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Le commerce écolo.
Le capitalisme est une façon de fonctionner de l’économie qui a permis son développement et jusqu’à présent les autres modèles qui ont été essayés ont échoué et souvent douloureusement. Mais le capitalisme n’est pas une idéologie et n’est pas censé être moral.
Or, depuis quelques années, il tente de se vêtir de lin blanc en adoptant une posture morale, celle véhiculée par l’écologie. Le paradoxe est, évidemment, que si l’écologie a pris une telle expansion, au point de devenir une véritable idéologie, c’est justement en réaction aux abus mêmes du capitalisme.
Les grandes entreprises sont-elles devenues vertueuses et ont-elles le souci de l’avenir de la planète ? Bien sûr que non. Leur but est de vendre ce qu’elles produisent. La pression écologique cherche à modifier les comportements au niveau d’un pays et au niveau individuel. Si le comportement des consommateurs change, les marchands doivent suivre dans le même sens, en faire un argument de vente et préserver leurs intérêts. Elles vont donc soutenir les fondations écologiques et leurs productions, entrer l’écologie dans leur publicité, former ses cadres dans cette perspective, adopter le langage vert avec les maître-mots : responsable, durable, renouvelable, recyclable, réchauffement climatique, bilan CO2, respect de l’environnement, protection de la nature… Et en profiter pour faire des économies (la facture électronique est présentée comme un geste pour l’environnement) ou pour vendre plus cher les produits fabriqués. Le commerce écolo est né.
A titre d’exemple, voici la page de présentation d’une entreprise australienne de services funéraires :
« Pour chaque cercueil produit, nous achetons des crédits carbone chez Positive Climate. Nous compensons ainsi aussi bien la fabrication que le transport. Dans notre offre, nous avons un cercueil durable en pin australien, issu de plantations 100% responsables et nous utilisons des colles et des laques respectueuses de l’environnement. Nous pensons qu’un produit réellement durable doit être fait localement, à partir des matériaux locaux. La durabilité est un processus global, et nous sommes fiers de proposer un cercueil véritablement durable à nos clients »[1]
Il est certain que le contenant est beaucoup plus durable que le contenu.
[1]En vérifiant aujourd’hui, il semble que ce texte ait disparu de « Caskets Direct » dont le siège est à West Footscay (Australie)
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Commentaires
1ZAZAMercredi 8 Juin 2011 à 12:38Sur le fond tu as tout à fait raison Doc, mais l'exemple choisi pour illustrer ton article m'a franchement marrer..... Beaucoup d'humour mon ami. ZAZARépondreLe contenu n'est certes pas durable, mais il est 100% biodégradable, recyclable (pour certains organes) et tellement renouvelable que ça en devient un problème !Avec le Soleil Vert, plus besoin de cercueil, et un recyclage gastronomique assuré.Le plus amusant (?) serait que le de cujus ait été victime de la pollution.Oh, moi vous savez docteur, je ne sas plus trop vers quel vent me tourner. Quand serai morte, peut être incinérée et jetée sur bonne terre pour l'engraisser encore. Le bio, le commerce bio, y suis je sensible ? Quand la pluie tombe chargée de tous ses résidus captés dans l'athmosphère, qu'importe l'engrais soi disant bio qui nourrit ses racines. Et puis je m'en fiche, dans l'athmosphère la plus polluée, ne vais je pas par finir m'immmuniser ? Wait and see ??Votre fille, docteur vous me flattez, à la rigueur votre soeur, peut être méme d'ailleur votra aînée.Suivre le flux RSS des commentaires
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