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La trahison des images
Comme les visiteurs de mon blog ont pu le constater, j’ai tendance à ajouter une illustration à mes billets en me servant sans vergogne de chefs-d'oeuvre picturaux. Un texte seul devrait suffire, s’il est attractif. Mais nous avons de plus en plus le goût des images : elles sont plus faciles d’accès, elles ne nécessitent aucun effort de compréhension, et elles sont parfois plus « parlantes » jusqu’à remplacer le texte. En outre, on sait que le texte peut mentir et on se méfie d’emblée d’un article si l’on n’est pas d’accord avec les prises de position antérieures d’un auteur.
L’image, elle, est censée être vraie, elle prétend être la reproduction du réel. Or si l’on peut discuter un texte, il est plus difficile de discuter une image sans avoir une certaine compétence pour en affirmer la véracité car une image peut être remaniée ou anachronique. On connaît l’image des faux charniers en Roumanie dont la diffusion contribua à abattre le régime communiste. Mais on connait aussi l'impact considérable de la photo d'Aylan Kurdi, petit syrien de 3 ans, noyé, échoué sur une plage turque telle qu'elle fut diffusée.
La télévision a comme obligation de transmettre des images, et elles ont un impact même si elles déforment le réel. Lors des manifestations des « gilets jaunes », pour illustrer les débats à leur propos, on voyait défiler en arrière-plan la répétition des mêmes images de manifestants marchant dans les rues donnant ainsi l’impression d’un défilé sans fin.
Une illustration adéquate donne évidemment du poids à une déclaration, surtout si celle-ci est courte, c’est que fit ce pauvre Griveaux qui voulant bien faire en rappelant dans un tweet - la politique étant devenue un concert de gazouillis - la rafle du Vél d’Hiv’ de juillet1942 où la police française avait arrêté plus de 13000 parisiens et parisiennes, enfants compris, parce que d’origine juive, et dont quelques dizaines seulement ont survécu à leur déportation vers les camps d’extermination. Malheureusement, cet hommage aux victimes de l’Etat français d’alors est illustré par une photo de 1944 montrant dans ce même Vél d’Hiv’ des collaborateurs de l’occupant arrêtés après la libération de Paris. Ce besoin d’image a conduit le postulant à la mairie de Paris à illustrer l'hommage aux victimes disparues en montrant à leur place, les complices des bourreaux qui les firent disparaître.
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Commentaires
Rassurez-vous, tout cela sera bientôt abandonné et fera bientôt partie du passé.
Deepfake : ce nouvel algorithme crée des vidéos truquées inquiétantes
Deepfake : tout savoir sur la nouvelle menace liée à l’IA
etc... etc...
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Mercredi 24 Juillet 2019 à 11:44
Bien entendu, le mensonge va passer de l'artisanat à l'industrie et nous passerons dans des mondes parallèles sans pouvoir reconnaître le vrai.
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Mercredi 24 Juillet 2019 à 15:10
J'ai oublié une précision importante: les éditeurs du logiciel demanderaient aux utilisateurs, institutionnels ou privés, d'insérer l'avertissement "réalisé avec trucage" dans chaque vidéo destinée à être publiée, ce qui va limiter forcément la diffusion de fake-clips non autorisés au grand désespoir des décodeurs du Monde et des désintoxeurs de Libé
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Mercredi 24 Juillet 2019 à 15:20
Un homme averti vaut une femme avertie.
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Ce Griveaux, entre son arrivisme, son manque de charisme et ses gaffes à répétition, j'ai l'impression qu'on n'a pas fini d'entendre parler de lui.
PS : Notons que lorsqu'on propose de sanctionner pénalement les fake news (qui devraient inclure les fake vidéos) les premiers à s'indigner (au nom de la liberté d'expression, bien sûr !) sont ceux qui en sont les plus friands à savoir les extrêmes de tous bords.
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Mercredi 24 Juillet 2019 à 14:08
Plus l'esprit est étroit, plus le mensonge s'accroit (il faudrait que je fasse breveter cet aphorisme).
En tant que Parisien, les prochaines élections municipales risquent de m'embarrasser.
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4Souris doncMercredi 24 Juillet 2019 à 15:17De l'artisanat à l'industrie.
On toujours trafiqué dans les arrière-boutiques des médias, quelques figurants, des décors approximatifs. L'affaire Al-Doura, à ce jour, on ne sait toujours pas si c'est de la mise en scène.
Googlez "logiciel morphing" : l'embarras industriel du choix.
Le bon côté d'internet : pouvoir confronter les sources et versions.
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Mercredi 24 Juillet 2019 à 15:25
De quoi se noyer.
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Photos, tableaux, dessins, les images ne disent que ce qu'on veut leur faire dire.
L'image manipulée a plus d'impact que le texte orienté et sa manipulation est plus difficile à discerner.