-
L’automatisme verbal
Le 31 août 2020, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans un discours (relayé par les réseaux sociaux) s’adressant à une assemblée de jeunes femmes, a déclaré : « La pandémie ne fait que démontrer ce que nous savons tous : que des millénaires de patriarcat ont produit un monde dominé par les hommes avec une culture dominée par les hommes qui nuit à tous – les femmes, les hommes, les filles et les garçons. ». A première vue on ne voit pas le rapport entre l’apparition et la diffusion de la COVID-19 et le patriarcat. En cherchant bien, peut-être visait-il le patriarcat chinois puisqu’il semble que c’est à la fréquentation des animaux sauvages par les Chinois que l’on doit les dernières épidémies virales, et que cette fréquentation est souvent motivée par les vertus aphrodisiaques attribuées aux extraits de certaines bêtes. Ces vertus aphrodisiaques étant essentiellement recherchées par les hommes, nous voilà retombés dans le patriarcat dans sa forme impuissante. Etant donné le copinage de l’OMS avec la Chine, cette hypothèse est peu probable. Le secrétaire général de l’ONU voulait parler du travail accru des femmes pendant l’épidémie, ce en quoi il n’avait pas tort, mais qui tient également au choix des femmes pour certains métiers, comme le soin, plutôt que d’autres, et qui sont, en effet, largement mis à contribution pendant cette pandémie, et sous tous les climats quel que soit le degré de patriarcat, celui-ci étant en voie de disparition dans les pays occidentaux. Antonio Guterres s’adressant à des femmes, s’est empressé de sortir le tiroir du patriarcat qui ne pouvait que plaire. Il s’est soumis au langage automatique, en se dispensant de toute réflexion et de toute distinction. De plus en plus, les élites sont intoxiquées par les mots qu’elles sortent sur le mode automatique dans leurs discours comme : patriarcat, domination de l’homme, et en ajoutant de préférence blanc en donnant ainsi un peu de couleur au discours, ce qui ne peut que plaire à ceux qui en ont davantage et qui ont pourtant tendance, plus que l’homme blanc, à vouloir dominer la femme. Les tiroirs sont bourrés de mots automatiques tels : renouvelable, responsable, transition écologiste, on ne sait pas trop les modalités précises de cette transition, mais elle est brandie comme un totem à la moindre occasion et impose silence. Automatisme néanmoins orienté par la composition de l’auditoire, comme l’a montré Macron en ironisant devant une assemblée de chefs d’entreprise sur la « lampe à huile » des écologistes opposés à la 5G.
-
Commentaires
3Souris doncSamedi 19 Septembre 2020 à 07:46Domination de l'homme, de préférence blanc :
Ajouter : ... de plus de 50 ans, hétéro, colonisateur et saccageur de planète.
Mais ça change. Hier s'est terminé La Maestra, concours de cheffes d'orchestre. Déjà rien que le mot. Cheffe. Ensuite, leur battue est d'une grande laideur. Les hommes, dans ce domaine, sont plus esthétiques. Leur gestuelle plus stylisée n'est pas encombrée par les seins qui ballottent. Faut le reconnaître.
-
Samedi 19 Septembre 2020 à 09:19
Les danseuses sont cependant plus gracieuses que les hommes, seins compris.
-
Souris doncSamedi 19 Septembre 2020 à 17:23
La musique adoucit les mœurs. Des cités de banlieue.
A Stains, la formidable et dévouée franco-algérienne, Zahia Ziouani, directrice de l'école municipale de musique et de danse, est chef d'orchestre. Son autobiographie, parue il y a 10 ans, s'intitule "La chef d'orchestre".
Et pas cheffe.
-
Samedi 19 Septembre 2020 à 17:25
C'est mieux : un petit changement et aucune entorse à la langue.
-
Souris doncSamedi 19 Septembre 2020 à 17:48
Si je peux me permettre : un chef qui intéressera le médecin que vous êtes. Jeffrey Tate, handicapé, médecin, chef d'orchestre.
-
Samedi 19 Septembre 2020 à 18:12
Quelle volonté !!!
-
4BrindamourSamedi 19 Septembre 2020 à 08:52Depuis l’aube de l’humanité les hommes ont démontré leur supériorité dans le domaine de l’invention technologique et scientifique. Nous avons bien sûr quelques rares contre-exemples comme Marie Curie. Aussi confions la sortie de cette crise aux hommes ça ira plus vite.
-
Samedi 19 Septembre 2020 à 09:31
L'essentiel est de permettre à chaque sexe de choisir sa voie selon ses talents mais il est certain que les dons de chaque sexe peuvent être différents. Le partage des tâches a aussi été lié à une organisation primitive de la société basée sur ces dons et les nécessités de la société sont aujourd'hui différentes.
-
Je ne comprends pas pourquoi ces patriarches modèles, nuisibles mais conscients de leur pouvoir de nuisance puisqu'ils sont membres du patriarcat qui nuit à toutes zet tous, ne se suicident pas, pour le bien de toutes zet tous ?
C'est un mystère... tout irait pourtant mieux !
-
Samedi 19 Septembre 2020 à 16:22
Bien sûr, et ceci est valable pour le premier d'entre eux : le secrétaire général de l'ONU
-
6Kobus van CleefSamedi 19 Septembre 2020 à 21:07Autres mots automatiques sortis du tiroir de la conversation
Antiouacizm
Black lives matter
Antifachysse
Lutte contre l'antisémitisme
Et, mon préféré "qui doit profiter au plus grand nombre"
Mais le plus grand nombre de quoi ?-
Samedi 19 Septembre 2020 à 23:23
On pourrait faire un dictionnaire des termes automatiques à la mode qui sortent sans réflexion préalable mais qui permettent d'entrer de suite dans le camp du bien
-
Suivre le flux RSS des commentaires
Ajouter un commentaire
|
 Créer mon blog |
Créer mon compte |
La novlangue utilise des mots vides de sens qui ne sont que des marqueurs de la pensée à la mode.
Qui enferme la pensée.