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Idées nouvelles de « Nuit Debout »
Frédéric Lordon, économiste et philosophe, semble être le maître à penser du mouvement « Nuit debout ». Un article paru le 21/04/16 dans « Rue 89 » a tenté de résumer sa pensée.
De cet article j’ai extrait ce paragraphe issu d’un entretien accordé à Il Manifesto, le quotidien communiste italien :
« … Refaire les institutions, ça veut dire réécrire une Constitution.
Et voici alors la deuxième raison pour laquelle la sortie par la Constitution a du sens : le combat contre le capital.
Pour en finir avec le salariat comme rapport de chantage, il faut en finir avec la propriété lucrative des moyens de production, or cette propriété est sanctuarisée dans les textes constitutionnels.
Pour en finir avec l’empire du capital, qui est un empire constitutionnalisé, il faut refaire une Constitution. Une Constitution qui abolisse la propriété privée des moyens de production et institue la propriété d’usage : les moyens de production appartiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en serviront pour autre chose que la valorisation d’un capital. »
L’abolition de la propriété privée des moyens de production…Mais où ai-je déjà entendu cette déclaration ? Marx ? Engels ? Lénine ? Staline ? Mao ? Pol Pot ? Castro ? Le phare nord-coréen de l’humanité ?
Et que veut dire : « instituer la propriété d’usage » ? Car si chacun s’approprie ce dont il désire avoir l’usage, cela risque d’être sanglant. Alors la régulation ne peut être assurée que par un Etat qui deviendra ainsi maître des moyens de production confisqués à ces odieux capitalistes.
Le maître à penser de la « Nuit debout » a réinventé le communisme. Félicitations.
Et notre penseur d’ajouter :
« Le peuple s’emparant à nouveau de la chose qui lui appartient, la Constitution, pour en extirper le noyau empoisonné de la propriété et y mettre à la place, cette fois pour de bon, conformément au vœu de 1793, la démocratie, mais la démocratie complète, la démocratie partout. ».
Lordon, économiste et philosophe, mais peut-être pas historien.
La Révolution de 1789 était, comme chacun le sait, une révolution bourgeoise qui n’a jamais voulu toucher à la propriété privée sauf à celle détenue par les nobles et l’Eglise.
Quant à l’année 1793 à laquelle notre penseur fait référence avec nostalgie, il s’agit de celle de la Terreur, avec comme résultat au bout de 15 mois de « démocratie complète » : environ 500 000 personnes emprisonnées, approximativement 100 000 exécutées ou victimes de massacres ; dont environ 17 000 guillotinés, 20 000 à 30 000 fusillés et des dizaines de milliers de prisonniers et de civils vendéens civils hommes, femmes, et enfants, victimes des colonnes infernales et des noyades de Nantes. Et parmi toutes ces victimes de grands esprits et de véritables démocrates.
Même si je n’aime pas les excès du capitalisme, les anticapitalistes sont infiniment plus dangereux, et le mouvement « Nuit debout », malgré son folklore "bon enfant" m’apparaît de moins en moins sympathique.
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Commentaires
Je ne pense pas que le "Bien du Peuple" soit leur priorité, je pencherait plutôt pour leur bien à eux !
Ces gens-là font peur, ils veulent juste prendre le pouvoir !
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Lundi 25 Avril 2016 à 18:00
D'ailleurs dans ce mouvement le peuple me semble peu représenté. Ce sont majoritairement des diplômés plutôt oisifs.
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3Souris doncMardi 26 Avril 2016 à 10:24Et que veut dire : « instituer la propriété d’usage » ?
La propriété d’usage existe. En Allemagne, le cadastre n’est pas tenu par la conservation des hypothèques (dépendant du Ministère des Finances) mais par un Grundbuch (livre foncier) dépendant du Ministère de la Justice et tenu par des magistrats. Pour le foncier rural non-bâti, si le propriétaire n’entretient pas une friche ou une forêt, au bout de 30 ans (je crois), le juge pourra estimer que la parcelle revient à celui qui s’en est chargé. Qui, par exemple, a essarté. Ce peut être une commune.
Pareil en Suisse, en Suède, Australie…
Par ailleurs, le jour où Marisol Touraine forcera la main aux jeunes généralistes pour qu'ils s'installent dans les déserts médicaux, les patients trouveront que le Pol-Potisme n'avait pas que du mauvais.
Bien sûr, la "propriété d'usage" existe juridiquement dans des cas particuliers où une seule personne entretient une parcelle qui devient finalement sa propriété (notion honnie qui réapparait de cette façon), mais imaginons la généralisation de ce concept, par ex. pour des usines ou des magasins ou même un appartement ! C'est là où notre penseur ne semble pas avoir été - à ma connaissance - au bout de sa pensée s'il ne fait pas intervenir un Etat propriétaire de tous les moyens de production, de l'habitat et de la terre. Régime bien connu, voué régulièrement à l'échec et parfois aux monstruosités.
