• Direct

    Direct

    Si je comprenais Cassius Clay devenu Mohammed Ali en adhérant à la secte radicale Nation of Islam, et si je saluais son courage notamment en refusant d’aller combattre au Vietnam par conviction, sacrifiant ainsi sa carrière pendant plusieurs années, je ne l’ai jamais aimé.

    Trop de haine, trop de hargne, trop de mégalomanie pour un homme dont le seul talent était de se battre, de donner des coups en insultant ses adversaires et d’encaisser les leurs jusqu’à la déchéance de son corps.

    Il vient de disparaître, devenu très tôt rigide et tremblant, lui qui était si mobile, si précis et si arrogant sur un ring. Farce cruelle du destin.

    Je sais, je suis de parti pris. Je trouve que la boxe n’a rien de noble. Je trouve que c’est un sport de brutes où deux coqs de combat, sélectionnés sur leur poids, s’affrontent en se frappant au-dessus de la ceinture, encouragés par les spectateurs friands de violence, pour enrichir leur entourage plus qu’eux-mêmes, et finir le combat saoulé de coups, le visage tuméfié, le protège-dents souriant, le bras levé du gladiateur soulevé par l’arbitre cravaté d’un nœud papillon ou emporté parfois sur une civière, les bras ballants, au milieu des spectateurs satisfaits d’en avoir eu pour leur argent.

    Ils quitteront le ring quand ils auront pris trop de coups, et presque toujours dans la défaite, ils iront soigner leurs séquelles post-traumatiques dans l’oubli et parfois dans la pauvreté.

    « Le fasciste n’est pas toujours celui que l’on penseDélayage »

  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Juin 2016 à 17:18

    Certes, certes. Mais, d'un autre côté, c'est un sport auquel Sylvester Stallone doit tout, gloire et fortune…

      • Mardi 7 Juin 2016 à 17:33

        En effet, c'est une raison suffisante pour anoblir la boxe. Il est vrai que la boxe est un beau sujet de cinéma avec lequel Stallone en faisant semblant de boxer et après maquillage a gagné plus d'argent que les boxeurs dont les ecchymoses étaient authentiques. Comme quoi le réel ne vaut pas la fiction.

      • Souris donc
        Mercredi 8 Juin 2016 à 07:59

        Le noble art, c'est la savate, la boxe française et ses chassés-croisés. Cocorico.

        L'autre n'a pour seul mérite que d'être mélodramatique, Cerdan, Piaf, l'avion qui tombe, ou cinématographique, avec la pègre qui gravite et le pauvre boxeur qui finit porteur à la gare du Nord après avoir connu la gloire et s'être fait exploiter parce qu'il avait le cœur pur.

         

      • Mercredi 8 Juin 2016 à 08:53

        Tous les sports qui consistent à se taper dessus, nobles ou pas, me paraissent sans intérêt et ne sont pour moi que des exaltations de la violence directe. La boxe quand elle se termine mal a un côté plus dramatique que mélodramatique.

      • Souris donc
        Mercredi 8 Juin 2016 à 09:52

        Exaltation de la violence, peut-être aussi catharsis et exutoire à la violence ?

        Je pense comme Zaza qu'il y a une esthétique, surtout dans la boxe française, recyclée en kick boxing, car faut avouer qu'elle avait une image un peu ringarde de messieurs en collants affublés de moustaches en guidon de vélo, et qui, en sortant de la salle d'entraînement, tombaient sur des policiers en De Dion Bouton en train de traquer la bande à Bonnot.

      • Mercredi 8 Juin 2016 à 10:15

        Exutoire de la violence pour les protagonistes, mais je ne pense pas qu'il le soit pour le spectateur qui aurait plutôt tendance à imiter la violence qu'il vient de voir (et cette fois sans les règles) que de devenir pacifique.

        Quant à l'esthétique, comme je l'ai dit à Zaza, je préfère la danse.

    2
    Mardi 7 Juin 2016 à 18:39

    Le sport-spectacle poussé à l'extrême. Une fascination malsaine.

