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MECREANCES IX
Le Caravage "La prise du Christ"
L'ARRESTATIONOn était sous l'Occupation
Marqué il se savait menacé
Par la police et les étrangers
Prêts à mater toute rébellion
Les collaborateurs de l'ennemi
Prêts à vous donner pour rien
On se cachait pour rompre le pain
On se méfiait même de ses amis
La milice vint au petit matin
Conduite par son délateur
Qui le désigna dans le jardin
Il avait vécu la nuit dans la peur
A présent il n'espérait plus rien
Puisqu'il connaissait son destin
Paul Obraska
Le Caravage "Ecce homo"
UN CAS DIFFICILE« Voici l'homme » dit le professeur Pilate
En montrant un patient trentenaire
Que l'assistant avait recouvert
D'un manteau écarlate
Le professeur s'adressait à l'assemblée
Venue pour entendre un verdict éclairé
Sur cet homme emmené par l'entourage
Et dont nul ne comprenait le langage
Le patient portait une couronne d'épines
Un roseau en guise de sceptre dans la main
Pilate commenta tout en faisant l'examen
Ce cas bien difficile dépassant la médecine
Le patient se prenait pour Dieu
Ce qui était assez banal en somme
Mais en lui Dieu se prenait pour un homme
Ce qui rendait son cas épineux
Certains le prenaient aussi pour un roi
Sans royaume il admettait sa royauté
Et le professeur compta sur ses doigts :
C'était une trinité de la personnalité
La preuve était que les trois personnes
En une se parlaient sans cesse entre elles
L'une priait vers elle-même qu'elle lui pardonne
Ou se faisait des reproches adressés au ciel
Cet esprit n'était pas sain
Conclut le professeur médecin
Et il prescrivit un traitement
Qui provoqua la mort du patient
Ce cas difficile a fait couler beaucoup d'encre
Depuis des siècles le monde se penche dessus
Le professeur Pilate n'était qu'un cancre
Et il faut mettre une croix sur sa cure indue
Paul Obraska
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