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LA COMPLAINTE DES MEUBLES
Vincent Van Gogh "Le lit de Van Gogh à Arles"
Il est temps que l'on se penche
Sur la souffrance de ces exploités
A-t-on pensé
Aux armoires qui baillent de leurs planches
Mais ne peuvent se coucher
Aux lits toujours allongés
Sans pouvoir se redresser
Aux chaises debout sur quatre pieds
Et qui ne peuvent jamais s'asseoir
Et que dire des tiroirs
Que l'on met sous clé
Et des tables obligées d'écouter
Des conversations dérisoires
Comment ne pas comprendre en voyant
Les bibliothèques obligées de se bourrer
Leurs entrailles chargées de livres enivrants
Que personne ne lit ou qu'on a oubliés
Même rassemblés et lus avec émoi
Pourquoi portent-elles un tel poids
Alors qu'elles seront un jour vidées
Les livres dispersés ou vendus ou jetés
Lorsque le lecteur sera mort et enterré
Les meubles se plaignent chaque nuit
Ecoutez leurs craquements
Ecoutez leurs gémissements
Qui accompagnent votre insomnie
Paul Obraska
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Commentaires
2Coach BernyMardi 24 Janvier 2017 à 20:30Joli poème Doc... Ces objets qui restent après la disparition de leur propriétaire seront sans intérêt pour la descendance, c'est ce que je me dis bien souvent en allant fouiner dans mes bouquins qui occupent pratiquement une pièce complète. J'ai du mal à me séparer de certains, j'aime l'odeur du papier et de les feuilleter me procure une grande joie ! Le tableau de Vincent Van Gogh est superbe pour illustrer votre texte.
Bonne soirée
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Mardi 24 Janvier 2017 à 22:49
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Belle, votre goualante du pauvre banc !
De la compassion mobilière. "Les objets ont-ils une âme ?"