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EPO, placebo ??
Le tour de France cycliste vient de se terminer. Il a nettement été dominé par son vainqueur Chris Froome et les commentaires des journalistes ont plus porté sur la question du dopage possible que sur la course elle-même hantée par le spectre d’Armstrong.
Le 24/10/12 j’avais écrit dans « Pour la défense de Lance Armstrong » (j’adore me citer) :
« Enfin, n’étant pas spécialiste en la matière, je pose la question : est-ce que le dopage peut faire d’un champion moyen un grand champion ? Armstrong se dopait essentiellement à l’EPO (érythropoïétine). C’est une hormone secrétée par le rein en réponse à l’hyoxie, c'est-à-dire à la baisse du taux d’oxygène transporté par le sang, essentiellement sur les globules rouges, et l’EPO en stimulant leur fabrication va élever ce taux d’O2 en augmentant le nombre de ses transporteurs. Normalement le sang contient environ 5 millions de globules rouges par mm3. Est-ce qu’un supplément de 500000 hématies par mm3, par ex. peut permettre à un cycliste d’arriver au sommet d’un col avant tout le monde sans qu’il y soit pour quelque chose ? Pour être honnête, j’ignore le taux supplémentaire de globules rouges provoqué par l’administration d’EPO, mais je sais qu’un taux trop élevé risque de favoriser la formation de caillots dans la circulation, ce qui n’est sûrement pas recherché par les sportifs qui s’entourent de conseillers « médicaux ». Par ailleurs, j’ignore si l’expérience a été faite de comparer les performances d’un même sportif sur la même épreuve avec ou sans EPO. La différence serait-elle déterminante ? Même si l’on sait qu’un meilleur apport en oxygène aux muscles a un effet favorable sur leur fonction. »
Or une étude datant de mai 2013 est parue dans le British Journal of Clinical Pharmacology, réalisée par des chercheurs de l’université de Leiden (Pays-Bas). Cette étude émet des réserves sur la réalité des propriétés dopantes de l’EPO «dans la vraie vie» des coureurs cyclistes. Pour eux, les modifications physiologiques provoquées par l’effort des grands sportifs ne devraient pas être influencées de façon significative par un apport supplémentaire d’EPO. Ils soulignent qu’il serait souhaitable d’en démontrer scientifiquement l’efficacité dopante sur un sujet sain, comme on le fait pour juger des effets sur l’organisme d’un médicament. Mais rien ne dit que les milieux sportifs n’aient pas réalisé des expériences concluantes en évitant, bien entendu, d’en divulguer les résultats.
Dans le cas où ces chercheurs néerlandais auraient raison, l’EPO n’agirait donc que par un effet placebo : en croyant être dopé, le sportif améliorerait ses capacités physiques. La croyance est-elle un dopage ?
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Commentaires
Voilà un exposé fort complet. Mon propos exprimait mon doute sur l'EPO et non pas sur les autres méthodes et notamment les stéroïdes. Ce doute semble également avoir touché les chercheurs néerlandais avec des arguments scientifiques (qu'il m'est difficile d'exposer ici) et une compétence que je n'ai pas. C'est un peu avec ironie que j'ai parlé de placebo mais uniquement pour l'EPO.
Bonjour Paul
Je ne regarde pas le tour et c'est tout juste si je fais attention à son arrivée !
Pour autant je partage votre avis, même dopée, on n'aurait jamais pu faire de moi une championne ! Il faut des qualité que je n'ai pas car à part la marche et un temps la natation, , quelques coups de raquette à la même époque, je n'ai rien d'une sportive ! Je marche parce-que j'aime et que je l'ai toujours fais avec mes chiens !
Bonne journée à vous !
Voyons Paul, pour toutes les ptites chose que j'aime faire..., je n'ai pas besoin de dopage !
Nettoue
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Bonsoir Doc,
Un tour de France magnifique Doc, mais l’écart de Christofer Froome de plus de 4 minutes sur le peloton, ne peut malheureusement qu’évoquer le dopage, n’en déplaise à mon compatriote, Bernard Hinault (surnommé chez nous le blaireau).
Votre billet du 24/10/2012 mettant en doute les effets de l’EPO, corrobore cet article. http://www.slate.fr/story/75594/dopage-epo-placebo
Ne nous trompons pas Doc, le cas Amstrong outre les méthodes de dopage avoués par le champion déchu n’est pas un cas isolé.
Comme vous l’avez expliqué, Injection d'EPO (érythropoïétine) >>> L'EPO stimule la fabrication de globules rouges par la moelle osseuse >>> Les globules rouges participent à la respiration et à la production d'énergie. Une méthode qui est un jeu dangereux, responsables de cancers, d’infarctus cérébral et myocardique, d’embolie pulmonaire, de thrombose…
Mais aussi le dopage sanguin. Sous le vocable de dopage sanguin se regroupent différentes techniques et manipulations permettant d'augmenter artificiellement les capacités de l'organisme à transporter l'oxygène vers les muscles. Lors d'un effort en endurance, la filière énergétique permettant la fourniture d'énergie par les muscles est appelée glycolyse aérobie. Comme son nom l'indique, elle utilise du glucose comme carburant et nécessite de l'oxygène pour sa dégradation. En d'autres termes, au plus un muscle à l'effort reçoit d'oxygène, au plus il est apte à produire un effort important pendant une longue durée.
Trois techniques dopantes sont utilisées dans ce but : les transfusions sanguines, la prise d'EPO (érythropoïétine) et la prise de substances capable de transporter l'oxygène (dérivés perfluorocarbonés et hémoglobines réticulées).
Mais s’il n’y avait que cela chez les sportifs !
Les stéroïdes androgènes et autres anabolisants en augmentant la masse musculaire mais aussi l'agressivité.
La testostérone et ses dérivés synthétiques sont les représentants majeurs de cette classe.Les hormones peptidiques et assimilées, de véritables messagers physiologiques qui possèdent un système d'autorégulation à l'intérieur de l'organisme, afin de respecter l'équilibre hormonal (GH, hCG, EPO, MGFs, ACTH par exemple).
Les Bêta-2 mimétiques qui sont tous interdits sauf le formotérol, le salbutamol, le salmétérol et la terbutaline exclusivement sous forme d'inhalation avec une justification médicale préalable pouvant prendre la forme d’une AUT allégée.
Les agents ayant une action antioestrogène, des composés qui modifient le profil hormonal de l’individu. Des agents masquant, produits qui ont la capacité d’entraver l’excrétion des produits ou de dissimuler leur présence dans les prélèvements effectués lors des contrôles antidopage (diurétiques, hydroxyéthylamidon, épitestostérone, finastéride par exemple).
Alors Doc vous croyez toujours que nos vedettes sportives, quel que soit le sport, sont des « superman » et que ces méthodes illicites relèvent du placébo????
Bonne soirée. ZAZA (une ancienne sportive qui s'est toujours battue contre ces phénomènes qui existent malheureusement depuis trop longtemps!)