      • Mardi 7 Juin 2016 à 19:59

        Les jeux du cirque.

    3
    Mardi 7 Juin 2016 à 19:12
    ZAZARAMBETTE

    Bonsoir Doc,

    Je constate que vous n'avez pas fréquenté les salles de boxe ! Perso, j'avais un copain dans les années 1970 qui fréquentait l'équipe de Jean Bretonnel et de la vedette de l'époque, Jean-Claude Bouttier. Les coups, c'est une chose, mais c'est surtout le jeu de jambes et la rapidité qui sont admirables. Enfin, c'est mon avis !

    Bonne soirée. ZAZA

      • Mardi 7 Juin 2016 à 19:59

        Sans doute, mais je préfère la danse.

    4
    Mardi 7 Juin 2016 à 19:51

    Sa vie, pleine d'enseignements,  me fait penser à celle de Forrest Gump.

    Sa fameuse phrase pour refuser d'aller se battre au Viet-Nam (" pourquoi j'irais tuer des gens qui ne m'ont jamais traité de sale nègre")  explique pourquoi tous les grands pays sont passés à l'armée de métier.

    Sa conversion à l'Islam permet de mieux comprendre aussi ( oui, oui, a posteriori, c'est plus facile)  comment et pourquoi on entre dans cette religion. 

    Et sa maladie a certainement beaucoup contribué à la désaffection que connait la boxe de nos jours.

      • Mardi 7 Juin 2016 à 20:03

        Oui, sa conversion à l'islam est une révolte (Nation of Islam était séparatiste et prônait la violence). Comme d'habitude on oublie facilement que les Arabes étaient (et parfois encore) de grands esclavagistes.

    5
    Souris donc
    Mercredi 8 Juin 2016 à 10:17

    "Les enfants voulaient être champions, ils rêvent d'être entraîneurs. Aucun diplôme n'est nécessaire. Les usagers et les clients doivent savoir faire pas mal de trucs, les coachs non, et, coachant des célébrités, ils deviennent aussitôt des people.

    C'est une opportunité pour sortir de la crise. On supprime des emplois dans les bureaux de poste, les grandes surfaces et les banques, ne parlons pas des pompistes ? Reste le coach. Il suffit d'avoir une idée de ce qu'est ce foutu "développement personnel", sans parler de la manie d'être "en quête de sens" ou de "s'occuper des gens dans leur globalité"; Les coachs vous enseignent à organiser la maison selon les souffles, à positiver en tout, à prendre Mathieu Ricard au sérieux [...] Les plus huppés vous enseignent à mourir. "

    Alain Schifres "Sympa" Ed. Le Dilettante, 2016.

      • Mercredi 8 Juin 2016 à 10:22

        Bien sûr, le coach est celui qui a tout raté et qui veut apprendre aux autres à réussir.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    6
    cherea
    Mercredi 8 Juin 2016 à 12:32

    J'aimais pas trop Ali c'était pas ma génération et je n'ai pas vu un de ses matchs en entier. Je suis plutôt Tyson, c'est lui qui m'a fait kiffer la boxe comme on dit. J'ai pratiqué un peu et de tous les sports que j'ai fait c'est le plus exigeant physiquement, pendant 12-18 mois, j'ai pu pratiquer 2-3 fois par semaine soit 2-3 heures en tout, c'est hallucinant comme vous voyez votre corps changer et puis c'est dur et ça fait mal, jamais eu autant de courbatures qu'après un entraînement de boxe. Puis j'aimais la régularité des entraînements 3 minutes d'effort, 1 minute de repos...bref bonne période, je devrais reprendre...mais entre la femme, le gosse, le boulot...et puis c'est le seul sport bien montré au cinéma.

      • Mercredi 8 Juin 2016 à 13:38

        Je n'ai un aperçu de la boxe que de l'extérieur, mais même de cette façon il est évident que ce sport est un des plus difficiles et des plus exigeants car il me semble que la punition de l'erreur est immédiatement ressentie dans son corps.

        Trop dur.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :