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L’ESPRIT DE FAMILLE
Il y a des parents qui aiment leurs enfants
Et des enfants qui aiment leurs parents
Et ceux qui disent qu’il faut s’en méfier
Que tout ça c’est bien bon
Mais qu’il y a sûrement un secret caché
Il y a des enfants qui reprochent aux parents
D’être ce qu’ils sont
Il y a des parents qui reprochent aux enfants
D’être ce qu’ils sont
Ça marche de toutes les façons
Il y a aussi des orphelins
Avec des problèmes en plus
Et des problèmes en moins
Il y a des adultes qui restent enfants
A condition d’avoir encore des parents
Ou une femme pour veiller sur eux
Il y a des enfants qui ne seront jamais grands
Ils n’ont pas eu le temps de grandir
Et les parents qui perdent l’enfant qu’ils aiment
Ne seront jamais plus les mêmes
Et ne cesseront jamais de souffrir
Il y a des parents qui sont petits
Et qui se vengent sur leurs petits d’être petits
Pour prouver qu’ils sont grands
Il y a des enfants qui ne seront jamais enfants
Car il y a des adultes qui pour s’enrichir ou jouir
Mettent un adulte dans la peau d’un enfant
Un enfant c’est si petit pourtant
Un adulte c’est grand ça ne devrait pas tenir
Alors quand il est de force dedans
Ils s’en servent salement
Et puis il y a les enfants qui tuent des parents
Pour se protéger ou se droguer
Ou faire les malins ou parce qu’ils sont fous
Et des parents qui tuent leurs enfants
Pour s’en débarrasser dans un trou
Ou dans un étang
Ou les congeler
On ne sait jamais
Ça peut servir
Paul Obraska
Egon Schiele : « La famille »
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Commentaires
1JuntosVendredi 19 Octobre 2012 à 18:19Très émouvant poème, avec de l'humour bien noir dans la dernière strophe, et de fines observations sur les grands petits et les petits grands. Bravo Docteur WO !RépondreFroid dans le dos ce poème Doc... Chaque strophe ou presque me rappelait des souvenirs vécus dans mon entourage. Pour avoir beaucoup travaillé et pris du recul... L'enfance est souvent le point de départ de comportements "déconnants". On ne peut pas toujours donner ce que l'on n'a jamais reçu. La société accentue ces comportements mais le point de départ reste tout de même la prime enfance. Bonne soirée DocBien vu, et bien exposé, il n'y a aucun doute ! La vérité peut être terrible, heureusement je l'espère rare en ce domaine !
Je suis un peu désarçonnée, votre visage, n'a pas l'humour noir, il a l'humour vrai !
Bonne soirée PaulVoilà un poème qui, sur votre blog, ne fera pas figure de parent pauvre !Un poème qui commence joliment, et qui va crescendo jusqu'à la dernière strophe, bien caustique!
J'aime bienVous montrez que rien n'est simple, que la vie est difficile même si elle est belle et que les bons sentiments ne suffisent pas."Familles je vous hais...." écrivait André Gide
"Famille je vous hais" écrivait Jean-Paul Sartre
faute de pouvoir échapper à cette fatalité peut-être qu'il est libératoire de la haïr cette famille souvent source de nos carences et déboires...
Le tableau de Egon Schiele est sublime.
Je lui ai consacré en son temps une vidéo tant ce peintre m'habite.
Bon week-end Dr WONe serait-il pas charitable de conseiller aux homosexuels de ne pas fonder de famille ?
Oui, Schiele est un peintre "terrible". Je crois que ce tableau a été peint alors que l'enfant n'était pas encore né et que le couple allait bientôt mourir.
Tellement terrible effectivement ce peintre qui s'est beaucoup inspiré des occupants des hôpitaux psychâtriques. Mort trop jeune lui et son épouse.
Je ne sais pas s'il est charitable de conseiller aux homosexuels de ne pas procréer, je ne suis pas certaine qu'ils soient de plus mauvais parents que les hétéros.. d'autant que parfois/souvent les enfants sont déjà là lorsque le couple se forme.Nous sommes tranquilles : les couples homosexuels ne peuvent pas procréer. Pour l'éducation, probablement, pour la filiation on ne peut parler de famille, mais d'encadrement affectif.
18jeffanneLundi 7 Janvier 2013 à 15:53
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