-
JOLI CIMETIERE
C’est un joli cimetière
Où les tombes bien en rangs
Comme s’alignent les enfants
Dans la cour de l’école primaire
Guettant le signal pour s’éparpiller
A tous vents en criant leur liberté
Et les morts attendent sagement
Qu’on vienne un jour les délivrer
Immobiles sans trop s’impatienter
L’endroit est joli et ils ont le temps
Ses portes comme des bras écartés
Ouverts sur le monde des vivants
Invitent les nouveaux morts à entrer
A se coucher sans faire de manière
Les anciens pousseront leur pierre
Pour faire une place au nouvel arrivé
Les vivants entrent toujours gênés
Ils marchent lentement en silence
Avec respect pour ne pas les réveiller
Mais ne montrent aucune impatience
Dans ce joli cimetière pour y rester
Paul Obraska
Marc Chagall « Les portes du cimetière » 1917
-
Commentaires
Si la mort est le grand problème de la vie, nous n'assistons pas à notre mort. Ce que chacun craint, c'est ce qui précède et la mort des autres à laquelle nous assistons.
Très beau poème et magnifiquement illustré par le choix de cette toile de Chagall.
Ce qui précède la mort? Souvent la souffrance et souvent aussi la conscience que l'on est en train de mourir.Merci. Quand Epicure dit (à peu près) qu'il ne faut pas craindre la mort car tant qu'elle n'est pas là on existe toujours et quand elle est là on n'existe plus, c'est une belle formule théorique.
Le choix ce ce tableau de Marc Chagall est extra. Un joli poème Doc, mais les cimetières deviennent trop petits, et la crémation progresse dans les moeurs actuelles. Je regardais une émission hier matin sur France 5 qui traitait de ce sujet.Il y avait même la proposition pour les gens ne pouvant pas se déplacer d'assister à la cérémonie de crémation du défunt via le site du crématorium sur internet. (mot de passe confidentiel à la clé bien entendu) Je vais aller me préparer une infusion de thym pour calmer ma toux. Bonne journéeLa crémation ne permettra plus à nos descendants de faire des recherches sur leurs encêtres. Bon thym.
Très beaux "les portes du cimetière". Et joli poème un peu léger qui l'illustre bien.
Qui disait "A quoi bon mettre des portes aux cimetières ? Ceux qui sont dedans ne peuvent pas sortir. Ceux qui sont dehors n'ont aucune envie d'y entrer."Les cimetières peuvent être vivants. Dans certaines régions méridionales, leurs isoloirs sont très fréquentés les jours d'élection.La mort pendant le sommeil doit être - si j'ose dire - bien vécue, elle n'est épouvantable que pour l'entourage.
Pour nos lointains descendants, dans des centaines de milliers d'années, il n'est pas sûr qu'il persistera des archives. Les os enfouis dans la terre ont la vie dure.
J'aime beaucoup ce poème qui mêle nostalgie et humour léger... Belle façon de marquer ce "jour des défunts".C'est un beau poème je me permet de mettre un lien vers ton blog sur mon blog sur mon défi " hommages à nos morts " bonne soirée evyCoucou
Je viens de chez Evy...
Un très joli écrit... on meurt tous un peu chaque jour, jusqu'à la phase final...
belle journée à vous
Amicalement ArletteJ'enregistre la confirmation avec satisfaction, en mettant le "Maître" au Pavillon de Breteuil.
22G.MevennaisLundi 7 Janvier 2013 à 15:53Oui, mais à chacun son opinion, on ne "naît pas" on ne "meurt pas", on "apparaît" et on "disparaît", c'est ce que je pense. Quant à la mort, ce qui est angoissant, c'est de la voir arriver...mourir, sans s'y attendre, pendant son sommeil, serait sûrement moins épouvantable.
Un petit mot, par ailleurs, concernant la crémation. Pourquoi celle-ci ne permettra-t'elle pas de faire des recherches ? Dans l'immense majorité des cas, au bout de trente ans (un peu plus s'il y a renouvellement), les concessions s'éteignent et c'est "l'ossuaire municipal" ! Tout au contraire, la généalogie actuelle est superbement simplifiée grâce à des archives fiables et informatisées, et puis les méthodes de conservation des clichés permettront aux générations futures de pouvoir mettre un visage sur leurs ancêtres (et même le visage de toute une vie, de "bébé" jusqu'à l'âge de la disparition).
Enfin, sans flagornerie, j'ai apprécié votre poème.
Amitiés. Gilles
Ajouter un commentaire
J'ai peur de la mort, et de tout se qui l'entoure, à ce sujet quelle lâche je suis !
Merci Paul
Nettoue