Hier, nous sommes allés revoir la maison de Claude Monet et ses jardins à Giverny. Le Soleil de la journée a illuminé les fleurs de printemps : une explosion multicolore, un feu d'artifice naturel défiant les peintres et affolant les photographes. Il est consolant de voir que beaucoup de monde s'était déplacé à 75 km de Paris pour jouir de la beauté du lieu.

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NARCISSE 1er dit le "Bonimenteur"

A la tête d'un parti "dont certaines des composantes théoriques et pratiques sont le communautarisme ethnico-clérical, le culte du chef, la justification amourachée du caudillisme, le refus des verdicts du suffrage universel, l'agressivité anti-État, la normalisation des violences urbaines et la banalisation des plus outrancières violences verbales, l'acceptation, enfin, et l'instrumentalisation de la conjonction populisto-destructrice des extrêmes" (JF Kahn).

Posant volontiers en mâle dominant

Abstention : paresser sur la touche. Bain de foule : sert à se faire mousser. Bulle puante : sert à dégager. Bulletins : petits papiers que l’on met dans l’urne pour être éparpillés comme les cendres de défunts. Bulletin nul : expression d’une nullité Bulletin blanc : encore un privilège. Candidats : masochistes professionnels. Conviction : s’y tenir c’est rester un con vaincu. Discours après les résultats : toujours plus amusants que les discours avant. Ecoles : vidées de ses élèves qui viennent y apprendre, pour les remplir d’électeurs qui n’ont rien appris. Electeur : déçu. Election : campagne publicitaire pour les politiques. Elu : personne sélectionnée par la majorité pour être conspuée par tout le monde. Isoloir : lieu où l’on jette du papier. Meeting : réunion destinée à s’applaudir en brandissant des petits drapeaux. Panneau d’affichage : invite à y tomber. Parti : organisation où l’on apprend à s’endetter afin d’être formé pour le pouvoir. Poignée de main : prise de risque. Profession de foi : n’intéresse pas les chômeurs. Programme : aussi gratuit que les promesses qui y figurent, pourtant hors de prix. Terrain : champ de tir que les candidats sont obligés de traverser. Tract : jetable. Transfuge : mauvais genre. Soirée électorale : sortie favorite des journalistes. Urne : sert à mettre les candidats en boîte. Vaincu : volé. Vainqueur : illégitime. Vote anonyme : vote à main baissée s’opposant au vote à mains levées.

Lors de la conférence de presse avec le secrétaire général de l’ONU António Guterres, j’ai eu le privilège (sic) en début d’après-midi t’entendre la traduction du discours de Sergueï Viktorovitch Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. J‘ai eu honte pour lui lorsqu’il a affirmé sans sourciller que son souci principal était la sauvegarde des populations civiles et que la Russie mettrait tout en œuvre pour l’assurer, après avoir menacé le monde d'une troisième guerre mondiale. Mentir avec un tel aplomb en sachant pertinemment que le monde entier sait qu’il ment, c’est vraiment un métier. On comprend qu’il soit toujours à son poste depuis 18 ans. Je pense que Poutine en professionnel reconnu doit apprécier ses performances. Illustration Magritte.

Des individus gonflés d’orgueil prétendent parler au nom d’une entité insaisissable, voire imaginaire. Ils prétendent porter et transmettre des messages de cette entité dont le caractère essentiel est la surdi-mutité. Ces messagers sont des usurpateurs, et pourtant ils sont écoutés et tirent leur puissance de cette usurpation. Nous avons les prêtres qui parlent au nom de Dieu, ce qui devrait être considéré comme un blasphème car c’est se mettre à la place de la divinité et prétendre en connaître la volonté. Ce sont les politiques. L’un prétend incarner la France ou être lui-même la République, l’autre prétend incarner le peuple et parler en son nom. Incarner la France, De Gaulle l’a fait, une prétention qui a plutôt bien tournée, mais méfions-nous des imitateurs. Quant à ceux qui prétendent parler au nom du peuple, arrivés au pouvoir, ils finissent le plus souvent par le faire taire pour ne pas être interrompus.

