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Funèbre mascarade
Chacun sait que Jean-Luc Mélenchon le 26 novembre au soir, après la mort de Fidel Castro, s’est illustré devant la statue de Simon Bolivar en déclamant dans un élan élégiaque, bien qu’un tantinet boursouflé :
«Fidel, Fidel ! Demain était une promesse ! Fidel marche au ciel et voici l'épée de Simon Bolivar qui marche devant lui, devant nous !».
Les gens sains d’esprit se sont demandés si le porteur du Front de gauche n’était pas fiévreux pour expliquer cette sortie délirante, mais il semble aux dernières nouvelles que la température du leader minimo était normale au moment de son auguste déclamation.
Il faut donc évoquer d’autres hypothèses :
- Celle de Michel Onfray reste plausible : Méluche n’avait-il pas fumé la moquette ?
- La vocation rentrée de Jean-Luc ne serait-elle pas celle d’un tragédien ? Cette occasion lui permettait alors de montrer son talent déclamatoire.
- Il ne croit absolument pas à ce qu’il dit, mais il faut bien se faire une place sur l’échiquier politique plutôt encombré, et la révolution reste toujours un créneau porteur attirant les générations montantes qui veulent à chaque fois changer le monde, et les vieux nostalgiques des combats perdus qui espèrent en gagner un avant de mourir.
- Il croit à ce qu’il dit, et c’est un négationniste. Admirateur de Robespierre, en négligeant la Terreur, admirateur de Chavez, en négligeant la ruine de son pays, admirateur de Castro et ses quelques avancées sociales en négligeant le sang versé et les milliers de prisonniers. Exactement comme les négationnistes fascisants qui admirent Hitler pour avoir promu la « voiture du peuple » ou Mussolini pour avoir fait construire des autoroutes, mais repoussant dans le néant les camps d’extermination et les fours crématoires.
Et il semblerait qu’un à deux français sur dix envisageraient de voter pour ce négationniste.
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Commentaires
La révolution cubaine fait partie de l'imaginaire de la gauche, ai-je entendu récemment. Mélenchon était donc dans la ligne, tout comme ceux qui vibrent encore en entendant "Hasta siempre" à la gloire du Che. Un imaginaire qu'on refusait de comparer à la réalité. On se souvient du "bilan globalement positif" dans le même ordre d'idées comme si le Spoutnik effaçait le goulag. Quant à son envolée rhétorique, disons que Mélenchon s'est pris les pieds dans le tapis.
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Mardi 6 Décembre 2016 à 20:44
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SémaphoreMercredi 7 Décembre 2016 à 01:06
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Mercredi 7 Décembre 2016 à 08:39
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3Souris doncMardi 6 Décembre 2016 à 21:14Manif de Mélenchon devant la statue équestre de Simon Bolivar :
10 camarades selon les manifestants, 5 selon la police. Et encore, on soupçonne que les 5 sont des photographes convoqués par le service de communication du mytho.
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Mercredi 7 Décembre 2016 à 08:41
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6Souris doncMercredi 7 Décembre 2016 à 08:26Un sacré tribun, Zaza ? Juste une faconde de pied-noir et un positionnement d'insoumis d'opérette qui choque le bourgeois imaginaire qui en a vu d'autres. Depuis le temps qu'on cherche à le choquer. Sinon, Mélenchon, le parfait opportuniste qui a su humer le vent. Peu d'études (une licence de philo, prof pendant quelque temps), la politique a été son ascenseur social. Ministre de Jospin, sénateur, député européen.
Insoumis ? Non, parfait produit du système, peu effarouché par les honneurs, le bourge bien conforme. Il a son créneau marketing : épater en prenant le contrepied. Exemple, aller délirer devant la statue équestre de Simon Bolivar, sachant que tous les autres parleraient de Castro avec des précautions oratoires.
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Mercredi 7 Décembre 2016 à 08:48
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7Souris doncMercredi 7 Décembre 2016 à 17:42Au fou !
Entretien de Mélenchon à l'Obs (papier).
Comme le vote coco lui est acquis, il drague les écolos. Economie de la mer, énergie, sortie du nucléaire. Pour financer, "plaie d'argent n'est pas éternelle comme une pollution nucléaire". Yaka prendre aux riches.
Je serai le président des Français, pas des Allemands : fin des traités européens.
Convocation d'une Constituante (des élus et des gens tirés au sort), référendum révocatoire (modèle Chavez), vote obligatoire, droit de vote à 16 ans.
Immigrés : être pragmatique. Régularisation de tous les sans-papiers, regroupement familial = droit de l'homme.
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Mercredi 7 Décembre 2016 à 18:13
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SemaphoreVendredi 9 Décembre 2016 à 21:28
Surtout à côté de celles à fric des Autres... Faut bien vivre tout de même...
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Vendredi 9 Décembre 2016 à 22:00
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Et puis franchement c'est ça l'éloquence ? Fidel marche au ciel en jogging Adidas et voici l'épée de Bolivar qui marche devant lui sur ses petites pattes arrière...?
L'éloquence c'est l’emphase, la grandiloquence, des métaphores ridicules et pompeuses ?
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Jeudi 8 Décembre 2016 à 09:36
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9vegaJeudi 8 Décembre 2016 à 08:29Même au temps des " yés yés ,j aimai beaucoup Jean Ferrat sa voix chaude et ses chansons réalistes
Potemkine ,nuit et brouillard..il m a déçue quand il a chanté un hymne à la gloire de Cuba ..
ou est le réalisme ? d autres avant lui avaient ouvert les yeux : Montand , Signoret , l amour rend aveugle
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Jeudi 8 Décembre 2016 à 09:34
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Toutes ces hypothèses sont plausibles, mais celle du délire paranoïaque reste la plus probable. De l'improvisation bouffonne devant un public clairsemé, la statue équestre de Simon Bolivar se trouvant Cours la Reine, dans un coin au débouché du Pont Alexandre III.
Si les journalistes n'avaient pas relayé, personne n'aurait entendu parler du lyrisme halluciné du Méchancon. Qu'il continue comme ça et sa France Insoumise fera 2%. Ceci dit, il contribue utilement à diviser la gauche.
Paranoïa ? Je ne pense pas qu'il se sente menacé. Il me semble qu'il y a chez lui un mélange de mégalomanie et de déni de la réalité qui peut, en effet, conduire au délire.
Signé : psychiatre du Café du Commerce.