• L’archipel littéraire

    Aux USA, un livre intitulé « American Dirt », écrit par une malheureuse blanche, Jeanine Cummins, roman qui doit paraître prochainement en France, soulève une polémique dans ce pays de dingues que sont devenus les Etats-Unis : l’auteure est accusée « d’appropriation culturelle ». En effet, « le roman raconte le périple d'une Mexicaine et de son fils pour traverser la frontière vers les Etats-Unis, après que toute leur famille a été massacrée par un cartel. Or, pour certains, Jeanine Cummins ne serait pas légitime pour parler d'un drame qui n'est pas le sien ».

    Une pétition signée par plus de 80 auteurs exige qu'Oprah Winfrey, ayant recommandé ce livre (qui se vend très bien), le retire de sa liste de lecture. L'éditeur a annulé la tournée promotionnelle de Cummins à la suite de menaces. On reproche en outre à Cummins d’être en passe de gagner beaucoup d’argent en racontant une histoire qui n’est pas la sienne. On peut donc en conclure qu’un écrivain ne peut raconter une histoire, surtout si elle est dramatique :

    1° Que s’il a la même couleur de peau que son héros principal pour ne pas être accusé d’usurpation ethnique.

    2° Que si lui ou sa famille a vécu la même histoire que celle qu’il raconte pour ne pas être accusé de gagner de l’argent avec le récit d’un drame qui n’est pas le sien.

    Il est évident que les blancs ne peuvent écrire que des histoires de blancs, les noirs que des histoires de noirs, les latinos que des histoires de latinos (liste ethnique non limitative), et pourquoi ne pas réserver les histoires de femmes aux femmes, des histoires d’homosexuels ou de transsexuels à eux seuls. Pour les histoires d’enfants, c’est plus simple, nous avons tous été enfants. Certains ne sont jamais devenus adultes et d’autres sont retombés en enfance avec des querelles de cour de récréation.

    « Sans ordonnanceLe sexe ravageur »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Février 2020 à 18:31

    Les blancs ne peuvent plus rien écrire, c'est cela le plus terrible, nous nous sommes laissés acculés, par un fatras d'aneries qui nous mènent à notre perte!

      • Mercredi 12 Février 2020 à 19:10

        Appropriation culturelle ? Il ne manquerait plus que les blancs interdisent à tous ceux qui ne le sont pas d'utiliser les créations  dont ils ont été les inventeurs.

    2
    André
    Mercredi 12 Février 2020 à 19:52

    En jouant le rôle du docteur Knock, Omar Sy a-t-il fait une appropriation culturelle, ou est-ce un hommage à l'auteur?

      • Mercredi 12 Février 2020 à 20:02

        Pas de réponse car "l'appropriation culturelle" est une ânerie inventée paradoxalement par ceux dont la culture n'est pas la plus riche.

    3
    Mercredi 12 Février 2020 à 20:13

    Ce genre de procès, qui dépasse la simple polémique, est malheureusement devenu presque quotidien, et pas seulement aux Etats-Unis, même si ils sont très "pointus" dans ce domaine...

    En France, l'infréquentable -mais méconnu malgré sa sulfureuse renommée-, Renaud Camus avec sa "théorie" du "Grand Remplacement" (plus un constat qu'un complot) en avait établi et annoncé d'autres aspects : "Déculturation", "Décivilisation", "Ensauvagement", dont on peut observer assez fréquemment certains effets rapportés dans les faits divers... les mots employés pourraient être ceux d'une observation objective de la transformation de la société contemporaine. 

     

      • Mercredi 12 Février 2020 à 20:41

        Mais "l'appropriation culturelle" ne se fait que dans un seul sens : quand le blanc se permet de piquer un truc aux autres cultures, comme par ex. la "coiffure afro" dont des blanches ont osé s'inspirer.

    4
    Mercredi 12 Février 2020 à 20:30
    Pangloss

    La Case de l'oncle Tom va-t-il être interdit pour ce genre de motif?

    Et Robinson Crusoe avec son personnage de Vendredi?

    Et, puisqu'on va par là, pourquoi ne pas enlever des bibliothèques Les Trois mousquetaires écrit par un homme qui n'a jamais vécu au XVIIème siècle et qui -en plus- était mulâtre?

