• Le désert des campagnes

    Le désert des campagnesCes primaires commencent à me sortir par les trous de nez. 

    Ce n'est pas tant l'abondance des candidats venant de tous les horizons qui m'horripile, car ce troupeau ne manque pas de pittoresque, et après tout c'est un indice de démocratie. Mais on peut cependant se demander si c'est un indice de vivacité ou d'un état grabataire car la plupart de ces postulants, en mal de publicité, ne sont là que pour se faire un nom.

    *Ce qui m'horripile dans ces primaires, c'est le doublement du temps consacré aux campagnes électorales dont l'inutilité n'est plus à démontrer.

    Le degré zéro de l'efficacité politique pour un maximum de prestations et de commentaires médiatiques.

    Le spectacle affligeant de vieux politiciens, non pas tant par l'âge que par leur présence obstinée - tels des morpions - dans les cercles du pouvoir, que l'on voit s'agiter sur les estrades pour étaler des promesses qu'ils n'ont pas tenues dans le passé.

    A cet égard, c'est tout de même Nicolas Sarkozy, que l'on voit partout se mouvoir dans un bruit de casseroles, qui détient le pompon. Mais on comprend l'énergie dont il fait preuve pour acquérir le Graal de l'immunité présidentielle.

    Le 10 mars 2012 j'avais publié ce petit billet à son propos et au moment de la précédente élection présidentielle :

    Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai été bouleversé par la nouvelle qui a fait la une cette semaine, suscitée des commentaires atterrés, la consternation des foules et sans doute des pleurs dans les chaumières. Les dévots se sont précipités dans les églises, les mosquées et les synagogues pour écarter par leurs ferventes prières l’éventualité de cette catastrophe : le retrait de la politique de notre bien-aimé président s’il n’était pas réélu ! Car que se passerait-il si le destin par ses détours imprévisibles viendrait à nous imposer cette extrémité ? Rien. C’est justement ce rien qui a bouleversé le monde stupéfait car après le retrait du héros il ne se passera rien. Vertigineux.

    Et effectivement, il ne s'est rien passé, puisque le héros qui devait se retirer de la politique après son échec est toujours là, toujours sur l'estrade, agité des épaules, vociférant, ironisant, promettant, réglant les problèmes d'une pichenette devant des salles admiratives, applaudissant le spectacle de tant de culot.

    * Qui connait Jean-Frédéric Poisson sélectionné en tant que président du Parti chrétien-démocrate associé aux primaires de la droite

    Dessin de Geluck

    « Il faut vraiment avoir la foi222. Normalisation »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 9 Septembre 2016 à 18:19
    ZAZARAMBETTE

    Coucou Doc,

    Ces gesticulations de primaires m'agacent profondément, au point de me filer des boutons !

    Je tiens malgré tout à les écouter présenter leurs programmes, et ce matin c'était Juppé, qui m'agace tout autant que notre président-candidat qui nous a tenu le crachoir pendant une bonne heure hier.

    Cette 5ème république est révolue et connait ses limites depuis longtemps. Ces clivages qui empruntent les couleurs rouge, rose, bleue, bleue populiste, bleue marine voire noir n'ont plus aucun sens.

    La France mise à mal dans ses perspectives économiques et sécuritaires mérite tout de même mieux que ces ringards qui ne pensent qu'au pouvoir.

    Bonne soiré.

      • Vendredi 9 Septembre 2016 à 18:50

        Objectivement la Constitution de la Ve a plutôt bien marché pendant près de 60 ans et elle a été modifié à plusieurs reprises et notamment sous Jospin pour éviter la cohabitation qui était bizarre mais pas une si mauvaise chose. Les primaires ont affaibli les partis et ce n'est pas une si bonne chose. C'est le personnel politique français qui est indécrottable, alors que dans la plupart des pays démocratiques un recalé part cultiver son jardin.

