• Hublots

    Hublot

    Passé un certain âge, le temps est précieux et l’avarice en la matière est plutôt conseillée. Et voilà que me sont dérobés au moins deux mois de ma vie. Cette année j’ai à peine vu l’automne en raison du mauvais temps et je ne verrai pas le printemps éclairé par un superbe soleil et un ciel bleu immaculé dont j’aperçois des échantillons de ma fenêtre. Ma fenêtre, hublot de ma claustration qui me permet de voir ma rue déserte comme échantillon du monde. Un monde qui a la perversion de nous livrer le mois d’avril le plus beau qu’il m’ait été donné de ne pas vivre.

    Par le hublot de la télévision je vois le défilé permanent de mes confrères, les séries médicales ont toujours eu beaucoup de succès à la télévision.

    Hier soir, j’ai eu droit au président de la République. Toujours trop long mais un peu moins fanfaron. Tous aimeraient que je reste confiné le plus longtemps possible. Il me semblait que l’euthanasie était interdite en France.

    Illustration : Arthur Segal : « Vue de la fenêtre »

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  • Commentaires

    1
    Mardi 14 Avril 2020 à 11:54

    En effet, si çà continue, ce sont  les Psy qui vont avoir beaucoup de boulot!

      • Mardi 14 Avril 2020 à 11:58
        Je crois que les psy auront encore plus de travail après.
    2
    Mardi 14 Avril 2020 à 12:08

    Gardez le moral! Ce n'est pas la fin du monde. Ce n'est même pas la guerre. En temps de guerre, on était confiné dans les caves à la moindre alerte et dans un pays occupé le reste du temps. Et en plus, certains se faisaient tirer dessus!

    Il y a toujours pire. C'est un pessimiste qui vous le dit.

      • Mardi 14 Avril 2020 à 12:23

        En fait, j'ai connu le pire, aussi je vis plutôt bien la situation actuelle et ce petit billet tient plus de l'autodérision que de la dépression.

    3
    Mardi 14 Avril 2020 à 14:39

    NE SAUTEZ PAS...!

    "...par la fenêtre !"

    (bon, en même temps, si vous habitez au rez-de-chaussée...)

      • Mardi 14 Avril 2020 à 14:59

        Je ne peux pas sauter, j'ai le vertige. Jolie chanson.

    4
    Mardi 14 Avril 2020 à 15:11

    Pas de regrets, Doc. Même professionnellement, on se confine maintenant. Beaucoup de vos confrères proposent aujourd'hui la téléconsultation, même pour une première visite. 

    Nous sommes peut-être en train de vivre ce les plus jeunes (les "No life") vivaient déjà : chacun chez soi et les contacts avec les autres par Internet smile

      • Mardi 14 Avril 2020 à 15:29

        Du séparatisme intégral.

      • Souris donc
        Mercredi 15 Avril 2020 à 08:17

        Oui, c'est réjouissant, on devient des milléniaux malgré nous.

        Et des automatismes se créent : dès qu'il est question de conard-virus, j'ai les ouïes qui se ferment. Macron pareil. Sa tendance au bavardage (aux circonvolutions littéraires) me gave. Notre Constitution confère au Président le régalien (diplomatie, défense, police, justice). Si seulement il pouvait s'y tenir. En se mêlant de tout, il se discrédite. A quoi sert le Premier Ministre et son gouvernement ? Du coup la Première Comique, Sibeth Ndiaye, se fait rare.

      • Mercredi 15 Avril 2020 à 09:31

        Si Sibeth n'est plus là, c'est qu'elle a laissé la mauvaise communication à Macron : agitation vaine et inappropriée et logorrhée. Bonne analyse de MP, mais la crise économique qui se profile nécessitera forcément l'intervention de l'Etat. Oui, comparé à celui de l'Allemagne, la système de santé français a montré son infériorité dans l'épreuve, et cela fait des années que l'alerte avait été donnée par les soignants. Les réformes n'ont consisté qu'à empiler des structures administratives inefficaces et probablement coûteuses alors qu'il fallait tout simplement plus de lits, plus de personnel, plus de matériel, ce que l'Allemagne semble posséder avec des dépenses identiques. Et pour les médecins de ville, les réformes n'ont consisté qu'à accroître les charges administrative au dépens des soins et en outre les médecins français gagnent bien moins que les médecins allemands.

      • Mercredi 15 Avril 2020 à 14:34

        Si je puis me permettre, Doc,  dire que "cela fait des années que l'alerte avait été donnée" ne suffit pas à faire des "lanceurs d'alerte" des visionnaires. Cela reviendrait à dire que ceux qui critiquent de façon systématique et de mauvaise foi sont des visionnaires et avaient prévu ce qui arrive aujourd'hui. Ce n'est vraiment pas le cas. 

        Je crois que quand l’heure du bilan mondial sera arrivée, on s'apercevra peut-être que MIEUX gérer  l'argent public est peut-être plus efficace que dilapider PLUS d'argent public. Et la France sera peut-être citée dans le monde entier comme le pays qui avec le taux de prélèvement parmi les plus élevés du monde n'a pas pu faire mieux que d'autres pays beaucoup moins budgetivores.  

         

      • Mercredi 15 Avril 2020 à 14:55

        En matière de santé, il très simple d'être visionnaire : si l'on réduit les capacités de soins alors que la population et le vieillissement augmentent, à la moindre crise sanitaire on peut aisément prévoir ce qui va se passer. L'Etat français s'est contenté de dire (cocorico) que le système de santé de notre pays était le meilleur sans regarder ce qui se passait ailleurs où l'on fait mieux avec le même argent.

    5
    Mercredi 15 Avril 2020 à 10:33
    qui ressemble pourtant comme deux gouttes d’eau à l’étatisme que la France pratique avec délectation depuis 1945. NMP
    Cet étatisme (et le plan) a plutôt bien réussi à la France.
    II a permis les 30 glorieuses.
      • Mercredi 15 Avril 2020 à 10:59

        Les guerres ont le triste avantage de relancer la machine économique et de faire disparaître le chômage, et vous avez raison, la planification s'avère alors nécessaire. Mais contrairement à l'affirmation grandiloquente de Macron, nous ne sommes pas en guerre, il s'agit non pas de reconstruire mais d'éviter la faillite de ce qui existait. Avec une nuance cependant, qui serait de ré-industraliser le pays et de re-localiser mais avec une production qui sera nécessairement plus chère. Mais là, je sors nettement de mes compétences et je risque de dire des âneries.

      • Mercredi 15 Avril 2020 à 12:56
        Raboliot

        L'économie montre des phénomènes cycliques, liés aux innovations techniques.
        Ainsi, tant que la machine à laver ne fut pas inventée, les lavandières eurent du travail.
        Quand la machine à laver fut inventée, les lavandières se retrouvèrent au chômage, mais pas les fabricants de machines à laver, ni leurs ouvriers.
        Ensuite, se pose la question de la durée de vie d'une machine à laver.
        D'où obsolescence programmée.

      • Mercredi 15 Avril 2020 à 13:17

        C'est juste. Mais aujourd'hui il s'agira de rétablir l'ancien. La seule nouveauté est l'importance prise par le télétravail et la télé-consultation.

      • Souris donc
        Mercredi 15 Avril 2020 à 14:11

        Raboliot, l'obsolescence programmée est un concept négatif, il s'agit plutôt de la destruction créatrice, théorisée par Schumpeter.

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