      • Mercredi 12 Février 2020 à 20:50

        Mais une grande partie de la littérature devrait être supprimée puisque les romanciers ont rarement vécu les histoires qu'ils racontent, et bien plus si la fiction concerne une ethnie différente de celle de l'auteur. Une absurdité dont les Américains bien-pensants ne se rendent même plus compte. Il semble exister aux USA un véritable terrorisme intellectuel mené par les minorités.

      • Souris donc
        Jeudi 13 Février 2020 à 09:37

        Et Proust ne doit écrire que sur la myopie, Zola sur les cors au pied et Victor Hugo sur les enfants chétifs. Toute leur œuvre : appropriation culturelle.

        Suggestion : brûler tous leurs livres, ça s'est déjà vu, pas de pitié pour les appropriateurs ulturels

      • Jeudi 13 Février 2020 à 09:50

        Mais ça commence : on déboulonne des statues, on veut retirer des tableaux des musées, vouloir détruire des fresques murales (comme celle contre  l'esclavage mais qui montre des noirs en posture humiliante), parution de livres etc...Tentatives de révision de l'Histoire.  

    5
    Mercredi 12 Février 2020 à 21:18

    Je comprends bien ce que vous dénoncez, Doc. La littérature est universelle. Mais une expérience personnelle m'a fait douter de ce postulat. Une amie m'avait vivement conseillé de lire "Les hirondelles de Kaboul" de Yasmina Khadra, un roman primé par l'académie française qui, selon  elle, évoque la vie des femmes afghanes. J'achète donc ce roman pour connaitre ce que peut bien être, racontée de l'intérieur, la vie d'une femme afghane sous le régime des Talibans. 

    Première déception  : Yasmina Khadra n'est pas une femme mais un homme nommé Mohammed Moulessehoul 

    Deuxième déception :Mohammed Moulessehoul n'est pas afghan et n'a jamais été en Afghanistan

    Troisième déception : Mohammed Moulessehoul est un écrivain algérien de langue française

    Quatrième déception : Mohammed Moulessehoula été nommé par Bouteflika en 2008 directeur du Centre culturel algérien. 

    Alors je sais que je vais avoir l'air d'un type qui ne comprend rien à la littérature, mais je n'ai pas eu envie de connaitre la vie d'une femme afghane sous le régime des talibans telle que l'imagine un homme algérien francophone qui a été un des cadres de la politique culturelle de Bouteflika. 

    Je suis sûr que c'est un bon écrivain par ailleurs (ses livres se vendent bien) mais c'est plus fort que moi: ça ressemble quand même à une arnaque intellectuelle.

      • Mercredi 12 Février 2020 à 23:31

        Je comprends ce cas particulier. L'auteur ne doit pas se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Mais on peut très bien décrire un univers qui n'est pas le sien après un travail d'enquête si l'oeuvre est une docu-fiction. On ne peut pas interdire la description d'un milieu sous prétexte que l'on appartient pas à ce milieu à condition qu'elle ne soit pas falsifiée et une falsification condamnera l'ouvrage. Cela fait tout simplement partie de la liberté d'expression, d'autant plus libre que c'est une expression artistique.

      • Jeudi 13 Février 2020 à 09:33

        Je comprends et partage largement votre point de vue. Il est souvent résumé par la célèbre formule "Madame Bovary, c'est moi" de Flaubert.

        En fait, ce qui rend stupide ce genre d'opinions communautaristes (ou racisés comme on dit maintenant)  c'est la forme que ça prend, c'est l'hystérie, l'appel à la censure, les menaces en tout genre et surtout la généralisation . 

        Mais sur le fond, on peut légitimement penser que la Case de l'oncle Tom, pour reprendre l'exemple de Pangloss, même si l'auteure est pleine de compassion pour les esclaves,  donne une image du "bon" esclave noir vu par les blancs.  On PEUT le penser et le dire.   

        Et on peut aussi, après avoir lu Racines d'Alex Haley, se dire que cette saga écrite par un Noir donne une idée plus fidèle de ce qu'était l'esclavage vu par un Noir.

        On PEUT aussi le penser. Ce serait alors juste un débat intellectuel ou universitaire ou littéraire. Malheureusement, la tendance aujourd'hui est plus aux appels aux meurtres et à la censure qu'à la discussion et aux débats de fond.

         

      • Jeudi 13 Février 2020 à 09:55

        Bien entendu tous les points de vue doivent pouvoir s'exprimer et être soumis à la critique littéraire sur la véracité et la qualité.

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