    2
    Vendredi 9 Septembre 2016 à 19:23

    Vous en avez assez? Et pourtant, ce n'est que le début!

      • Vendredi 9 Septembre 2016 à 19:41

        ça va être long et pendant ce temps ils penseront plus à l'élection qu'à la gouvernance alors que adolescentes proches de la puberté fomentent des massacres.

    3
    Souris donc
    Vendredi 9 Septembre 2016 à 21:31

    On sature. Mais comment font-ils pour remplir des salles avec leurs sempiternels discours mille fois entendus ? Mystère.

      • Vendredi 9 Septembre 2016 à 22:40

        Le militant est une personne qui le sens du devoir et du sacrifice. Il cotise même pour subir les discours.

    4
    Vendredi 9 Septembre 2016 à 23:10

    Ceux qui ont des chefs héréditaires ou auto-désignés échapperont à ce pénible exercice d'avoir à choisir un chef ! Les abstentionnistes militants aussi !  Quels chanceux  !

      • Vendredi 9 Septembre 2016 à 23:20

        Le choix du chef me convient fort bien, ce sont les chefs offerts qui ne me conviennent plus...et leur cuisine.

      • Souris donc
        Samedi 10 Septembre 2016 à 07:26

        Le vote du président au suffrage universel direct a été voulu par de Gaulle pour mettre fin au régime des partis, cause d'instabilité des gouvernements sous la IVe. Les primaires sont une américanisation de la vie politique française, comme le politiquement correct et le gender, que nous avons le don de caricaturer (cf. le mariage parodique). C'est le retour des partis, avec tout ce que cela implique de politique politicienne, tactiques électorales, intrigues et marchandages en coulisses.

        Mais le bonheur, c'est d'avoir le choix, comme dit Coca Cola.

        (Source : Alain Schiffres, Sympa)

         

      • Souris donc
        Samedi 10 Septembre 2016 à 07:58

        J'aime particulièrement la chute, dans le tournis des choix, tout s'uniformise, et, pour sortir du lot :

        Pour dire « c’est bien  moi », tel journaliste porte un cache-nez à la télévision. Et ce pauvre Lagerfeld corseté comme un homard et qu’il faut désincarcérer tous les soirs.

         

         

         

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 09:02

        Je crois que les primaires américaines sont différentes dans leur nature. Les primaires à la française sont différentes et n'ont pas abouti au régime des partis mais au contraire à leur éclatement. Les candidat naturels à la présidentielle devraient être les chefs de chaque parti dont la nomination devrait se faire en dehors de toute élection présidentielle (un peu comme en Grande Bretagne). Ce n'est pas le retour des partis, mais le retour des ambitions individuelles. L'offre programmatique est devenue incohérente et contradictoire.

        Le texte de Schiffres montre bien que la multiplicité du choix frise le ridicule.

         

    5
    Samedi 10 Septembre 2016 à 08:46

    C'est la même chose chaque fois qu'on a un choix à faire. C'est énervant, c'est vrai !

    Dans nos sociétés, le mariage est souvent précédé de promesses qui ne seront pas tenues, de mensonges ridicules, d'artifices vestimentaires pour mieux séduire, de jalousie, de concurrence avec les autres prétendants, de sourires forcés à la famille. 

    Alors que dans la société idéale (celle dont nous rêvons tous)  il suffit d'arriver, de s'entendre sur la dot et de repartir avec l'heureuse élue.  Simple comme le bonheur. 

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 09:17

        Ma réponse précédente répond un peu à votre commentaire. Le choix des dirigeants est évidemment le caractère principal des démocraties. Mais la multiplicité du choix obscurcit le débat et on finit par choisir un individu comme tel, et non plus par ce qu'il propose, car ce qu'il propose dans une compétition multiple c'est pour être choisi comme champion et non pour être appliqué.

    6
    Samedi 10 Septembre 2016 à 09:28

    J'avais bien compris car je connais bien vos positions démocratiques, Doc.

