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PORTRAITS XXIX
Dali : "L'homme invisible"
L’HOMME INVISIBLE
Dans la pénombre vit un homme.
Il n’est que ce qu’il consomme,
Alors peu à peu son ombre s’efface,
Pour disparaitre aux yeux de ses pareils,
Invisible corvéable perdu dans la masse.
Ce ne sont pas les rayons du soleil
Qui diffusent dans le carré de lumière,
La lucarne donne sur un mur lumineux.
Un monde parallèle se cache derrière,
Un monde virtuel éclaté en mille lieux,
Et les humains invisibles restent assis,
Le subissent ensemble ou s’oublient.
Dans leur solitude fascinée,
Ils regardent pour regarder,
Ou entendent ce qu’on leur dit.
Parfois leurs doigts tapent avec rage
Pour lancer des salves de mots écrits
Sur les fils, en échangeant leurs pages.
Dans la pénombre et le silence habité,
Dans cet univers bruissant d’images,
L’homme de chair s’est désincarné.
Paul obraska
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Commentaires
1Olivier de VauxSamedi 30 Octobre 2010 à 18:25Bien vu !RépondreTrès beaux, le tableau et le texte. Bravo toubib !Ce tableau est suffisamment ambigu pour le rêver de multiples façons. La votre est politique.
Dr WO
Merci. Ce n'est pas un choix d'illustration, c'est en regardant le tableau que j'ai écrit le texte.
Dr WO
Tu as raison, ce tableau évoque un caveau mais avec une touche prosaïque : les ingrédients d'un casse-croûte.
Dr WO
Très beau texte dont le vers final distille l'angoisse générée par ce monde dont l'homme se retire peu à peu et où il ne survit qu'en se faisant le serviteur de machines dont il se croit encore le maître.Vous exprimez en prose ce que j'ai tenté de faire passer dans mon texte devant ce tableau où il ne reste de l'homme que ses traces.
Dr WO
Il m'est bien trop difficile de passer après Pangloss dont le commentaire ne peut susciter qu'admiration. Je me retire donc sur la pointe des pieds non sans avoir exprimé le plaisir ressenti à la lecture de votre poème. Le tableau, en revanche...Merci d'avoir apprécié mon texte. On peut ne pas aimer le tableau qui est absurde et dérangeant.
Dr WO
Je vais faire simple : j'apprécie le tableau ET votre texte qui est lui aussi dérangeant...en beauté !Il y a de multiples façons de voir ce tableau. La mienne est un parti pris assez loin de l'oeuvre elle-même.
De retour ?
Dr WO
21leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:12Beau tableau très sobre tout comme la condition humaine si bien décrite par votre poème, le monde parallèle lumineux que la lucarne laisse entrevoir est sans doute à portée de l'être humain, mais comment y accéder?22leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:12En fait il y a deux façon d'interprêter le tout.
1) dans la pièce, les pauvres inexistants et à l'extérieur les nantis existants.
2) dans la pièce, l'humanité tout entière dans sa bulle destrutrice et à l'extérieur la liberté d'une vie nouvelle et meilleure.
Bon c'est ma façon de voir ;)23Marie-HélèneLundi 7 Janvier 2013 à 16:12J'aime ton texte Paul, je trouve ce tableau beau mais terriblement angoissant car le soleil est absent et cette lumière artificielle ne donne aucun espoir. Je pense à ceux qui travaillent dans des galeries marchandes ignorants du temps qu'il fait,privés de la lumière naturelle! cette pièce est un tombeau24leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:12Intérieur compatible avec celui d'une maison hantée, tant dans les couleurs que la sobriété. :)25jeffanneLundi 7 Janvier 2013 à 16:12Une belle façon de voir les choses et de décripter ce tableau...
Mais, comme à l'accoutumée, j'en ai surtout regardé la lumière et ces orangés intenses qui évinçaient toutes les ombres... comme la lumière à la sortie d'un tunnel...26jeffanneLundi 7 Janvier 2013 à 16:12de retour ???
J'essaie, mais j'ai de la difficulté à dire et à commenter les choses.... J'ai dû prendre beaucoup de recul en suite de ces décès et des conséquences en découlant.... pas forcément facile....Suivre le flux RSS des commentaires
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