• La revendication du statut de colonisé

     

    La revendication du statut de colonisé

    La France existe depuis des siècles et, mis à part les départements d'outremer, cela fait seulement une cinquantaine d'années qu'elle n'est plus intégralement blanche et judéo-chrétienne.

    Exactement depuis la décolonisation.

    Les pays d'Afrique ayant été laissés aux mains de dirigeants pour la plupart corrompus quant ils n'étaient pas également sanguinaires, la situation des anciens colonisés était devenue le plus souvent encore plus inconfortable qu'auparavant. On racontait à l'époque qu'un vieil Africain aurait demandé à son fils : « l'indépendance ça va encore durer longtemps ? ».

    Il ne restait alors comme solution aux anciens colonisés, parfois pour survivre, que de tenter de rejoindre le pays des anciens colonisateurs dont ils connaissaient la langue. Et ce flux migratoire des anciens colonisés vers les anciens colonisateurs n'a jamais cessé pour des raisons diverses et à des degrés divers selon le pays d'origine.

    Quoi qu’il en soit la colonisation n’avait aucune justification en soi en dehors de l’expansion impériale. Quant au statut de colonisé, il n’était guère enviable, même si la colonisation ne fut pas entièrement négative pour les autochtones.

    Pourtant les descendants des colonisés, nés en France, et qui n’ont jamais été eux-mêmes colonisés, se considèrent comme tels, bien qu’ils jouissent des mêmes droits que les autres Français, et que certains ont acquis une position sociale enviable. Ils réclament en quelque sorte le statut de colonisé, celui de victime permanente, et pourquoi pas transmissible de génération en génération, d’une colonisation qu’ils n’ont jamais vécue.

    Ce statut revendiqué de victime du colonialisme par procuration historique permet de réunir une fraction de la population qui veut rester à part, se stigmatisant elle-même pour constituer la preuve vivante (mais usurpée) du passé colonial de la France, et pour lui rappeler sa culpabilité éternelle.

    Ainsi se groupent-ils sous l’appellation « du parti des indigènes de la République »[1], ce qui dénote tout de même une certaine désorientation spatio-temporelle. Mais que ne ferait-on pas pour maintenir son statut de victime permanente et revendicative ? Et que ne ferait-on pas pour punir la France d’avoir été les chercher en Afrique alors qu’ils auraient pu être si heureux dans les pays de leurs ascendants[2].

    Ainsi doit se dérouler à Reims du 25 au 28 août un séminaire (ICI) de formation à l'antiracisme réservé uniquement aux victimes du "racisme d'Etat", et du « racisme structurel » excluant de fait les personnes dont la peau est blanche. Le programme de ce séminaire comprend des formations pour "construire des résistances", allant de la "lutte anti-négrophobie" au "féminisme décolonial". Cette dernière expression mériterait à elle seule une « noix d’honneur ».

    Le site internet de l'événement indique que "Le camp s'inscrit dans la tradition des luttes d'émancipations décoloniales anti-capitalistes et d'éducation populaire". Ce charabia insiste bien sur le fait que la colonisation continue toujours dans l’hexagone, et que la France, quoi qu’elle fasse, est donc toujours coupable du fait.

    Le temps pour ces pseudo-colonisés s’est arrêté à l’époque des explorateurs du continent africain, des départements français d'Algérie, et des protectorats.

    Les organisatrices insistent pour que les « colonisés » et les « colons » ne se mélangent pas comme au bon vieux temps des colonies :  "Quels que soient les groupes sociaux dominés concernés, il nous semble que oui, la non-mixité est une nécessité politique".

    Rejoignant ainsi Mme Bouteldja du Parti des Indigènes de la République (PIR) qui, après avoir créé la « race musulmane », condamne les mariages mixtes pour en préserver la pureté, maniant ainsi, sans aucune réticence, le plus pur des racismes pour lutter contre le racisme dont elle prétend être la victime. Elle préconise, de surcroît, un véritable apartheid pour préserver l’authenticité ethnique et religieuse de ses compagnons de galère qui forcent tout de même un peu sur les rames et nagent un plein délire victimaire pour ne pas dire paranoïaque[3]. Mais tout est bon pour promouvoir la « race musulmane », et leur antisémitisme "structurel", même la bêtise et les contre-vérités. Et plus c’est gros, plus ça passe aux yeux larmoyants d’une gauche percluse de rhumatismes.

     

    [1] A noter qu’il s’agit d’un parti et non d’une association, c’est donc une entité politique avec un projet pour la France. Pour ma sérénité, je préfère ne pas le connaître.

    [2] Les Vietnamiens qui ont été également colonisés par la France ne revendiquent aucunement ce statut. Ils sont trop occupés à réussir.

    [3] La polémique autour des vêtements islamiques qui tentent d’envahir l’espace public et considérés pour beaucoup comme des provocations salafistes, risque de renforcer ce sentiment victimaire. On ne peut exclure qu’il s’agit là du but recherché car la posture de victime se trouve renforcée par les interdits. Les salafistes usant du droit des démocraties ont toutes les chances de sortir vainqueurs de la confrontation, quelle que soit l’attitude adoptée par les autorités françaises.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 25 Août 2016 à 17:50
    ZAZARAMBETTE

    Bonsoir Doc.

