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L’aveu
« - Taisez-vous. Je vous avertis que cette affaire fera tomber des têtes. Nous avons toutes les preuves en main. Nous emploierons des méthodes qui vous étonneront, mais qui vous feront avouer tout ce que nous voulons. Votre sort dépend de nous. Ou vous optez pour des aveux complets pour essayer de vous racheter, ou vous vous obstinez à rester dans la peau d'un ennemi de l'Union soviétique et du Parti jusqu'au pied de la potence. Alors, pour commencer, répondez à la question qui vous a été posée... »
C’est un extrait du livre d’Arthur London « L’aveu » où ce héros communiste de la résistance pendant la IIe Guerre mondiale, appartenant par la suite au gouvernement tchèque, doit avouer des crimes qu’il n’a pas commis pour sauver sa tête, et qu’il sauva, contrairement à la plupart de ses compagnons d’infortune, victimes d’une « purge » (quel mot horrible s’agissant d’êtres humains) voulue par Staline. Le « Petit père des peuples » était un spécialiste des assassinats préventifs, appliquant le proverbe arabe : « bats ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait » (il me semble d’ailleurs que Pierre le Grand avait sorti le même précepte).
Vous vous demandez peut-être pourquoi je ressors le cadavre de Staline que les communistes d’aujourd’hui évite de déterrer en public (car ils en ont peut-être la nostalgie en privé), et bien, parce qu’un vent stalinien venant des USA semble souffler sur notre société.
Si l’on ne pense pas droit en matière de féminisme, de LGBTQ…etc...d’antiracisme (unidirectionnel), de minorités, d’immigration, de violences policières, de colonialisme… etc…etc…Non seulement on est condamné par la meute en réseau et les meutes dans la rue, mais en plus, il faut AVOUER sa faute, et même celle de ses ancêtres, s’en excuser, changer des mots, mettre un genou à terre ou même s’aplatir, c’est mieux si l'on veut survivre. Quand on a permis à une opinion contraire ou à un auteur maudit par cette foule de s’exprimer, dans l’édition, par ex. il est recommandé de faire rapidement marche arrière, ne pas éditer le livre, expulser l’auteur malencontreux, se désolidariser de lui pour ne pas subir les avanies promises par cette foule déchaînée, avide de censure, de boycott, d’autodafé et assoiffée de totalitarisme.
La purge stalinienne est revenue, et si elle n’est pas encore sanglante, elle peut le devenir, nous n’en sommes encore qu’au stade de la rééducation de la pensée.
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Commentaires
3BrindamourJeudi 16 Juillet 2020 à 22:33Nous avons encore la liberté de nous foutre de leurs gueules, de leur expliquer patiemment le ridicule de leur posture, de les éviter. En plus, ils nous divertissent. On est loin du stalinisme et d’une balle dans ma tête dans les caves de la Loubianka.
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Jeudi 16 Juillet 2020 à 22:50
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4Souris doncVendredi 17 Juillet 2020 à 09:02Dans sa grande sagesse, la bureaucratie française nous a pondu un nouveau Comité Théodule : l'Observatoire de la Haine en Ligne.
Nous avions déjà le Décodex du Monde, sans compter la CNIL, le CSA, la police et ses algorithmes (pas toujours fiables, mettant le Louvre dans les contenus pédopornographiques).
Mais l'Observatoire de la Haine en ligne : Tremblez, haters !
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Vendredi 17 Juillet 2020 à 10:44
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Kobus van CleefDimanche 19 Juillet 2020 à 11:54Mais qu'est ce qu'un hater ?
Quelqu'un qui porte un chapeau ?
En angluche "a hat"?
( Oui je me souviens des listes de vocabulaire de mes années de collège,hat,hen.....)
Et troll, lorsqu'on entend une représentante de la nazion ( mais de quelle nazion parlons nous) dire "chers trolls,chers haters, chères têtes d'oeuf..." En pleine assemblée nazionale, c'est à la fois grotesque et affligeant
Peut on imaginer un Malraux parler de têtes d'oeuf à l'assemblée pour désigner ceux qu'il détestait ?
Ou même Badinter ?
Bon autres temps autres mœurs
Mais aussi autre peuple,autre jargon
Ou autre babil ( vous aurez remarqué que je reste soft)
En définitive, pour moi, le hater restera l'homme au chapeau, aussi vrai que le reiter restera l'homme au cheval ( ça s'écrit aussi Ritter) -
Dimanche 19 Juillet 2020 à 12:03
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Ca peut aussi faire penser un peu à la révolution culturelle chinoise qui a fait déferler sur tout le pays des groupes de jeunes crétins excités autorisés à traîner qui ils voulaient (professeurs, cadres, médecins, prisonniers, paysans...) sur les marchés et les places publiques pour les obliger à faire leurs "autocritiques" consistant à répéter ce qu'on leur demandait de dire sans leur laisser en aucune manière le droit de contester l'humiliation qui leur était infligée.
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Vendredi 17 Juillet 2020 à 10:56
Ce rappel historique est même plus près de ce que l'on observe, car en Chine, les autorités après avoir déclenché le système ont laissé à la foule de jeunes décérébrés dociles obtenir les aveux de leurs aînés sur des crimes inventés pour les humilier. On observe aujourd'hui le même phénomène dans les universités américaines où des professeurs sont humiliés et parfois licenciés parce qu'ils ont déplu à certaines minorités.
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Autrefois, Brassens chantait "Non, les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux..."
Je ne sais pas si la notion de non-bravitude des gens à changé ou si la route a été violemment déviée ou si il y a de plus en plus de routes qui se labyrinthent... mais le pauvre Georges devrait revoir ses paroles avec ses histoires de fainéants et de voleur de pommes...
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Vendredi 17 Juillet 2020 à 16:38
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Vous avez tout à fait raison, la purge stalinienne est là et agit tout les jours, mais j'ai l'impression que l'on entend ici et là des voix s'élever contre, ou bien nous reprenons la barre ou le sang coulera, on ne pourra pas continuer à "faire comme ci" comme le font les enfants !
Oui des dizaines d'intellectuels ont signé une pétition pour réclamer la liberté de penser et de s'exprimer, mais des opposants se sont tout de suite élevés contre le culot de ces mauvais penseurs.