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La solution
Le 14 octobre 2009, j’avais écrit une fable : « Le bon sens » et je m’aperçois que cette fable contient une solution possible à la situation bloquée actuelle.
Le gouvernement est bloqué sur ses positions. Eric Woerth, bien que bloqué par ses casseroles, bloque le vote au Sénat, les syndicats forment bloc mais ne savent pas comment débloquer la situation, les raffineries débloquées se bloquent dès que le bloc de CRS se retire, les automobilistes sont bloqués dans leur voiture, les lycéens peuvent sécher leurs cours sans remords et guérir leur angoisse de l’avenir en débloquant dans la rue, les casseurs envoient des blocs dans les vitrines et enlèvent tout en bloc.
Bref, ça va mal, avec les jeunes destinés à payer la retraite des vieux mais qui craignent pour la leur et les vieux qui tombent malades dès qu’ils la prennent.
Alors que constatons-nous aujourd’hui ?
Dès que les jeunes prennent conscience d’eux-mêmes, beaucoup (nous ne parlons pas des marginaux qui acquièrent rapidement une indépendance aux dépens des autres) passent l’essentiel de leur temps enfermés dans des établissements austères, à étudier, même chez eux, à préparer des examens ou des concours, à apprendre un métier, à chercher un poste ou à faire des petits boulots s’ils n’en trouvent pas ou ont été licenciés.
Plus tard, dans le meilleur des cas, les gens se marient, doivent élever des enfants, divorcer, payer une pension, enterrer leurs parents et gravir péniblement les échelons d’une éventuelle carrière.
A la fin, lorsqu’ils sont plus ou moins satisfaits de leur situation (je parle des meilleurs cas), ils partent à la retraite ou sont obligés de la prendre (je ne parle pas des politiciens que l’on est parfois amené à abattre pour ne plus les voir). Et que se passe-t-il alors ? Ils ne font plus grand-chose, certains s’ennuient et regarde leur corps dépérir au point de se suicider.
On constate donc que la jeunesse qui possède tous les atouts pour jouir de la vie, perd beaucoup de temps à ne pas en jouir, alors qu’au-delà de la maturité on a le temps d’en jouir mais pas toujours les possibilités mentales et physiques pour le faire.
La solution est donc d’inverser le processus : laisser tout le temps aux jeunes pour s’éclater et demander, dès la maturité, aux anciens, tant qu’ils en sont capables, d’étudier et de travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive.
C’est ainsi que les jeunes entretenus par leurs aînés, devenus plus nombreux, pourront être heureux et avoir beaucoup d’enfants qu’ils laisseront aux vieux satisfaits d’être utiles, en espérant que leur vie n’en sera pas abrégée, car qui payerait alors la retraite des jeunes ?!
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Commentaires
Mais peut-être que la situation sociale n'était pas la même. Les jeunes ont devant eux une situation bien plus difficile que celle que j'ai connue lorsque j'étais étudiant.
Dr WO
Le voilà, le problème: c'est la retraite des jeunes.Non, elle n'était peut être pas aussi catastrophique qu'aujourd'hui... Mais en 85-90, trouver un boulot n'était pas si facile que ça non plus.
Les grosses différence, je crois, étaient que la folie de la consommation n'avait pas encore frappé, qu'on n'avait pas besoin, à 20 ans, de rouler dans une super caisse (la loi nous permettait de toute façon de rouler dans des voitures qui ne coûtaient quasiment rien), qu'il y avait énormément plus de solidarité, mais surtout que l'enseignement ne nous formatait pas dans cette espèce de pensée unique du travail comme objectif de vie.
...
Que des enseignants soient aujourd'hui capables de demander à des enfants de 13-14 ans de définir des projets de carrière (vécu) me choque profondément !
...Vous avez raison, d'autant plus que l'on assiste chaque jour à la création artificielle de nouveaux besoins. C'est une fuite en avant.
Dr WO
< Alors autant la donner de suite >
Même avec Borloo comme premier ministre, y voudront pas.
Il vaut mieux commencer par tenter 5 ans de retraite tous les 10 ans...
:-DJe suis d'accord pour cette solution. Allez, je commence demain.Beau billet Doc et belle démonstration comme d'habitude. Pierre a raison 5 ans de retraite et 10 ans de travail, l'alternance quoi......!!!!!!!!
Bonne soirée
ZAZABeau billet. Je suis frappée moi par le fait que le travail ne soit plus considéré comme quelque chose de "satisfaisant" pour les jeunes : réussir des choses, s'interesser à un domaine, réaliser des projets.... Trop de pression trop tôt dans leur choix de carrière pour ces jeunes en feront des insatisfaits n'espérant qu'en finir.
Et les reconversions en cours de carrière sont extrêment compliquées... Peut être faudrait'il aussi regarder de ce côté là... Prendre deux ans pour changer de voie et retrouver de l'intérêt ne seraient pas deux années perdues. bisesJ'ai eu la chance d'avoir un métier passionnant (que je continue plus ou moins). S'ennuyer dans le travail doit être déprimant.
Dr WO
Vous avez raison. Même les métiers intéressants deviennent éprouvants par la pression exercée, la rentabilité comme seul critère, la peur du chômage. Mais c'est la façon dont le monde économique fonctionne qu'il faudrait changer et ceci sur la terre entière. Les problèmes ne sont plus franco-français.
Dr WO
La retraite pour les jeunes de plus de 25 ans existe, ça s'appelle le RSA.Le RSA est là pour compléter un salaire limité de quelqu'un qui travaille, il a remplaçé le RMI, du moins à ma connaissance
Dr WO
Le RSA peut compléter le salaire de quelqu'un qui travaille, mais il est aussi versé (comme l'ancien RMI) à quelqu'un qui ne travaille pas. Un couple avec enfants peut ainsi percevoir sans travailler un montant supérieur à la retraite d'une personne ayant travaillé toute sa vie.Une autre solution consisterait à faire entrer des étrangers pour travailler à notre place pendant que nous profiterions de la vie !
Aujourd'hui limité aux travaux pénibles, le système pourrait être généralisé.Je me demande si vous n'êtes pas un peu prophète ! certains jeunes manifestants clamaient haut et fort qu'ils voulaient profiter de la vie avant d'être vieux. Et comme je suppose qu'à 50 ans pour eux on est vieux...Il faut que je fasse attention en écrivant mes fables. On ne sait jamais qui pourraient les lire.
Dr WO
24leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:13Si le nécessaire était fait pour l'épanouissement au travail, les travailleurs ne descendraient pas dans la rue pour avoir une retraite rapidement, au lieu de cela on n'entend parler que de stress au travail, le véritable problème ne viendrait-il pas de là? valoriser le travail, et non le transformer en quelque chose qui ne ressemble plus à rien?
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Quand j'étais jeune, l'aspiration était bien plus d'être (et au passage de s'amuser, de découvrir) que de posséder. Ca me fait hurler (et pas de rire) lorsque je vois des mômes de 25 ans à qui des banquiers ont déjà fait signer un emprunt pour un appart ou une baraque...
Jeunes : tous dans la rue pour revendiquer le droit du retour à la jeunesse !