    Si je défends avec un peu de mauvaise foi toutes les imperfections du "système", c'est pour faire pendant à tous ceux qui le vomissent, eux,  avec beaucoup de mauvaise foi smile

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 10:12

        J'entends bien qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, mais il faut peut-être changer l'eau du bain pour que le bébé ne s'intoxique pas.

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    7
    Souris donc
    Samedi 10 Septembre 2016 à 10:29

     Les partis sont la logistique, l’intendance. Les colleurs d’affiches et les chauffeurs de salle. Avec les alliances pour s’en assurer les services. Sarkozy-Baroin, Juppé-NKM-Raffarin. La multiplication des candidatures provoque un bruit de fond indistinct dont émergent les contre-ut aigus et les fausses notes des ténors.

     Ainsi Juppé sent bien que sa popularité vient de son "identité heureuse" qui comble d’aise la gauche vivrensembliste, mais provoque quelques réticences à droite. Juppé se livre alors à des contorsions sémantiques. L’identité heureuse, c’est un nouveau patrimoine. Ce qui ne veut strictement rien dire. Il espère que le mot patrimoine neutralisera les doutes sur ses intentions.

    Il explique. Nous ne sommes pas tous pareils, n’est-ce pas ? Nous avons des origines, des couleurs de peau, des croyances ou des religions différentes. […] Dans l’Hexagone (sic) quelle merveilleuse diversité entre nos territoires, leurs types humains, leur histoire, leurs traditions, leurs paysages, leur gastronomie, etc…

     Un culot grandiose, il nous prend vraiment pour des cons. Quelle merveilleuse diversité !L'immigration, ce n'est jamais qu'un fromage de plus à ajouter au 365 existants. Une tradition nouvelle à ajouter à la bourrée auvergnate.

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 10:57

        Merci pour ce commentaire qui ne manque pas de drôlerie. Il y a une confusion sur la diversité. C'est vrai que la France s'est construite sur la diversité, mais les apports ont toujours été semblables sur le plan culturel et sur les moeurs. On utilise le même mot pour des apports dont la nature pour certains (comme le droit des femmes pour l'islam ou l'excision pour les noirs) s'oppose à la culture française. La diversité finit par s'opposer à l'identité dont on ne sait plus ce qu'elle veut dire, heureuse ou pas. Si l'on accepte l'hétérogénéité, cela implique que l'on renonce à l'identité telle qu'elle était conçue en France sous la forme de l'assimilation ou de l'intégration sans réticence.

    8
    Samedi 10 Septembre 2016 à 12:47

    Ceux que je critique, Doc, sont ceux qui veulent garder l'eau du bain (même très sale) et jeter le bébé (car pas assez blanc).smile

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 12:56

        Peu importe la couleur du bébé, l'important est qu'il se plaise dans son bain sans chialer. La politique mène à tout, même à la puériculture. wink2

    9
    Souris donc
    Samedi 10 Septembre 2016 à 18:25

    La métaphore du bain est un peu trouble pour moi, s'il s'agit d'assimilation, comment le mot a-t-il peu à peu pris cette connotation négative ? Enfin pour la gauchiote vivrensembliste. Car les Vietnamiens boat people se sont assimilés sans problème. Comme les immigrés précédents, fiers de s'assimiler, n'ayons pas peur des mots. Leurs enfants portent des prénoms français, font de brillantes études.

    Vive les Niaques !

    (les autres, à la troisième génération, s'appellent toujours Mohamed, ne tirent aucun profit de l'école. Forcément avec le QI qu'ils ont)

      • Samedi 10 Septembre 2016 à 18:33

        Quand on trouve le bain agréable, on ne demande qu'à y rester et donc à s'assimiler. Négative ou pas, l'assimilation est la meilleure façon d'appartenir à une nation et de cesser de se vouloir étranger et ensuite de se plaindre de l'être.

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