• La petitesse d'un grand homme

    La petitesse d'un grand hommeDans ses mémoires ("Le voleur dans la maison vide"), Jean-François Revel raconte une anecdote à propos de Jean Cocteau (p 182 de l'édition Plon). Il s'agit cependant d'une anecdote de seconde main puisqu'elle lui a été racontée par un certain Philip Lasell :

    " Une autre fois, il me racontait comment une riche admiratrice de Jean Cocteau...avait fait porter au poète, pour qu'il le lui dédicaçât, un exemplaire de "Thomas l'imposteur" à chaque page duquel elle avait épinglé un billet de mille francs. En 1925, un manoeuvre gagnait par an cinq mille francs, un employé dix mille. Un hectare de bonne terre en Beauce valait six mille francs. Comme le roman de Cocteau a trois cents pages, l'étrenne ne manquait donc pas de munificence. Pourtant l'"enchanteur" s'abîma, racontait Philip, dans une colère convulsive parce que la postulante avait omis d'accrocher un billet à la toute ultime page, le feuillet blanc qui suit l'achevé d'imprimé"

    « Abus de langage232. Pollution gratuite »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 9 Décembre 2016 à 19:04

    Il est vrai que ça fait mesquin d'économiser mille francs quand on en a dépensé trois cent mille. happy

      • Vendredi 9 Décembre 2016 à 19:12

        Une page blanche où Cocteau n'avait rien écrit ne méritait pas mille francs. Sinon il aurait pu faire paraître un livre de pages blanches. Je pense que certains auteurs auraient intérêt à le faire.

    2
    Souris donc
    Vendredi 9 Décembre 2016 à 19:07

    La riche admiratrice post-moderne épingle au blogueur graphomane des bitcoins. Chacun des papiers de H16, finit par "J'accepte les bitcoins". Vous voyez ce qu'il vous reste à faire, Dr Wo.

     

      • Vendredi 9 Décembre 2016 à 19:13

        Je suis pour le bénévolat.

    3
    Vendredi 9 Décembre 2016 à 19:38
    Drôle de façon d'acheter une dédicace !
      • Vendredi 9 Décembre 2016 à 22:01

        Il y a des signatures qui n'ont pas de prix.

    4
    Vendredi 9 Décembre 2016 à 23:23

    Les monochromes blancs valent très cher. Peut-être considérait-il la dernière page blanche du livre comme tel ? smile

     

     

      • Samedi 10 Décembre 2016 à 10:14

        Mais c'est bien sûr ! Où avais-je la tête ? Un blanc.

    5
    Samedi 10 Décembre 2016 à 10:57

    Il y a des détails sur la vie des "grands " qu'on ne devrait pas connaître !

    @Carlus : Excellente hypothèse !he

      • Samedi 10 Décembre 2016 à 11:36

        On dit qu'un grand homme n'a pas de secrets pour son valet.

      • Samedi 10 Décembre 2016 à 12:13

        Que veux-tu, ce genre d'anecdote, ça me fait Marais ! smile

      • Samedi 10 Décembre 2016 à 14:00

        Et Jean ris

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    6
    Souris donc
    Dimanche 11 Décembre 2016 à 11:20

    La pingrerie est un vilain défaut. Le pire de tous. Il révèle la mesquinerie de la personne capable de sacrifier un lien amical ou social pour 2 €. Pour ma génération, Cocteau n'était pas un grand homme, juste un vieux con maniéré avec sa cape et sa voix nasillarde de présentateur de l'ORTF voire de la TSF. Nous, on admirait Nicky de Saint-Phalle et Jean Tinguely. Eventuellement les Pink Floyd (Money ?). Et pas ce croûton d'un autre âge.

      • Dimanche 11 Décembre 2016 à 15:59

        J'ai choisi "grand" dans le titre par opposition à petitesse. Cocteau n'était pas grand mais il avait du talent à la fois comme écrivain, dessinateur et cinéaste, quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur son personnage. J'ai bien aimé : "La difficulté d'être".

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :