• L’antiracisme comme argument

    L’antiracisme comme argumentDans une chronique parue dans « le Monde Afrique » à propos d’un portrait de la conseillère presse de l'Elysée, Sibeth Ndiaye, paru dans Le Canard enchaîné (2/08/17),  et du SMS que celle-ci aurait adressé à un journaliste qui lui demandait confirmation du décès de Simone Veil : « Yes, la meuf est dead » (ce qui est à présent nié par l’intéressée), l’auteur Ibrahim Diawadoh N’Jim affirme que « Ce qu’on reproche à Sibeth Ndiaye, c’est d’être une femme noire qui a réussi » et de relever un racisme insidieux encore bien présent en France.

    J’ignore si ce SMS est authentique, et s’il l’est, il ferait preuve d'un irrespect et d’un humour (je n’ose pas dire noir) du plus mauvais goût. Je pense comme l’auteur qu’il existe en France, et à mon avis moins qu’ailleurs, du racisme plus ou moins insidieux. Mais là où je ne suis plus d’accord, ayant lu ce portrait bien moins corrosif que d’autres portraits (de blancs) rédigés par la même journaliste, c’est de qualifier de raciste la description plus ou moins satirique (mais s'appuyant sur des faits et des déclarations) de cette personne parce qu’elle est noire.

    Il n’est pas question pour l’auteur de la chronique de déterminer si le portrait est exact, mais puisqu’il est critique et ironique, il devient raciste car le sujet décrit est noir.

    Le statut d'ancienne victime, aujourd'hui le plus souvent par voie héréditaire, ne donne pas droit à l'exemption de la critique, de l'ironie ou de la condamnation et les subir comme tous les autres est aussi une forme d'égalité.

    Pourtant, il devient de plus en plus difficile de critiquer un noir ou un arabe sans être taxé de raciste ou d’islamophobe (en confondant abusivement ethnie et religion). Le bouclier de l’antiracisme est trop souvent utilisé comme un argument définitif même lorsque « l’issu de la diversité » est dans son tort.

    Je me souviens d’avoir été témoin d’une altercation entre deux automobilistes, l’un blanc, l’autre noir, après un accrochage. La discussion portait sur la responsabilité de l’accident. Les échanges furent vifs mais d’ordre purement technique. A ma surprise le noir a fini par accuser le blanc d’être raciste et lui aussi fut autant surpris que moi.

    « Brèves du 8.08.17DEREGLEMENT DES SENS »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Août 2017 à 19:23

    "Sois blanc et tais-toi".

      • Mercredi 9 Août 2017 à 19:27

        Et parfois : "Sois blanc et excuse-toi"

    2
    Mercredi 9 Août 2017 à 19:47

    "... Il va être de plus en plus difficile de critiquer un noir ou un arabe sans être taxé de racisme ou d'islamophobie... "

     

     

    la preuve:

     

    ou encore:

     

    et enfin...

      • Mercredi 9 Août 2017 à 20:33

        C'est bien sûr Desproges que je préfère.

    3
    Mercredi 9 Août 2017 à 20:21

    Je reste persuadée que ces gens de couleurs qui accusent les gens de type caucasien de racistes de souffrir d'un complexe d'infériorité... Un complexe qui perdure depuis l'esclavage que leurs ancêtres ont vécu.

    Bonne soirée Doc

      • Mercredi 9 Août 2017 à 20:35

        Possible, mais qui vire parfois au complexe de supériorité.

    4
    Souris donc
    Jeudi 10 Août 2017 à 09:21

    L'obsession de la race est un marqueur de la petite-bourgeoisie intellectuelle (pigistes, associations...) lui permettant, en se donnant le beau rôle, de se distinguer des milieux populaires forcés de subir le vivre-ensemble ou les heures de RER parce que réfugiés en grande banlieue.

    Les associations stipendiées vivent de la victimisation des immigrés, qu'elles maintiennent dans un statut qui les empêche de s'intégrer.

