• LES FORMES DE L'EAU V




    INCENDIE

     

    Là-bas l’incendie déverse sa lumière

    Eclate en cernant d’un fard doré

    Le soleil épanoui en fleur ombellifère


    Le feu étale un fond de teint orangé

    Souligne les ombres noires des toits

    Comme un décor sur le doigt de mer


    Là-haut le ciel a sauvé son bleu roi

    Balafré de deux traits de lumière

    Que deux avions de proie ont laissés


    Fuyant le feu un couple de bateaux

    Chevauche la surface argentée

    En creusant deux rides sur l’eau

     


    Paul Obraska 

     

    Arnold Böcklin "L'île de la Mort"


    L'ÎLE DESOLEE

     

     

    Une silhouette habillée d'un linceul

    Se dresse, rigide, à l'avant de la barque.

    Le passeur à sa tâche rame seul,

    Guidé par le murmure des Parques.

     

    L'île désolée est abordée doucement,

    Un roc abrupt dans la noirceur de l'eau,

    Hérissé de cyprès, seuls êtres vivants,

    Au milieu des murs clairs des caveaux.

     

    Il fait toujours nuit sur ce roc de froideur.

    Le Soleil est occupé à donner la vie,

    Les morts n'ont nul besoin de chaleur.

     

    Pour eux : le blanc, le noir et le silence de la nuit.

    Les hommes inconsolables rêvent d'un ailleurs,

    Qu'il s'agisse d'une île, de l'Enfer ou du Paradis.


    Paul Obraska

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