• Paroles malheureuses

    Paroles malheureuses

    Parmi les slogans brandis lors de la manifestation du personnel soignant en faveur de l’hôpital, on a pu remarquer cette affirmation péremptoire : « si l’hôpital meurt, vous mourrez aussi ». Malheureusement, même si l’hôpital vit, vous mourrez de toute façon. Souvent moins vite, mais parfois plus vite. Restons modeste.

    Paroles malheureuses

    Sur France 2, Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a annoncé ce vendredi que, depuis le mois de février 2018, dans une « quinzaine de quartiers », « un peu moins de 130 débits de boissons avaient été fermés, 12 lieux de culte, 3 écoles et 9 associations ». Il a été également procédé à « 2,5 millions d'euros de redressement » au titre de la Caisse d'allocations familiales (CAF) et à « 12,2 millions de redressement » au titre de l'Urssaf.

    En affirmant, crânement : « Nous luttons contre l'islamisme politique qui laisse penser que la loi de Dieu est supérieure à celle de la République ».

    Tiens donc, la loi de Dieu existerait-elle pour notre secrétaire d’Etat à l’Intérieur ? Ce qui laisse également penser que le Coran en serait l’expression. Nous voilà bien, comment lutter contre une entité considérée comme parfaite, même si on peut souvent douter de sa perfection ou de ceux qui ont prétendu et qui prétendent encore transmettre sa loi. Parler au nom de Dieu devrait être considéré comme blasphématoire.

    Paroles malheureuses

    Lors de « La Grande Confrontation », diffusée mercredi 13 novembre sur LCI, émission de Pujadas, Alain Finkielkraut dans le feu du débat a sorti quelques déclarations provocatrices : « Violez, violez, violez ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs ! ». Ce « Violez les femmes », injonction sortie du contexte, a évidemment fait le titre des journaux. Notre académicien devrait savoir que l’humour grinçant à la Desproges n’est plus possible surtout devant un auditoire imperméable au second degré comme Caroline de Haas qui a aussitôt embrayé sur le viol conjugal au lieu d’admirer un homme de l’âge de Finkielkraut pour ses prouesses vespérales quotidiennes. 

    Quoi qu’il en soit, l’ironie provocatrice d’Alain Finkielkraut, qui cherchait à distinguer le viol criminel d’autres relations bien moins graves entre les hommes et les femmes, est mal passée : Je réagissais par l’absurde à une accusation monstrueuse, celle d’être un violeur parce que je refuse d’assimiler certaines pratiques, comme la drague lourde ou la galanterie, à la “culture du viol”. »

    Comme on pouvait s’y attendre : « Le CSA a été saisi et une pétition demande son éviction de France Culture, où l’écrivain produit et présente l’émission « Répliques ». Notons que le thème l’émission de Pujadas portait sur la liberté de la parole.

    Illustration : Joseph Ducreux : "Le discret"

    « "Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnait"Au-dessous de la ceinture »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Novembre 2019 à 15:46

    L'académicien devrait savoir depuis le temps, que la liberté d'expressions n'est réservée qu'à certaines personnes, mais surement pas à lui !

      • Vendredi 15 Novembre 2019 à 16:14

        Il finira par tomber dans l'autocensure.

    2
    Vendredi 15 Novembre 2019 à 17:04

    J'ai connu toute ma vie, aussi bien à la fac qu'au bureau, des personnes toxiques comme Caroline de Haas qui, quand vous discutez avec eux,  ont le don de vous mettre hors de vous et de vous pousser à la faute. 

    En l’occurrence, on en peut même pas dire qu'elle est habile et qu'elle a voulu ce résultat. Non, c'est une toxicité naturelle, génétique, innée ! 

     

    PS : Ceci dit, Finkielkraut ne devrait pas se prêter à ce genre d'exercice. Il est trop passionné, trop entier, trop fin, trop compliqué pour aller débattre avec des connards islamophiles  ou des connasses monomaniaques.

      • Vendredi 15 Novembre 2019 à 17:29

        Finkielkraut ne veut pas s'effacer, ce qui le fait vivre dangereusement.

    3
    Vendredi 15 Novembre 2019 à 17:20

    Autres parole malheureuse, celle de Jean-Paul Delevoye (simple haut-commissaire de 72 ans chargé officiellement d'une vague réforme) traitant Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron de "jouvenceau".

    (enfin... "malheureuse"... surtout pour l'avenir politique de l'auteur du compliment présidentiel)

      • Vendredi 15 Novembre 2019 à 17:33

        Ne pas écouter Delevoye de son maître risque de le pousser vers une Delevoye de garage.

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    4
    Samedi 16 Novembre 2019 à 12:10
    Pangloss

    A notre époque, toute parole est vouée à être malheureuse.

    "Méfiez-vous, taisez-vous, l'ennemi vous écoute".

      • Samedi 16 Novembre 2019 à 13:14

        Cependant, il y a des paroles aussi bêtes soient-elles qui restent admises quand elles font partie du dialecte du politiquement correct.

    5
    Samedi 16 Novembre 2019 à 17:24
    Pangloss

    Attention à ne pas être accusé d'hypocrisie quand on dit "ce qu'il faut dire" tout en laissant planer le soupçon que l'on ne croit pas à ce qu'on dit.

      • Samedi 16 Novembre 2019 à 17:35

        Une censure à double détente.

    6
    vega
    Dimanche 17 Novembre 2019 à 17:40

     "le politiquement correct " c est le calvaire de la pensée  de nos jours  dixit Alain Finkielkraut tout le monde ne peut pas  pratiquer le second degré  ..

      • Dimanche 17 Novembre 2019 à 17:46

        Le politiquement correct est "le calvaire de la pensée" (Alain Finkielkraut) ou un réducteur de tête (Dr WO)

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