épuiser les participants qui, après sa clôture, n’ont plus le courage de manifester leur mécontentement, au moins pour un temps.
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Je parle des 70% de la population (d’après les informations) qui semblent gober intégralement la propagande poutinienne assimilant cette invasion de l’Ukraine à la guerre patriotique contre l’Allemagne nazie des années 40 du siècle dernier. La cerise sur les décombres des hôpitaux ukrainiens vient de nous être servie par le ministre russe des affaires étrangères accusant l’Europe d’avoir un discours « aux relents hitlériens ». Quant à Poutine il assimile les sanctions contre la culture russe (à mon avis discutables) aux autodafés nazis. Il n'est pas banal de se faire traiter de nazi par un fasciste. Bien sûr, il y a des Russes qui ne sont pas dupes ouvertement de cette propagande grotesque et prennent des risques considérables pour protester, mais la masse qui suit Poutine sans se poser question est-elle idiote ? Peut-être a-t-elle tout simplement peur sans être dupe. Nous avons reçu il y a des années une femme de ma famille par alliance, d’un certain âge, venant d’URSS. Nous étions au rez-de chaussée face à un jardin, et assez loin de la maison voisine. Et comme c’est habituel en France, nous avons fini par parler politique. J’ai vu alors le visage de la femme russe se fermer et mettre un doigt sur ses lèvres afin de nous faire taire. Alors interviewer aujourd’hui des Russes qui vont apparaître sur votre écran mais également sur celui des services de renseignement poutiniens, en leur demandant ce qu’ils pensent de Poutine et de sa guerre, peut-on vraiment croire avoir une idée de ce qu’ils pensent ? Illustration : Vassili Polenov : «Le conteur Nikita Bognanov »
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Je me suis rendu à plusieurs reprises sur l’île de Beauté, mais je n’ai de la question corse qu’une idée très superficielle. Je ne m’avancerais donc sur elle qu’avec précaution, d’autant plus qu’un de mes visiteurs anciens et préférés est Corse et ne croit pas à la promesse d’autonomie récemment suggérée par le ministre de l’Intérieur qui ressemblerait plus à une promesse électorale et au désir de calmer l’agitation violente qui a éclaté sur l’île depuis la mort d’Yvan Colonna. Cependant en tant que continental j’ai du mal admettre que l’assassin d’un préfet de police puisse être considéré comme un héros, et que l’on puisse penser que l’Etat ait pu organiser son meurtre comme l’a déclaré son frère Stéphane le 4mars : « l’Etat est l’instigateur et le commanditaire de la tentative d’assassinat ». Une tentative qui a malheureusement réussi depuis. Yvan Colonna était plus ou moins oublié par la majorité de la population française et je ne vois pas l’intérêt de l’Etat à le faire disparaître sachant bien que sa disparition enflammerait la Corse. Ci-contre le CV de son assassin tiré du Canard Enchaîné. On voit que, comme le Malien Traoré, l’assassin antisémite de Sarah Halimi, l’assassin de Colonna entendait des voix. C’est très à la mode, il suffit d’entendre des voix pour s’en tirer à moindre frais, contrairement à Jeanne d’Arc pour laquelle ça s’est mal passé. A voir le parcours de ce Camerounais, on se demande si c’est l’islamisme qui conduit à la folie meurtrière ou si c’est la folie qui conduit à l’islamisme.
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Accroche tirée du journal Le Huffpost. Est-ce vraiment le printemps qui nous épuise ? Avec des présidentielles qui s’étiolent, et avant que les élections aient lieu, la légitimité de leurs résultats est déjà discutée même par le troisième personnage de l’Etat. A l’heure où des gens meurent sous les bombes pour maintenir leur aspiration à la démocratie et à leur indépendance, il est vraiment épuisant de voir contestée une des bases de la démocratie par ceux qui en sont les garants. Il est épuisant de voir ceux qui craignent de perdre les élections accuser par avance la future personne élue de les avoir volées en l'absence de fraude. On aimerait n’être épuisé que par le printemps alors qu’un vent mauvais souffle sur l’Europe. Le vent du XXème siècle, celui des grands massacres.
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Si les historiens analysent les grands mouvements socio-économiques de l’histoire, force est de constater qu’un seul homme fait de viscères d’os et de sang est capable d’en changer le cours, parfois sur le plan mondial, souvent sur le plan local, même si les historiens peuvent considérer que l’intervention d’un seul homme ne change pas de façon globale l’évolution historique. L’homme fait-il l’histoire ou l’histoire fait-elle l’homme ? Quoi qu’il en soit, c’est par les individus du sexe masculin que le malheur arrive. On pourrait me rétorquer que c’est une évidence car peu de femmes ont été à la tête de grands états, et il faut avouer que quand elles y parvenaient, elles se conduisaient aussi mal que les hommes, qu’il s’agisse d’Elisabeth d’Angleterre ou de Catherine de Russie. Mais je reste persuadé que les hommes ont des pulsions hormonales qui les poussent souvent à montrer que la leur est plus grosse que celle des autres...Et c'est encore pire quand elle est petite.
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Le bombardement du théâtre de Marioupol où s’étaient réfugiés des civils est la dernière prouesse militaire du stratège du Kremlin dont l’intelligence, qui paraît de plus en plus limitée, est remplacée par une brutalité croissante. Les agissements de ce tueur de masse nous font regretter les dirigeants de l’URSS poststalinienne où il existait un contre-pouvoir : le bureau politique du parti communiste. Là, on ne voit pas où sont les contre-pouvoirs. Les actions mégalomaniaques de Vladimir-La Brute ne pourraient être interrompues que de l’intérieur. Malgré quelques courageux qui s’exposent à la prison en manifestant dans la rue ou comme cette journaliste protestant contre la guerre dans le dos de la présentatrice du journal TV d’une chaîne russe, la masse des Russes semble inerte ou approuve les actions de son autocrate, gobant une propagande totalement grotesque. Qui pourra écarter Poutine ? Des services secrets affirment que le dictateur russe est malade. La comparaison de ses portraits avant-après me paraît un argument douteux car qui ne change pas en 20 ans ? Le visage peut s’empâter sans la prescription d’un corticoïde. On a parlé d’une maladie de Parkinson, les images disponibles ne permettent pas de l’affirmer et notons que dans cette maladie, l’intelligence est conservée. On a parlé de cancer. Evidemment, pour ce diagnostic on ne peut rien dire, sinon qu’il ne s’agirait probablement pas d’un cancer digestif qui, habituellement, fait perdre du poids, un cancer pulmonaire entraîne souvent des modifications visibles, un cancer hématologique n’est pas impossible (cas Pompidou). On a parlé de démence, mais des actions démentes ne constituent pas des preuves d'une atteinte organique. J’ai entendu un commentateur déclarer qu’en Russie le despotisme a été maintes fois tempéré par l’assassinat. Que voilà de vilaines pensées.
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