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MEUTES VIII
Arnold Böcklin "La peste"
FLEAULes vieux racontaient aux enfants de leur voix flûtée,
Qu'un horrible fléau, dans les temps anciens,
Avait ravagé des pays, détruit des peuples entiers,
Et installé chez tous la terreur du prochain.
Les enfants écoutaient par respect pour les vieux,
Mais on sait que les vieux manquent parfois de raison,
Pour les enfants un tel fléau ne pouvait exister,
Et ils retournaient sans souci à leurs occupations.
On parla du fléau dans des contrées lointaines.
On ne crut pas les voyageurs malgré leur émotion,
Leurs récits furent pris pour des calembredaines,
Et chacun continua ses occupations.
Aux marges du pays apparut le fléau.
Les sandéfauts pensèrent échapper à ses méfaits,
Le mal ne toucherait sans doute que les anormaux,
Et les sandéfauts s'écartèrent des contrefaits.
Le mal envahit brutalement le pays,
D'ampleur inconnue depuis des temps immémoriaux,
Il détruisit sans égard, les pauvres et les nantis,
Et jusqu'à l'âme des gens normaux.
Paul Obraska
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