• Note d’août

    Note d’août

    A Paris, le ciel est aujourd’hui gris. Alors que nous sommes à la mi-août, les arbres pressés d’en finir nous donnent un avant-goût de l’automne. Les uns sont déjà roux, la feuille basse et branlante, à côté de leurs voisins restés verts, la feuille dressée et triomphante. Les végétaux nous montrent dans leur simplicité que par nature la recherche de l’égalité est une démarche vaine.

    Comme chaque année au mois d’août, les Parisiens sont ailleurs pour laisser la place aux touristes venus en général d’un ailleurs plus lointain. Les langues se croisent dans les rues. Même lorsqu’il est silencieux, le touriste se reconnaît aisément car il porte son sac à dos sur le ventre. Jadis en Italie, le Français se méfiait de l’Italien, aujourd’hui c’est l’Italien en France qui se méfie du Français. Quant au Chinois il doit sans doute, avant de venir chez nous, suivre par prudence des cours de survie.

    Je dois avoir une tête d’indicateur car à chaque fois que je sors de chez moi et même lorsqu’elles disposent d’une géolocalisation sur leur smartphone, des personnes ne manquent pas de me demander leur chemin et parfois plusieurs fois au cours de mon déplacement. C’est le seul moment, s’il ne s’agit pas d’un Français, où je tente de parler anglais. C’est aussi le moment où je constate avec dépit que tout le monde parle mieux l’anglais que moi et ce, quels que soient la nationalité, l’âge ou le niveau socio-économique apparent du demandeur.

    Lorsque l’on me demande le chemin pour aller au Moulin Rouge (dont l’attractivité m’a toujours étonné) ou aux Galeries Lafayette (monument incontournable pour le Chinois), c’est aisé. Mais des passants ne manquent pas de me demander, en se fondant sur ma tête d’indicateur, d’éclairer leur route là où je cherche également la mienne. Et, croyez-le ou non, en étant défaillant, j’ai l’impression de manquer à tous mes devoirs.

    « La douceur féminine n’est plus ce qu’elle étaitComment se sortir de l’incertitude de la rentrée »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 17 Août 2017 à 17:14

    J'ai adoré Doc.... !

    Et oui la réputation de la France vient d'en prendre un coup avec votre constatation du contenus des sacs à dos portés sur le ventre par nos touristes parisiens ! Pour ce qui concerne mon anglais qui n'est pas mauvais, je le constate tous les ans quand j'arrive sur Roscoff, port en eau profonde qui accueille anglais et irlandais dans notre belle région.

    Ah mon ami, les années qui me séparent de mon activité professionnelle avec le commerce international se font lourdement sentir ! 

    Bonne fin d'après midi.

      • Jeudi 17 Août 2017 à 17:23

        J'ai lu quelque part qu'un homme après un trauma crânien s'est réveillé du coma en parlant espagnol, langue qu'il ne parlait pas (ou plus) avant le trauma. Mais je n'irai pas jusque là pour me souvenir de mon anglais.

    2
    Jeudi 17 Août 2017 à 17:31

    Dans un pays touristique, l'autochtone se doit d'accueillir le touriste pour que d'autres que lui encaissent les devises. En ne parlant pas anglais, chinois, japonais, espagnol ou russe, en ne portant pas une casquette de guide, en n'arborant pas un T-shirt sur lequel est inscrit, "Bienvenue! Puis-je vous aider?" dans les langues ci-dessus, vous manquez à tous vos devoirs.

      • Jeudi 17 Août 2017 à 17:38

        Je m'en rends bien compte. J'ai donc tenu par cette note à faire mon mea culpa.

    3
    Jeudi 17 Août 2017 à 17:36

    Une question qui n'a (peut-être) rien à voir avec le sujet de l'article, mais j'aimerais savoir si les personnes qui manifestent dans certaines villes (exagérément) fréquentées au mot d'ordre de "Tourists go home", sont les mêmes que ceux qui disent "Refugges welcome" ?

    Je vais encore passer une mauvaise nuit...

      • Jeudi 17 Août 2017 à 17:40

        Bedeau, vous risquez de vous faire sonner les cloches.

      • Souris donc
        Jeudi 17 Août 2017 à 21:37

        Prémonitoire. Hélas.

    4
    Souris donc
    Jeudi 17 Août 2017 à 19:39

    Dr Wo, il vous faut Le Petit Ivre Rouge, dictionnaire de conversation en 18 langues. De l'allemand au syldave tantrique, en passant par le mongol et le basque .

    Si l'Italien vous dit : Portatemi verso l'uscita, sono sbronzo, ma mi tengo a piedi, ça signifie : Guidez-moi vers la sortie. Je suis raide comme la justice mais je tiens debout.

    Si vous vous aventurez vers la Goutte d'Or et que le Mongol vous demande : Bi yamar oroend iredebaïn ? Il veut dire : Dites-moi, cher ami, dans quel pays je me trouve.

      • Jeudi 17 Août 2017 à 20:55

        C'est bien ce que je disais : " la langue est la meilleure et la pire des choses". Mais peut-être est-elle plus pire que meilleure.

    5
    Vendredi 18 Août 2017 à 08:53

    你不会说阿拉伯语和中文吗? 令我惊讶的是,Doc!

     

    NB : Vous ne parlez pas l'arabe et le chinois ?  Ca m'étonne de vous, Doc !

    (traduction proposée par Google Translate)

      • Vendredi 18 Août 2017 à 09:01

        Bravo pour l'humour ! yes smile

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :