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LES FORMES DE L'EAU VII
LE SILENCE DE LA PROIELac rond suspendu dans les cimes
Comme un œil froid au milieu des monts
Miracle horizontal au bord des abîmes
Aux reflets changeants de caméléon
Lumières glaciales glissant sur l'eau
Ciel sans nuage, roc et neiges mêlés
Au-dessus, le vol prédateur d'un oiseau
Dans le silence des cimes enneigées
Un homme cherche une proie dans l'eau
Sorti du lac transparent, un poisson palpite
La bouche sans cri accroché à l'hameçon
Sous la ligne courbée, la victime s'agite
Le poisson se noie dans l'air pur des monts
Les fentes béantes des vaines branchies
Ne peuvent rien contre la lente agonie
Proie aphone, elle nous épargne ses cris
Paul Obraska
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Commentaires
1Liza PeninonMercredi 7 Mai 2008 à 23:15Souffrance en écho, dans la puissance de vos mots, Paul, intensité, profondeur, unicité du regard qui est le vôtre ... beauté indicible qui fait mal, malgré tout ... Je me noie, Paul ... Ce que vous dites est vrai dans l'Absolu, toutefois, toute mon histoire personnelle s'est déroulée de telle façon que dès mon adolescence - et même avant - jonchée ou "émaillée" de viols, par la suite une anorexie déclarée aboutit au fait que par moments je suis dans le déni complet de moi-même . Il est extrêmement complexe de m'aider, dans ce que j'exprime parfois je frôle la dépersonnalisation, j'en ai bien conscience, hélas . Je vous remercie infiniment pour vos mots, Paul . Toute mon amitié . LizaRépondrePaul,quand j'ai écrit "ce que vous dites", en réalité je répondais à votre message philosopique sur mes mots . ( cad "ce que vous 'me' dites" ... ) Je voulais ajouter surtout que ce que vous avez écrit dans ce poème sur les mots me laisse sans voix tant les mots sont forts, poignants, profonds et vrais . Vos poèmes sont d'une intensitié, d'une sagesse et d'une justesse remarquables ... on ne peut que ressentir très fort ce que l'on n'a pas pu exprimer soi-même en vous lisant . Votre sagesse m'impressionne toujours . Pardonnez-moi, dans le commentaire précédent je me suis perdue dans ma phrase, pour qu'elle "fasse" sens il aurait fallu la construire autrement, mais je mentionnais des sujets "sensibles" ... alors ... Une dernière "petite chose" ... Paul, je n'ai pas appris à rêver . Pour exister vraiment il faut s'être structuré avec la nécessaire "estime de soi" ... Comment avoir confiance en moi sans cela ? Et le rêve m'a cruellement manqué ... Sans imaginaire, peut-on vivre vraiment ? Toute mon amitié . Liza
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