• MECREANCES XI

    Rembrandt "Descente de la croix"


    PESANTEUR

     

    Qu'il est lourd le corps

    Os, muscles et viscères

    Plongés froids dans la mort

    Le corps mort se laisse faire

     

    Tête oscillante, bras ballants

    Dépouille pâle abandonnée

    Pantin désarticulé brimbalant

    Porté par l'un et par l'autre tiré

     

    Que la mort est lourde à porter !

    Elle pèse sur chaque vivant

    Un poids que la mort emportera

     

    Alors les autres s'occuperont du trépas

    Et vous serez ce pantin brimbalant

    Ce poids mort dans leurs bras


    Paul Obraska 




    Rubens "La mise au tombeau" (détail)


    MORBIDE

     

    Les martyrs pour ne pas vivre la mort en vain,

    Ne doivent pas disparaître sans souffrir.

    Les saints rencontrent dans la mort leur destin,

    Pour exister, ils doivent d'abord mourir.

     

    Plus les chairs flagellées ruissèlent de sang,

    Plus les fidèles en garderont le souvenir.

    Les croyants clapotent dévotement

    Dans le sang des martyrs.

     

    Les fidèles dissèquent les agonies,

    Contemplent les dépouilles torturées,

    Les stigmates des chairs meurtries,

    Et les restes des corps déchiquetés.

     

    Adorateurs inlassables des sacrifiés,

    Collectionneurs de reliques mortuaires,

    Clouant sur les murs un supplicié cloué,

    Un gibet au cou et aux flancs une haire.

     

    Les spectacles sanglants ne sont pas gratuits,

    Pour le sacrifice que personne n'a demandé,

    Il sera exigé des fidèles un prix :

    La culpabilité.


    Paul Obraska 

    « 32. Je souffre, donc je suis.La caresse du vent »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 27 Août 2008 à 11:23
    Un père qui sacrifierait son fils pour racheter les fautes que ses serviteurs ont commises. Un président qui renverrait un premier ministre pour calmer les révoltes de son peuple.
    2
    Mercredi 27 Août 2008 à 16:34
    Dans le premier scénario, le maître donne d'abord la liberté de fauter à ses serviteurs, ce qui est  une marque de confiance, mais aussi de naiveté (il est vrai qu'ils étaient nouveaux et le maitre était sans expérience). Puis il envoie son fils - un autre lui-même - pour racheter les fautes commises. Le sacrifice nécessaire oblige ses serviteurs à fauter de nouveau. Ainsi le maître a-t-il créer un cercle vicieux qui rend ses serviteurs toujours coupables, le rachat des fautes est donc resté vain. L'histoire du monde le prouve aisément.
    Dans le second scénario le maître sacrifie son vizir - également appelé "fusible" - pour sauver sa propre tête, mais pas pour sauver son peuple.
    P.O.
    3
    Mercredi 27 Août 2008 à 18:27
    Dans les deux cas, ni les serviteurs, ni le peuple ne sont gagnants. Ce qui est le but de la manoeuvre.Dieu (qui malheureusement pour lui et heureusement pour ses porte-parole n'existe pas) gagne à long terme. Le président qui existe (mais malheureusement pour lui pas pour longtemps)gagne jusq'à la fin de son mandat.
    4
    Vendredi 29 Août 2008 à 09:53
    Cher Docteur, Une "plume de poète" vous a été attribuée sur mon blog. Merci de venir la chercher. Bonne journée, bien amicalement. Dông Phong
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    5
    Vendredi 29 Août 2008 à 16:25
    Cher Dông Phong, je suis très honoré par cette attribution dont je vous remercie vivement.
    Bien amicalement.
    P.O.
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