• L’amateur d’échecs

    Les médias bruissent des reculades de Hollande. Une reculade, un retrait, un repli peuvent se justifier car il est parfois préférable de reculer plutôt que de s’entêter jusqu’au désastre. Certes, les replis stratégiques ou élastiques ont de mauvais précédents historiques et dégagent une odeur de retraite, mais l’entêtement dans une situation impossible à tenir laisse toujours une odeur de cadavres derrière lui.

    Non, ce ne sont pas les reculades de l’exécutif français qui m’intriguent, c’est le fait que des décisions sont prises sans avoir prévu pleinement leurs conséquences ultérieures et sans avoir déterminé à l’avance les décisions à adopter en fonction de chacune d’elles, en dehors, bien sûr, d’une reculade qui est à la portée de n’importe quel prévisionniste.

    L’amateur d’échecs

    Hollande, homme intelligent et ultra diplômé, semble se conduire comme un joueur d’échecs amateur qui ne détermine que le prochain coup et pas les coups suivants et encore moins les répliques de son adversaire.

    Sa seule excuse est qu’il joue contre tout le monde : les troublions de sa propre majorité, les opposants qui lui ont laissé un jeu pourri avec lequel il se débat, l’aile extrême de la gauche reliquat d’un communisme dont on connait les succès, et les Français moyens dont on fait les poches avec une constance qui ne peut que lasser.

    Cependant, on ne sait pas encore qui le fera mat, mais il n’est pas exclu que le prochain joueur soit encore plus mauvais que lui ou qu’il renverse d’un revers de main les pièces de l’échiquier, ce qui n’est jamais bon dans un tournoi.

    Honoré Daumier « Joueurs d’échecs »

    « Le degré zéro de la politiqueMONTMARTRE »

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 1er Novembre 2013 à 19:10

    Hollande a utilisé toutes ses réserves d'intelligence pendant ses études. Depuis ...?

    Son seul mérité vient qu'il n'a contre lui que de personnalités encore plus falotes ou des imprécateurs dont même leurs partisans ne souhaitent pas l'accession au pouvoir.

    2
    Vendredi 1er Novembre 2013 à 19:27

    Il est vrai que des étudiants brillants peuvent faire de mauvais professionnels. L'inverse est également vrai. "Gouverner, c'est prévoir", on est tout de même effaré par la courte vue de nos dirigeants.

    3
    Vendredi 1er Novembre 2013 à 21:30

    Pas très stratège notre président Hollande, et c'est terrible de devoir supporter une réputation d'amateur. Bonne soirée Doc

    4
    Samedi 2 Novembre 2013 à 12:43

    Il est bridé de toutes parts sans oser briser ses liens

    5
    Samedi 2 Novembre 2013 à 17:56

    Ceux qui le connaissent bien disent qu'il a une stratégie  : prier pour que l'inévitable reprise économique  arrive pendant son quinquenat ! 

    Ainsi, il espère, qu'au terme de son mandat, on aura oublié ce dont il aura été reponsable, le matraquage fiscal, et qu'on lui saura gré d'une reprise économique qu'il n'aura en rien contribué à provoquer. 

    Et si ca trouve, ça va marcher ! :-))

     

    6
    Samedi 2 Novembre 2013 à 18:26

    Gouverner, ce n'est donc pas prévoir mais espérer.

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