Mettre la ville à la campagne. Pol Pot avait appliqué dramatiquement la boutade d'Alphonse Allais.
Vous arrivez trop tard, Doc ! Ils ont déjà voté le principe d'une assemblée constituante.
Et ce, à l'écrasante majorité des 163 représentants du peuple, assis sous la tente... vous savez ? la grande tente de couleur bleue avec des fenêtres anti-moustiques pour garantir la transparence.
C'est une triste mascarade. A la fois prétentieux et ridicule. Ne le sentent-ils pas eux-mêmes ? Peut-être s'amusent-ils, mais je n'en suis pas sûr.
Je suis frappé par l'absence de culture historique dont ils semblent faire preuve. Peut-être l'ont-ils, mais ils ne s'en servent pas. On ne peut mieux dire que leurs rêves sont nos cauchemars.
9Souris doncMercredi 27 Avril 2016 à 10:04Ils sont quand même copieusement ridiculisés de tous côtés. La niaiserie généralisée en droite ligne des peluches de la Place de la République qu'ils ont piétinées, en détalant quand une ampoule de réverbère a claqué. Niaiserie résultant de l'infantilisation dans la grande nurserie* de Big Mamma totalitaire et étouffante.
Les mêmes aux idées généreuses (à imposer aux autres) n'hésitant pas, quand leur intérêt est en jeu, à monter des cabales, à utiliser toutes les malveillances possibles pour nuire. Il suffit pour s'en convaincre d'assister à une AG de copropriété en Boboland. Fini le vivre-ensemble et la fête des voisins. C'est Moi d'abord et Tout pour ma gueule.
Ces quelques Robespierre d'opérette n'iront pas bien loin. Ils jouent.
*Titre de Mathieu Laine, La Grande Nurserie, en finir avec l'Etat nounou. Lattès 2006.
Des Robespierre d'opérette (et c'est tant mieux), mais le ridicule ne tue pas car la mascarade persiste et les pseudo opprimés attendent du renfort (grève générale ou autre) puisqu'ils ne représentent rien, sinon eux-mêmes et ce n'est vraiment pas grand chose.
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Souris doncMercredi 27 Avril 2016 à 11:29
Les renforts qu'ils auront : plus de casseurs. Blackblocks, racailles de banlieue, zadistes et autres punks à chiens.
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La question est celle du recrutement que peut apporter l'opposition à la loi sur le travail.
Ils peuvent toujours attendre la "convergence des luttes". Je ne crois pas que ni la "gauche de la gauche" ( Mélenchon en clair), ni l'extrême gauche (Besancenot en clair) ni les syndicats ( la CGT en clair) aient aucune envie de se ranger sous la bannière de jeunes crétins imprévisibles et sans consistance.
Et eux , grisés par le traitement médiatique dont ils font l'objet, n’envisagent pas de se ranger sous la bannière des sus-dits.
En 68 il n'y avait aucune convergence entre les jeunes et les syndicats, mais ceux-ci ont profité du désordre en l'aggravant par une grève générale pour appuyer leurs revendications propres. Mais à l'époque il y avait "du grain à moudre".
Oui, à l'époque la France "s'ennuyait" (dixit le Monde en Mars 68) et regardait sans animosité ces trublions réclamer la mixité dans les cités U.
Aujourd'hui, elle semble plutôt exaspérée et peu encline à ce ranger derrière ces adeptes du "marxisme pour les nuls" (comme démontré dans votre article ).
"Marxisme pour les nuls", voilà un excellent raccourci. Exaspéré, car le monde est devenu menaçant et fragile, alors les divagations des intellectuels oisifs semblent complètement décalées.
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Souris doncMercredi 27 Avril 2016 à 17:18
La fête à neuneus ennuie ses propres participants, même "gonflés à l'hélium médiatique" (Le Figaro), tant et si bien qu'ils partent essayer la "convergence des luttes" avec les intermittents du spectacle occupant l'Odéon.
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Entre comédiens cela devrait converger. (je viens de m'apercevoir que "converge" est un mot qui devrait être classé X).
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Il n'y a qu'un pas pour que la guillotine ou le goulag soient revendiqués par ce mouvement pour appliquer ce nettoyage du capitalisme...!!!! Franchement, ils ont perdu toutes notions du raisonnable ces gens là !
Cela me fait penser à mes pauvres parents, gaullistes, employés au C.N.E.T. ne voulant pas faire grève en 1968. Ne pouvant pas aller bosser sur Issy les Moulineaux, ils allaient pointer au bureau de poste du bled que nous habitions dans les Yvelines. C'était sans compter avec la cellule communistes de ce bled qui ont trouver à y redire. Un matin, la maison de Fourqueux avait été complètement taguée. Elle était déjà chouette la démocratie à cette époque là.
Bonne fin d'après midi. ZAZA - http://zazarambette.fr
La démocratie n'existe que pour ceux qui pensent comme eux.