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MEUTES VI
Henri Rousseau "Les artilleurs"
LES ARTILLEURSComme ils sont beaux
Les artilleurs de Rousseau
Avec leurs pantalons blancs
Et leurs moustaches noires
Comme ils sont souriants
Comme ils sont pleins d'espoir
Groupés autour du canon
Autour de l'instrument de mort
Comme elle est belle la chair à canon
Avant que la guerre la dévore
L'un d'eux est tout de blanc vêtu
Comme un linceul sur mesure
Déjà prêt pour la sépulture
Avec son képi par-dessus
Paul Obraska
Maximilien Luce "Une rue de Paris en mai 1871" (La commune)
PASSANTToi qui passe
Quand les fusillades
Ont cessé leur menace
Quand les sourdes canonnades
Sont devenues lointaines
Quand il ne reste des barricades
Que des petits tas de pavés
Quand se sont tus les cris de haine
Quand les soldats ont fini de tuer
Regarde
Ces étoiles humaines
Fusion éteinte de corps
Encore réunis par la mort
Regarde
Leur fleur au fusil s'étale
Sur leurs poitrines percées
Comme les pétales
D'une rose rouge éparpillée
Regarde
Ces corps laissés à l'abandon
Jeunes vies sacrifiées
Dans un ultime don
Regarde cette absurdité
Savaient-ils avant de partir
Emportés par un verbe enflammé
Que leurs idées aussi allaient mourir
Et qu'il ne servait à rien d'être tués
Paul Obraska
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Commentaires
1Liza PeninonJeudi 15 Mai 2008 à 20:54J'en ai des frissons Paul et par respect je me tais ... Merci beaucoup pour votre commentaire, heureuse que ce poème vous ait plu . Amitiés LizaRépondre"Mourir pour des idées, d'accord...mais de mort lente" chantait Brassens.
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