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La Bible de Jefferson
Thomas Jefferson a été de 1801 à 1809 le troisième président des Etats-Unis, et le principal auteur de la Déclaration d’indépendance. Voulant lors de son premier mandat acheter la Nouvelle-Orléans à Napoléon, celui-ci lui vendit toute la Louisiane française, soit la bagatelle de 2,1 millions de km2, pour l’équivalent de 15 millions de dollars, ce qui doubla la superficie des USA de l’époque. Une acquisition miraculeuse.
Thomas Jefferson était un grand admirateur de Jésus de Nazareth qu’il considérait comme « le plus grand de tous les Réformateurs», remarquable «d’éloquence et de belle imagination» et l’auteur «du système de la plus sublime moralité qui soit jamais tombé des lèvres d’un homme».
Mais Jefferson, croyant sincère, ne croyait pas que Jésus était le fils de Dieu, et ne croyait pas aux miracles du tout. Alors deux ou trois soirs de suite en février 1804, il sortit un rasoir et de la colle et découpa les passages du Nouveau Testament qu’il n’aimait pas et recolla ensemble les parties qui lui plaisaient.
L’ouvrage qui en résulta est aujourd’hui connu sous le nom de « Bible de Jefferson », collage sélectif que son auteur considérait comme « ce qui est vraiment (l’œuvre de Jésus) extrait des âneries dans lesquelles elle est enfouie ». Pour lui, le concept de Sainte Trinité, et celui d’immaculée conception étaient de pures balivernes comme tout ce qui comportait de près ou de loin un vague air de supercherie. Pour exclure un élément miraculeux, Jefferson n’avait pas hésité à couper le texte à la moitié du paragraphe.
Cette recomposition rationaliste des Evangiles, dépourvue de prophéties, de résurrections ou de pains et de poissons multipliés à l’infini, ne comptait initialement que 46 pages. Celle que fit paraître Jefferson en 1820, 6 ans avant sa mort, et que l’on retrouve sur la plateforme Smithsonian en compte 84. Sans doute un miracle.
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Commentaires
Plus grand (1,87 m) que gros et pas du tout niais : il avait de multiples talents et dans des domaines très différents. En l'occurence le niais fut plutôt Napoléon avec l'affaire de la Louisiane.
Cela dépend sur quoi. Le faites-vous également en matière religieuse ?
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Mardi 22 Décembre 2015 à 17:09
Je je le fais pour bien des choses,mais pas de cuisine en matière religieuse...
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Je ne connaissais pas du tout cette anecdote Cela m'a beaucoup amusé et je crois que j'en aurais fait de même pour ce qui concerne les miracles, la sainte trinité immaculée conception,etc. Par contre mystère et boule de gomme, comment cette bible appauvrie avait pu prendre 38 pages en si peux de temps... Miracle Mr Jefferson ! Par contre, quel imbécile ce Napoléon d'avoir cédé la Lousiane Française aux states...!!!! C'est comme si Hollande vendait la région Corse aux indépendantistes ! Bonne soirée Doc.
Pour le miracle des pages, l'explication doit être simple car le texte de la bible de 1820 figure en plusieurs langues.
La Corse a été achetée à Gênes par la France. Faut-il proposer aux indépendantistes corses de racheter leur île ?
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Mardi 22 Décembre 2015 à 20:34
Jefferson était un grand bonhomme.
Sur l'achat de la Corse à Gênes dont il n'est pas certain qu'elle en était propriétaire en droit (certainement pas en fait, d'où la vente d'une possession sur laquelle elle ne pouvait exercer son pouvoir), peut-être concessionnaire du saint-Siège et elle même affermant une partie de la gestion de l'île à la banque Saint-Georges, voir ma réponse à votre commentaire sur mon blog.
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Bien sûr, je me suis permis une plaisanterie grinçante à propos de la Corse dont le passé a été assez mouvementée.
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Étrange histoire, ce Jefferson qui était sans doute franc-maçon, ne manquait ni de culot ni d'esprit d'initiative... je ne sais pas pourquoi mais il me fait surtout l'effet d'un gros niais...
Amitiés.