    Oh comme j'étais loin de toute cette actualité que vient de me rattraper en rentrant dans mon Ille & Vilaine. Comme cette polémique est ridicule aux yeux du monde entier, y compris pour les américains qui dans ce domaine ne sont pas sucrés. La position de la France concernant le burkini, les verbalisations dans certaines villes et cette querelle qui devient politique sont insoutenables !  La loi du 14 mars 2004 a le mérite d'interdire le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires et certains lieux en rapport avec la laïcité, tout comme celle du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage et notamment le port du voile et de la burqa dans les espaces publics.

    Pauvre France, nous ne sommes pas sortis de l'auberge. Bonne rentrée Doc en espérant qu'il ne fasse pas trop chaud à Paris.

      • Jeudi 25 Août 2016 à 18:03

        Je salue votre retour. Il fait très chaud à Paris : je suis torse nu pour taper sur mon clavier, je ne tolère plus le burkini sur ma peau. On a tout de même le droit de changer de sexe quand on veut.

    2
    Jeudi 25 Août 2016 à 18:36
    ZAZARAMBETTE

    Merci pour ce trait d'humour !

      • Jeudi 25 Août 2016 à 18:52

        C'est la chaleur. smile

    3
    Souris donc
    Jeudi 25 Août 2016 à 18:39

     

    Victimes professionnelles. Plus facile, pour les bas du QI, que de créer des hôpitaux, des laboratoires de recherche, de lancer des satellites, de décrocher des Nobel, de produire de la technologie, de l’innovation, de l’imagination, de l’ouverture, de la culture. D’améliorer la condition humaine.

     

      • Jeudi 25 Août 2016 à 18:59

        Etre victime, c'est un travail à plein temps et un alibi pour la médiocrité et la violence.

    4
    Jeudi 25 Août 2016 à 20:39

    En se rassemblant sur ces critères, ces gens s'excluent eux-mêmes. Qu'ils ne s'étonnent pas d'être parfois pris au mot.

    Contre l'anti-sémitisme qu'ils professent plus ou moins ouvertement, je trouve les réactions assez tièdes. Le leur pardonnerait-on au nom des différences "culturelles"?

    5
    Jeudi 25 Août 2016 à 20:55

    Ils (ou plus souvent elles) veulent avoir la position d'un corps étranger dans une culture qu'ils/elles rejettent et même haïssent, mais qui devrait néanmoins l'accepter. Aucune concession. 

    La banalité de l'antisémitisme c'est comme la "banalité du mal".

      • Souris donc
        Jeudi 25 Août 2016 à 21:29

        Aucune concession, aucun sens de la contradiction. Semer la zone, nous tirer vers la régression et l'obscurantisme, nous imposer leur "religion" totalitaire avec exhibition d'accoutrements dont ils savent qu'ils vont choquer. C'est délibérément provoquant. Aucune pudeur.

        Puis se victimiser avec aplomb et arrogance en criant à l'islamophobie avec la bénédiction de la gauche et même des féministes...Qui font semblant de ne pas comprendre le jeu de mot "burkini", de burka = bâche grillagée.

        Que font les Femen ?

      • Jeudi 25 Août 2016 à 23:40

        Tout cela est exact. Les démocraties sont toujours prises au piège face à un totalitarisme qui utilise leur droit pour parvenir à s'imposer.

        Les Femen (quelle que soit l'opinion que l'on peut en avoir) ont agit avec courage lors du "salon de la femme musulmane". Leurs actions sont plus démonstratives que verbales.

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    6
    Jeudi 25 Août 2016 à 22:34

    Ce qui m'étonne toujours chez ce genre de "révoltés", c'est leur volonté de vivre en France tout en détestant ce pays. Ils ont  la double nationalité (ou, s'ils ne l'ont pas, les pays d'origine sont toujours ravis d’accueillir un enfant du pays), ils ont souvent des diplômes ou une qualification professionnelle qui feraient d'eux des privilégiés au pays de leur parents

    Mais non !  Ils préfèrent vivre ici et organiser des stages décoloniaux !

     

      • Jeudi 25 Août 2016 à 23:31

        C'est en effet incohérent. Goût de la vengeance des attardés de l'histoire ?

    7
    Michèle
    Vendredi 26 Août 2016 à 19:47

    Une autre forme d'apartheid en gestation, en somme.

      • Vendredi 26 Août 2016 à 21:58

        Mais réclamé par la minorité : apartheid inversé.

      • Michèle
        Samedi 27 Août 2016 à 08:06

        Oui, c'est ça, apartheid inversé !

    8
    Souris donc
    Vendredi 26 Août 2016 à 20:25

    Conseil d'Etat = dhimmis.

    Soumission

    Prochain président : Marwan Muhammad du CCIF. Premier ministre : Bayrou l'imbécile

      • Vendredi 26 Août 2016 à 22:02

        Face à une idéologie totalitaire, le droit démocratique devient suicidaire.

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