• Les maux des mots

    Les mots ont une destinée imprévisible qui dépend évidemment de l’air du temps. Certains envahissent la médiasphère : on entend qu’eux, et d’autres ont mauvaise presse, si bien que l’on évite de les prononcer, ou l'on palabre sur la signification qui doit leur être donnée.

    Parmi ceux qui ont tenu le haut des médias il y avait le mot « diversité » moins entendu aujourd’hui, et que l’on mettait à toutes les sauces.  A l’inverse, le mot « identité » était et reste toujours un mot honteux, du moins pour les blancs car il est parfois revendiqué par les "issus de la diversité". Quant au mot "rigueur", il était banni de la bouche des gouvernants alors qu’il s’agit plutôt d’une qualité lorsque l’on gouverne, la douceur et l’approximation ne sont guère préconisées à la tête d’un état.

    A présent, le mot « harcèlement » a son heure de gloire et envahit les médias. Il est retrouvé dans toutes les relations : hommes/femmes, enfants/enfants ou chef/subordonné. Bien sûr il recouvre des réalités indiscutables, celles de la cruauté humaine et/ou de l’abus de pouvoir.

    Quant à la triade écologique : responsable - renouvelable - durable, elle n'est pas près de s'épuiser, d'autant plus qu'elle fait maintenant partie durablement des slogans publicitaires des entreprises, même les plus polluantes.

    Le mot égalité, lui, est omniprésent. Objectif louable des féministes et résiduel de la gauche. Certes, il figure dans la devise de la République, mais il est descendu des frontons pour envahir la place publique. Les égalitaristes ne veulent voir qu’une seule tête et qu’un seul sexe. Le-la Français-e va devenir une drôle de bête informe au sexe indéfini et a l’intelligence nivelée pour ce qu’il en restera.

    Il n’est donc pas étonnant, qu’à l’inverse, le mot « sélection » est à bannir ou uniquement prononcé pour dire qu’elle n’existe pas. Nous sommes tous égaux mais il faut se rendre à l'évidence, certains sont plus égaux que d’autres comme le disait Orwell, qui, lui, avait bien du talent.

    Les maux des mots

    « A propos d'un membre de la confrérieLe paradoxe féministe »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 10 Novembre 2017 à 17:50

    On a beau dire, la sélection est partout. Quand on choisit les légumes du marchand, quand on se décide pour une voiture, quand on décide qui épouser, quand on engage un employé, quand on vote.

    Les examens et les concours qu'on condamne avec la sélection qu'ils impliquent ne sont qu'une manière d'éclairer un choix.

    Condamner le mot pour condamner la chose ne change rien à la réalité.

    http://www.poesie.net/attaign1.htm

     

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 17:55

        Il faut le faire mais pas le dire. Très bien le poème "le mot et la chose".

    2
    Vendredi 10 Novembre 2017 à 18:12

    En effet, il est des mots comme : Sélection, travail,( je n'ose pas rajouter famille et patrie,on me traiterait de pétainiste voire de nazie)  Honneur, fierté, honnêteté, etc... qui n'ont plus l'heur de plaire aujourd'hui, alors on les répudie comme  on faisait autrefois avec une femme de mauvaise vie !

    Et le "harcèlement" est encore une calamité qui nous arrive d'Outre-Atlantique, où naquirent beaucoup de turpitudes!

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 18:21

        La révélation des agressions sexuelles vient des USA, ce qui a déclenché leur médiatisation en France où les agressions n'étaient guère révélées, ce qui n'empêchait pas d'exister.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Vendredi 10 Novembre 2017 à 20:01

    Et maintenant il va falloir réviser ses règles de grammaire puisque le masculin ne doit plus l'emporter sur le féminin ! Bon...il est vrai qu'un seul "masculin" contre une dizaine de "féminins" a peu de chance de l'emporter dans la vraie vie ! he

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 20:42

        Deux féminins suffiraient.

    4
    Souris donc
    Samedi 11 Novembre 2017 à 08:20

    Le mot "genré".

    C'est bien. Non, mal. Enfin c'est selon.

    Les entomologistes de la minorité découvrent toutes les semaines un nouveau genre, en plus de LGBT (les intersexes, les pansexuels...). Donc "genré", dans cette occurrence, c'est le Bien.

    Mais quand le marchand de jouets vend des trottinettes genrées, c'est à dire peintes en rose, c'est mal. Et quand le chef marketing de Lego présente la nouvelle gamme Lego Friends en disant "Nous sommes sur une offre filles", la police de la pensée défaille.

    Najat, reviens ! On aurait encore besoin de vos lumières. Les ABCD de l'égalité dès la crèche, tous ces stéréotypes de genre qui restent à extirper. La blogueuse-ministre : pas à la hauteur pour nous faire rigoler.

      • Samedi 11 Novembre 2017 à 09:00

        Les mots "genre" et "stéréotype" manquent évidemment dans mon petit billet (heureusement qu'il y a les commentaires). Mais je me suis amusé à citer que quelques mots à la mode et quelques mots condamnés. Le sujet est vaste et mériterait un essai; le choix des mots est le reflet de notre société.

    5
    Samedi 11 Novembre 2017 à 16:15

    Je ne vais pas apprendre à un médecin que (presque ?) tous les maux peuvent se soigner...

    Il suffit de trouver le bon remède: une gélule de Novlangue trois fois par jour...

    ainsi, on peut dire que "Toto maîtrise le geste graphomoteur et automatise progressivement le tracé normé des lettres" tout en "allant de soi et de l'ici vers l'autre et l'ailleurs" pour comprendre que "Toto s'emmerde comme pas possible pour essayer de pas faire de faute dans son devoir d'anglais."

    on peut aussi dire que "Momo est parti faire le djihad." et tout le monde comprendra que "Momo fait un effort raisonné exercé sur lui-même pour combattre ses mauvais penchants, respecter les prescriptions coraniques pour réaliser son unité personnelle et instaurer au sein de la société un ordre social où règnent la justice et la liberté individuelle et collective".

      • Samedi 11 Novembre 2017 à 16:49

        Quels sont les auteurs de ces phrases impérissables ?

      • Samedi 11 Novembre 2017 à 19:34

        ...un certain "bedeau", avec la complicité d'un certain "goooooooogle": "novlangue éducation nationale" et "djihad definition"

    6
    semaphore
    Samedi 11 Novembre 2017 à 19:38
    semaphore

    mais il a été descendu des frontons pour  (non ???)

      • Samedi 11 Novembre 2017 à 19:49

        Exact. Distraction. On ne lit que ce que l'on croit lire.

    7
    semaphore
    Samedi 11 Novembre 2017 à 19:44
    semaphore

    ainsi, on peut dire que "Toto maîtrise le geste graphomoteur et automatise progressivement le tracé normé des lettres" tout en "allant de soi et de l'ici vers l'autre et l'ailleurs" pour comprendre que "Toto s'emmerde comme pas possible pour essayer de pas faire de faute dans son devoir d'anglais."

     

    Pas d'accord mad

    je dirais plutôt que Toto a les boules de devoir assurer la calligraphie nécessaire pour éviter les mistakes dans son assignment... yes

      • Samedi 11 Novembre 2017 à 19:53

        Je n'interviendrai pas dans cette querelle sémantique. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :