• Le doigt et la Lune

    Le doigt et la Lune

    Lors d’un échange avec des responsables d’un centre régional d’observation et de sauvetage, Macron a lancé une plaisanterie qui fait des vagues : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ».

    Tout est dans le choix du « du » (Comorien), si le président de la République avait utilisé « des » (Comoriens), le poisson se serait muté en être humain. L’art de la diplomatie consistait ici à passer d’un article partitif à un article indéfini.

    Après la consultation de 1974 seule l’île de Mayotte a exprimé le désir de rester française et les trois autres îles ont formé "la République fédérale islamique des Comores", après un longue période d’instabilité et de coups d’Etat qui ensanglantent trop souvent l’accession à l’indépendance,.

    Depuis, des milliers de Comoriens tentent de rejoindre les rivages de Mayotte sur des embarcations de fortune (les kwassa-kwassa) et d’y pénétrer de façon illégale. Ces traversées auraient causé « entre sept mille et dix mille morts depuis 1995 », selon un rapport du Sénat français de 2012.

    La boutade de Macron a évidemment soulevé les protestations des autorités comoriennes qui l’ont trouvée : « choquante et méprisante », « inconsidérée » à mettre « sur le compte de la jeunesse » du président français et elles ont exigé des excuses de sa part.

    On comprend que les membres du gouvernement comorien aient été heurtés, cependant ils ont regardé le doigt présidentiel inconsidéré mais pas la Lune qu’il montrait.

    Une Lune qu’ils ne veulent pas voir, qui devrait leur faire honte, et qui semble moins les heurter que la plaisanterie macronesque : certes, ils déplorent les morts sans sépulture comme ils disent, mais que font-ils pour empêcher cet exode meurtrier ? Pourquoi des milliers de leurs compatriotes risquent-ils leur vie pour rejoindre le département français ? Qu’envisagent-ils pour que leurs compatriotes ne recherchent pas ailleurs de meilleures conditions de vie jusqu’à rejoindre leurs anciens colonisateurs honnis dont ils se sont libérés ? Peut-être que les Comoriens devraient exiger des excuses de la part de leurs gouvernants.

    Ces protestations officielles voudraient presque nous faire croire que ce sont les Français qui seraient responsables de tous ces morts. Ce que ces gouvernants voudraient et ce qui les arrangerait sans doute, c’est que les Français n’exigent plus un visa d’entrée sur le territoire de Mayotte pour tous les Comoriens de la République fédérale islamique des Comores fuyant les conditions de vie dont ils sont les premiers responsables. A noter que cette république islamique considère que l’île de Mayotte est occupée par les Français (malgré le désir de leurs habitants). Où iraient leurs compatriotes nécessiteux si les Français abandonnent Mayotte à son sort ?

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Juin 2017 à 22:21

    Excellente question Doc !

    Une bonne soirée.

      • Mercredi 7 Juin 2017 à 23:00

        Pas de réponse.

    2
    Jeudi 8 Juin 2017 à 07:23

    Le président jupitérien a gardé de son mentor le goût des petites blagues ...

    Notons que la famille Chirac s'est montrée beaucoup plus magnanime puisqu'elle n'a pas exigé d'excuse après la moquerie " you want me to take my plane"  

      • Jeudi 8 Juin 2017 à 08:58

        Ce serait plutôt un hommage à Chirac. Seuls les connaisseurs ont compris l'allusion. C'est vrai que Macron semble avoir un sens de l'humour dont il devrait se méfier.

    3
    Jeudi 8 Juin 2017 à 16:59

    Il faut faire attention à ce qu'on dit maintenant ! Faire de l'humour devient un sport dangereux... Il reste encore les belges et les blondes mais c'est limité. Je dois avoir très mauvais esprit, parce que le"mot" de Macron m'a fait rire ! oops

      • Jeudi 8 Juin 2017 à 17:44

        L'humour noir devient difficile surtout de la part des officiels. Et aujourd'hui Desproges aurait bien du mal et le "Bal tragique à Colombey : un mort" au décès de De Gaulle ne passerait pas.

    4
    Jeudi 8 Juin 2017 à 18:31

    C'est pas bientôt fini, l'indépendance?

      • Jeudi 8 Juin 2017 à 19:20

        C'est ce que disait après la décolonisation un vieil africain à son fils.

    5
    Souris donc
    Jeudi 8 Juin 2017 à 20:38

    Plutôt que des excuses, présenter la facture aux autorités comoriennes ulcérées. La facture des équipements qu'il a fallu construire pour les Comoriennes qui viennent pondre un petit Français avec avantages afférents (maternités, écoles, sécurité, voirie, logements, aides sociales, personnel dédié).

    Ils n'ont pas honte.

      • Jeudi 8 Juin 2017 à 20:52

        Ils devraient : c'est leur échec. Ils sont surtout sensibles à leur vanité.

      • Souris donc
        Vendredi 9 Juin 2017 à 09:56

        La contribuable que je suis en a marre du droit du sol. Et du regroupement familial. Et de se faire cracher à la gueule, en plus.

      • Vendredi 9 Juin 2017 à 10:55

        C'est la dernière remarque qui est le plus difficile à tolérer. Les populations bougeront de plus en plus, si elles s'intègrent (ou encore mieux s'assimilent) sans arrière-pensée et en étant plutôt reconnaissantes au pays qui les accueillent, je n'y verrais pour ma part aucun inconvénient et plutôt des avantages si elles apportent quelque chose.

      • Vendredi 9 Juin 2017 à 12:17

        Les populations s'assimileront. Reste à savoir lesquelles.

      • Vendredi 9 Juin 2017 à 13:08

        Mme Guigou s'assimile : la danse du ventre pour être élue. Minable.

    6
    Vendredi 9 Juin 2017 à 18:54

    En arriver là, juste pour essayer de ne pas perdre sa place, c'est détestable !

      • Vendredi 9 Juin 2017 à 19:17

        La prochaine fois ce sera la burqa.

    7
    semaphore
    Jeudi 15 Juin 2017 à 23:07
    semaphore

    Visiblement, Elisabeth Guigou n'a pas convaincu le cheptel de spectateurs qu'elle guignait, de la suivre dans les urnes...

    Probablement pas encore assez vêtue à leurs yeux...

      • Vendredi 16 Juin 2017 à 09:03

        Quand on entre dans un temple, invité à une cérémonie, on est amené à suivre les traditions de ce temple, encore faut-il ne pas y entrer pour des raisons manifestement électoralistes.

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