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ODEURS CHAUDES
Les effluves panachés s'élèvent du bitume
Odeurs d'essence et d'ordures de bennes
Déchets de trottoirs que les urines parfument
Bouches d'égout à la mauvaise haleine
La truffe canine hume les déjections fraternelles
Concentrée avec délice sur les odeurs merdiques
Et lèche affectueusement le maître en chien fidèle
Partageant le secret d'arômes mirifiques
Sur le pas de restaurants aux cuisines lointaines
Des senteurs exotiques parfument la chaussée
Tapis volant pour des voyages sans peine
Vers l'orient de contrées affamées
Le halot de fragrance d'une femme qui passe
Offre aux inconnus croisés sa toilette matinale
Au bord d'un jardin que les murs enchâssent
Le miracle des troènes dont l'essence s'exhale
Paris étouffe sous un garrot de chaleur
La ville incontinente lâche des vents mêlés
Son air saturé d'inextricables odeurs
Assaille dans la moiteur nos nez affolés
Paul Obraska
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Commentaires
La proximité de la mer devrait vous rafraîchir un peu. Pas de brise ? J'attends que la chaussée fonde..
3mamyoursSamedi 4 Juillet 2015 à 23:24situation des villes sous cette chaleur decrite en poeme il fallait le faire! bravo !!
honnetement pour avoir vecu a paris , je ne vous envie pas du tout !!
bon courage l'ami , je crois qu'il y en a encore pour quelques jours !!!
Il y a un avant et un après, quand, habituée aux effluves campagnards, de bon air et de fumier, vous arriviez à Paris avant l’invention du déodorant et que le Parisien avait la toilette assez approximative, vu qu’il n’avait pas toujours l’eau courante, et s'aspergeait d'eau de toilette nauséabonde, vous étiez littéralement saisie, asphyxiée, vous vous mettiez en apnée, en vous demandant si vous n’alliez pas faire un malaise. C’était pas au Moyen-Age de Patrick Süskind, c’était à la fin des années 60.
Les Parisiens puaient. Une infection.
La même sensation quand, débarquant d’un avion climatisé, vous étiez saisie par les 45° à l’ombre d’un pays équatorial : vous suffoquiez.
Une obsession : faire demi-tour.
Odeurs chaudes. Mais je ne suis pas poétique.
C'est avant ou après le déodorant ou avant ou après la progression des moyens de l'hygiène ? Ayant connu les années 60, je crois que l'hygiène a progressé, mais étant un utilisateur régulier du métro parisien je constate néanmoins (si j'ose dire), que la perfection n'est pas de ce monde. Remarquable le livre de Süskind.
J'ai connu cette sensation d'étuve (100% de degré hygrométrique) en débarquant en Côte d'Ivoire mais chaleur associée à des effluves de plantes.
Marne la Vallée bien que victime de la pollution parisienne échappe quand même aux odeurs que vous évoquez avec maestria.. mais bon je préfère quand même me calfeutrer chez moi avec pour agréable odeur lorsque j'ouvre mes fenêtres le soir des fleurs blanches d'un arbre qui trône devant mon salon mais dont j'ai oublié le nom.
Bon dimanche malgré tout Dr WO
Avoir un arbre fleuri devant son salon ! Par reconnaissance vous ne devriez pas oublier son nom.
Vous y étouffez, vous respirez des odeurs "sui generis" comme on pouvait lire sur les résultats d'analyses d'urine, vous prenez le métro et -en plus!- vous en faites un poème. Bravo et bon courage quand même.
Comme dit notre ami Pangloss, vous avez du mérite! Et c'est tout à fait remarquable, on s'y croirait!
Amitiés.
Pour ceux qui aiment les photos :
http://welcometocanalsaintmartin.tumblr.com/
Pas le Paris de Doisneau, le boboland, dans toute sa splendeur.
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Je suppose que cette chaleur à Paris doit être insupportable. Un beau poème pour décrire ces ambiances.
Même dans mon île c'est intenable certain jours. J'ai repoussé mon départ à mardi prochain pour un retour en Ille et Vilaine.
Le poux-ronchon vit dans le noir depuis plus de 8 jours en ouvrant toutes les fenêtres à 4heures du matin pour que la maison refroidisse.
J'ai bien vu, ici que ce pic caniculaire fatigue les organismes et j'ai du doubler des séances d'oxygénothérapie pour ma maman. Elle est claquée.
On attend que MST (Marisol) communique le bilan de cette canicule. 15000 décès en août 2003, et 70000 en Europe sur la même période. Bon après midi doc.