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PORTRAITS XXXIII
LE TAUDIS EN FETE
Sous les toits, dans un taudis
Quatre adolescents assis et un enfant couché
Ont revêtu leurs plus beaux habits
De l’ocre macule les murs par endroits
Des tuyaux rectilignes de métal rouillé
Serpentent dénudés le long des parois
Un miroir glauque au reflet estompé
Deux robinets, un lavabo angulaire
Ils ont avec soin balayé le plancher
Sur la table pousse un buisson vert
Dans la misère nue des quatre murs
L’un contre l’autre, leurs corps serrés
Les quatre jeunes gens à la morne figure
Sur un lit de métal servant de canapé
Se sont déguisés en riches créatures
Robes à fleurs, robe à bandes dorées
L’aîné, les pieds nus, les mains ballantes
Un éventail brasse la froideur du taudis
Une mandoline aux cordes manquantes
C’est la fête amère des enfants démunis
Quatre adolescents assis et un enfant couché
Ont revêtu leurs plus beaux habits
Ils posent dans un rêve désespéré
Paul Obraska
Lucian Freud « Intérieur W11 » (après Watteau) 1981-83
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Commentaires
Bravo Doc, ce superbe poème illustre à merveille le tableau que tu viens de nous présenter. En effet, les enfants jouent, mais dans un tel dénuement que cela me ferait presque pleurer. Bonne soirée mon ami.Je les vois, ils sont là, je les ressens et j'ai mal avec eux, parce-que vous en parlez bien Paul et parce que je trouve certaines choses si injustes...Merci
NettoueContraste entre la chambre et cette tentative des enfants. Des robes trop grandes pour deux d'entre elles.
J'aime bien votre poème et pas du tout le tableau.Lucian Freud est d'un expressionnisme dur, petit-fils de Freud, il peignait un peu comme le faisait son grand-père avec la psychanalyse. Il n'exprime pas le beau, mais le laid.
Une idée du désespoir que l'on tente de conjurer... vous en faites une très belle description Dr WO. Un peintre du désespoir.Heureusement que j'ai le moral aujourd'hui ! D'accord avec Pangloss...La peinture de Lucian Freud n'est pas "ma tasse de thé". Mais ce tableau est terriblement expressif.
Une poésie qui fait froid dans le dos pour un tableau vif et cruel, laissant libre cours à l'imagination funeste. Je peine à croire que votre humeur soit des plus joyeuses en ce moment...
Béa14Gaïa lLundi 7 Janvier 2013 à 16:01Magnifique poème pour nous rappeler une triste réalité .Merci à toi .Dans le dénuement complet essayer de jouer au Bonheur .Jouer n'est ce pas ce à quoi tous les enfants devraient avoir droit ?
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Merci. A voir leurs visages, ils jouent, mais ne croient pas à leur jeu.