      • Jeudi 10 Août 2017 à 10:17

        Il est difficile d'attribuer la prééminence du racisme à une catégorie de la population plutôt qu'à une autre. La définition du racisme est devenue très extensive (voir "le fourre-tout du racisme" en marge dans les "articles à l'index"). La hiérarchie des races est plutôt le fait de milieux intellectualisés, dans les milieux populaires c'est plutôt de la xénophobie, le rejet d'une différence de moeurs qui ne cadrent pas avec la civilisation occidentale touche tout les milieux, rejet condamné par les tenants d'une idéologie naïve qui se veut antiraciste mais aucunement heurtés par les sorties racistes et antisémites de certaines associations comme "les indigènes de la République"

      • Souris donc
        Jeudi 10 Août 2017 à 11:22

        La petite-bourgeoisie intellectuelle de gauche a quand même une tendance à tout ramener à la race. L'explication simpliste et culpabilisatrice des rejets et inquiétudes par le racisme des milieux populaires (votant FN, ce qui aggrave leur cas) a pris du plomb dans l'aile depuis la parution des analyses de Christophe Guilluy.

        Il n'empêche que Sibeth Ndiaye a encore le réflexe conditionné, à la moindre critique,  de recourir au racisme et au sexisme, comme Christiane Taubira. Pratique. Inutile de réfléchir.

      • Jeudi 10 Août 2017 à 12:02

        Il est curieux de tout ramener à la race alors que les mêmes affirment que les races n'existent pas. Oui, traiter de racistes ceux dont on est incapable de résoudre les difficultés au quotidien  est en effet un peu facile.

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    5
    Jeudi 10 Août 2017 à 19:00

    Je me garderai de tout commentaire sur le sujet, je ne tiens pas à me retrouver en correctionnelle...

    Amitiés.

      • Jeudi 10 Août 2017 à 19:22

        Courageux, mais pas téméraire.

    6
    Vendredi 11 Août 2017 à 21:15
    Pascale

    D'accord avec Souris DOnc... Moi, sur Facebook, on m'a accusée d'être facho, raciste (bien sûr), xénophobe, FN... par des gens qui n'avaient, in fine, aucun argument sérieux à m'opposer. C'est fatigant et surtout, trop facile. Heureusement que dans mon métier, les dépôts de plainte sont rares...

      • Samedi 12 Août 2017 à 09:00

        Et les arguments de la personne que l'on traite de raciste perdent de ce fait toute valeur.

      • Souris donc
        Samedi 12 Août 2017 à 10:51

        Surtout quand elle se vante de mentir.

        Les dénégations au sujet du sms portent sur l'orthographe du nom. Et en effet, le Volatile Déchaîné a écrit N'Diaye au lieu de Ndiaye. Mais dans le titre de son article. Quant au sms irrévérencieux, impossible de le trouver, pas la moindre capture d'écran nulle part. Etrange.

      • Samedi 12 Août 2017 à 11:14

        L'article du Canard est plus complet. Pour le SMS, on ne peut pas affirmer sa véracité, mais son style semble conforme (ce qui n'est pas une preuve). Mon billet portait sur le racisme invoqué du volatile qui n'est guère dans sa ligne, et des réactions provoquées par toute critique, aussi fondée soit-elle, d'une personne "issue de la diversité", ce qui constitue, en définitive, une discrimination à rebours.

    7
    Samedi 12 Août 2017 à 17:08

    La palme du ridicule revient au final au Canard qui, de crainte d'être accusé de racisme se défend en déclarant que ce sont "certains proches du président (qui) se sont émus" du langage de la meuf et  ont fait circuler le SMS en question. 

    Le Canard n'aurait donc fait que publier ce que l'Elysée lui a transmis.  Le palmipède n'a plus de couilles.

      • Samedi 12 Août 2017 à 17:42

        Le SMS attribué à Sibeth NDiaye a été publié dans d'autres journaux avant la sortie du Canard. Je connaissais ce SMS avant de lire son portrait rédigé par Anne-Sophie Mercier dans le volatile, et elle n'a fait que reprendre l'information.

    8
    semaphore
    Mercredi 16 Août 2017 à 19:04
    semaphore

    Si meuf n'a aucun caractère déplacé dans l'appréciation d'une personne du beau sexe, il sera loisible d'en affubler Sibeth à toute occasion. Logiquement, elle ne manquera pas de rester de marbre, non ?

      • Mercredi 16 Août 2017 à 19:11

        Ce serait une mesure de rétorsion pour cet irrespect, à moins que cette terminologie lui paraisse tout à fait convenable.

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