• Du bon usage des « ismes »

    Ségolène Royal dont on ne savait que faire a été envoyée aux pôles - comme le fut Rocard - ce qui lui a permis de se faire photographier dans un équipage adéquat, et de diffuser son image pour bien montrer qu’elle prend son rôle au sérieux malgré le froid intense qu’elle affronte dans son nouveau fief. S’estimant la référence en matière d’écologie, elle intervient de façon plutôt « encombrante » aux dires de ses interlocuteurs non consentants. Mme Royal a répliqué vertement à ceux qui la considéraient comme « encombrante » que cette accusation était sexiste.

    Le sexisme s’est rapidement inscrit, propulsé par les affaires récentes, dans la panoplie des « ismes » : racisme, fascisme, nazisme, panoplie complémentaire de celle des phobies. On a donc un double panel pour couvrir de honte l’interlocuteur avec lequel on est en désaccord sans avoir besoin de recourir à une argumentation raisonnée.

    A noter que « communisme » ne fait pas partie de ces panoplies nauséabondes malgré les millions de morts et les souffrances dont il fut responsable au XXe siècle, alors qu’il continue à sévir sous nos yeux sous une forme ou sous une autre. Cet « isme » marxiste, bien que totalitaire et sanglant, conserve une virginité étonnante. Le communisme n’a jamais vraiment été considéré sous nos climats comme un insulte car c’est une croyance qui, comme les religions, est hors de la raison et mérite donc le respect.

    L’usage du « isme » peut se faire de deux façons : soit en défense, soit en attaque.

    L’accusation de sexisme par Mme Royal est de l’ordre de la défense : à ses yeux, elle n’est jugée encombrante que parce qu’elle est femme, sous-entendu que des interventions auprès de Mr Hulot de la part d’un homme auraient été jugées judicieuses. Affirmation pour le moins ridicule et je le dis sans le moindre sexisme.

    Le portrait de la communicante noire (certains utiliseraient le terme ridicule de « racisé », plus « colonial » que diversité, mais que l’on pourrait justement considérer comme raciste) de Macron publié dans le Canard enchaîné fut jugé raciste dans un article rédigé par un autre Afro-Français alors que ce portrait n’avait que la causticité habituelle des portraits, que le sujet soit noir ou blanc, rédigés par cette journaliste.

    Il arrive que la défense d’un Afro-Français dans une discussion consiste à traiter l’autre de raciste après un échange un peu vif. Il arrive même qu’un Afro-Français dans son tort traite l’autre de raciste sans aucune raison pour sortir vainqueur de l’altercation. Ce fut l’aventure survenue à un médecin accusé à tort de propos racistes par un patient mécontent (celui-ci fut par la suite débouté en justice).

    La crainte d'être accusé de sexisme ou le racisme comme argument défensif risque de conduire l’homme blanc à des précautions oratoires, et cette réserve prudente pour ne pas se faire taxer de racisme (ou de sexisme) constitue en elle-même un racisme (ou un sexisme) à l’envers : ne pas trop critiquer, même ce qui est objectivement critiquable, c’est ne pas considérer l’autre sur un pied d’égalité puisque l’on s’efforce de le ménager. Lorsque Macron osa parler du contrôle souhaitable de la natalité en Afrique il fut accusé dans l’hexagone de s’attaquer au ventre des femmes noires alors que la surnatalité sur ce continent est un problème réel et admis par les Africains eux-mêmes.

    Les « ismes » d’attaque sont essentiellement le fascisme et le nazisme. C’est à tort et à travers que le terme de « fasciste » est utilisé par des gens qui ne semblent pas bien connaître sa signification et qu’ils dégainent avec une grande facilité pour déconsidérer des personnes qui ne le sont manifestement pas lorsqu’il s’agit simplement de conservateurs de la culture du pays et de sa langue.

    Le terme de « nazi » est vicieusement réservé aux Israéliens, descendants des survivants des camps d’extermination nazis. Quelles que soient les critiques que l’on peut faire à la politique à courte vue du gouvernement israélien et à ses agissements, les Israéliens ne se conduisent évidemment pas comme des nazis. L’adolescente palestinienne, dont on parle ces jours-ci, qui a insulté et frappé un soldat israélien en public et devant les caméras n’aurait pas vécu bien longtemps face à un SS. Le soldat israélien, lui, s’est efforcé de ne pas réagir devant les provocations de cette jeune fille, fière de son exploit pour lequel elle ne prenait qu’un risque limité, et par lequel elle s’est assurée une célébrité mondiale et la gloire dans son camp.

    « Narcissisme et exhibitionnismeVènerie »

  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Janvier 2018 à 17:25

    Il n'y a pas que communisme qui est oublié, car islamisme ne fait pas non plus e la panoplie des outragés et des outrageants!

      • Mardi 16 Janvier 2018 à 17:40

        L'islamisme n'est pas oublié : qualifier quelqu'un d'islamiste exige des preuves de son appartenance à cette idéologie qui est celle des terroristes. Les autres "ismes" sont utilisés même à mauvais escient.

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    2
    Mardi 16 Janvier 2018 à 20:11

    La valeur du point Godwin baisse à cause de l'inflation dont il est victime de la part de ceux qui font tout pour le mériter.

    Quand Ségo est au pôle nord, elle n'est pas au pôle sud. A moins d'être capable de faire un très, très grand écart.

      • Mardi 16 Janvier 2018 à 20:46

        Le point Godwin ne baisse pas, il s'élargit, et les termes sont vidés de leur sens par dilution

    3
    Souris donc
    Mercredi 17 Janvier 2018 à 19:35

    Dress code zadiste :

      • Mercredi 17 Janvier 2018 à 19:57

        La mode zadique des groupes en souffrance.

      • Souris donc
        Jeudi 18 Janvier 2018 à 10:50

        Ségolène Royal harcèle Hulot et son cabinet de ses "conseils", le pauvre Hulot est exaspéré. Mais ne peut pas traiter Ségo de sexiste, ça ne marche pas dans l'autre sens. Ségolène est peut-être zadique, mais l'accuser d'être encombrante est une fake nouille (Canteloup).

      • Jeudi 18 Janvier 2018 à 10:57

        Pas de sexisme dans l'autre sens, et pourtant Hulot, d'après les dires, est harcelé. Pourrait-on parler de harcèlement moral par une nouille ?

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