Le choix étant entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, c’est à dire entre deux politiques radicalement différentes sur de nombreux points pour l’avenir de la France, on voit surgir dans la presse des tribunes où des personnalités connues mais non politiques, leur notoriété ayant été acquises notamment dans les milieux artistique et sportif, prennent position pour le vote de Dimanche prochain, et sortent de l’isoloir pour rendre publique leur propre choix. A ma connaissance, la plupart de ces tribunes groupent des signataires qui voteront Macron, parfois sans enthousiasme, pour que la République française ne soit pas présidée par Le Pen. La question que je me suis toujours posée : ces tribunes, quel qu’en soit le bénéficiaire, servent-elles à quelque chose ? S’associer pour dire aux gens ce qu’ils doivent voter quand on n’est pas soi-même un politique, dont le métier est de pousser les gens à voter pour son camp, n’est-il pas condescendant ?  Des gens vont - ils changer leur vote ou aller voter par sympathie pour un footballeur ou un rappeur ? Il me semble que cela frise la débilité mentale quand on est influencé de façon décisive par l’opinion d’un artiste ou d’un sportif, quelles que puissent être leurs qualités dans leur domaine.

Tartrais fait dire à ce couple : « encore une rediffusion ? ». Non, on ne peut pas dire que c’était une rediffusion. D’abord, Mme Le Pen était moins amusante que la dernière fois, et c’est la raison pour laquelle on s’est ennuyé en regardant ce débat, d’autant plus que le dialogue était connu de tout le monde à force d’être répété sur les estrades. Les mimiques des acteurs étaient similaires, chacun regardant l’autre d’un air goguenard. Chacun semblait s’amuser du discours de l’autre. Ils devraient monter un numéro de duettistes. Un numéro qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Une jeunesse décérébrée par la mélenchonite a mis à sac la Sorbonne, des antifascistes immatures et dont la culture historique semble en friche, utilisant des méthodes typiquement fascistes pour protester contre des élections démocratiques dont les résultats ne leur convenaient pas. Des étudiants dont on peut douter de l'intelligence car de telles manifestations peuvent au contraire faire voter pour la candidate dont ils ne veulent pas. Une jeunesse gâtée, en commençant par la tête.

Avec ce débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle qui aura lieu demain, les journalistes se régalent. On nous montre à de multiple reprises le lieu et le décor du match futur. J’ai même entendu une présentatrice parler de « terrain de jeu ». Pour la faune journalistique c’est plus un spectacle ludique attirant du monde qu’une manifestation politique de la plus haute importance puisqu’il s’agit d’un choix entre deux sociétés. A côté de la présentation itérative du ring, nous avons les commentateurs en pleine logorrhée prospective. Chacun allant de ses déclarations sur ce que les candidats allaient dire, sur ce qu’ils ne doivent pas faire ou dire et comment ils devraient se comporter. Je me demande d’ailleurs pourquoi chacun des candidats s’entoure de conseillers en communication : il leur suffirait d’ouvrir leur poste ou leur télévision pour connaître la marche à suivre.

En ce lundi de Pâques ensoleillé, assis sur un banc, devant cette belle nature paisible aux couleurs printanières, de quoi avons-nous parlé ? De la merde des hommes. D’un criminel imbécile qui menace le monde pour lui permettre de raser des villes et de massacrer un peuple à sa guise. Petit esprit borné qui ira rejoindre dans l’histoire les psychopathes patentés qui ont fait le malheur du monde. De quoi avons-nous parlé ? Des deux finalistes de l'élection présidentielle : de la médiocrité fait femme et de celui qui n’arrive pas à se défaire de son profil de petit Bonaparte. Et les fleurs éternelles nous regardent avec ironie en attendant d’être vitrifiées par un psychopathe quelconque qui se sentirait humilié.

J’ai été amené récemment à changer de fournisseur d’internet. Je sais par expérience que dès que j’acquiers un nouvel appareillage, il ne fonctionnera correctement qu’au bout d’un certain temps qui varie de plusieurs jours à plusieurs semaines. Ce qui exige de contacter de multiple fois le service après-vente, et de procéder de multiple fois à une réinstallation du système ou à d’autres manœuvres proposées par l’interlocuteur. Encore faut-il obtenir un interlocuteur sous la forme d’un être vivant.

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