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Difficile à saisir
Il y a une chose difficile à saisir. Il passe et repasse, vous évite, passe au-dessus de vous ou à droite ou à gauche. Il vous tourne le dos, il est ailleurs, à l’intérieur. Il disparait. Vous croyez le saisir lorsqu’il réapparait. Peine perdue.
Alors vous vous levez, prêt à partir et alors, miracle ! Vous le saisissez : le regard du serveur qui jusqu’à ce moment précis fuyait le vôtre, un regard soupçonneux qui se fixe enfin sur vous.
Difficile à saisir que le ministère de la Santé demande au président de l’Assistance publique- Hôpitaux de Paris de supprimer 700 postes (dont médecins et infirmières) alors que dans le même temps le commissaire à la Diversité lui demande d’accueillir 5000 apprentis (pour faire quoi ?) dans le but de favoriser l’insertion des « jeunes de banlieues » [1]
Vous me direz il n’y a aucun rapport entre les deux. A première vue, je vous l’accorde. Mais à seconde vue ? L’attitude des pouvoirs publics ne ressemble-t-elle pas à celle du serveur ? Et ne comprennent-t-ils pas les choses que lorsqu’on se lève ?
[1] le Point du 23 avril 2009
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Commentaires
1PascaleMardi 28 Avril 2009 à 18:19Souvenez-vous de Caterpillar : ce n'est qu'après le saccage d'une sous-préfecture que la négociation tripartite fut ouverte. 5 Mois dans l'inertie totale ! "Je serai un président à l'écoute de tous les Français !..." Encore une promesse non tenue. C'est aussi pour cela que j'irai défiler vendredi.RépondreS'il n'y avait pas la Favouille, j'irai défiler aussi mais avec elle, je ne préfère pas, on ne sait jamais. Je me demande à quel point cette montée de la violence n'est pas désirée. Ils ne sont tout de même pas si bêtes que ça, si ?Je propose une commission pour étudier la question, mais je suis sûr que l'on ne tiendra pas compte de ses conclusions. En tout cas si vous défilez, laisser votre cagoule à la maison.
Dr WONon seulement il faut se lever mais en plus, dans le cas des pouvoirs publics, il faut crier très fort ! Je me demande parfois s'ils ne le font pas exprès : on tente, si ça passe tant mieux, sinon on revient en arrière. Bizarre façon de gérer un pays !Saccager une sous-préfecture, c'est imposer (par la force, certes) à l'Etat la nécessité d'intervenir dans le dialogue social. C'est très contestable. Si cela débouche sur un plan social acceptable, cela peut être admissible. Mais si le but est de conserver les emplois, cela devient surréaliste. Fabriquer des engins de chantier que plus personne n'achète... Bienvenue dans la patrie des travailleurs!Je suis contre la violence. Mais il ya une façon de gouverner qui la déclenche et parfois les gouvernants ne sont pas mécontents de la déclencher lorsqu'ils pensent pouvoir la contrôler.
Dr WOSi on s'oppose au pouvoir, il est logique de s'attaquer au pouvoir. On peut même comprendre la violence. De même si on s'oppose au patron, on peut s'attaquer à lui. C'est comme ça que commencent les révolutions. Mais saccager une sous-préfecture pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement ... A ce compte pourquoi des fonctionnaires en grève contre l'état-patron n'iraient-ils pas vandaliser le siège social d'une entreprise privée pour se faire entendre?Je n'approuve pas la violence non plus, mais je la comprends. Quand j'ai entendu cette chef d'entreprise dire que c'était normal d'avoir des salaires hors normes mais qu'elle comprenait parfaitement que le "peuple" ne puisse pas le comprendre.... Je n'avais qu'une envie : lui faire bouffer son collier de perles ! (c'est une image bien sûr) J'étais en colère et j'estime qu'il y a de quoi. La violence ne résout rien, la provocation non plus.Ce n'est pas non plus mon habitude. Je reproche à nos gouvernants d'avoir toujours un temps de retard et de faire des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir, d'où le déclenchement de la violence qui n'est bonne pour personne.
Dr WOJe ne condamne pas la violence par principe. Et moi aussi, j'aurais eu envie (et peut-être aurais-je essayé) de lui faire bouffer son collier de perles "hors-normes". En revanche, je n'aurais pas eu l'idée d'aller passer ma mauvaise humeur sur le préfet. A moins de vouloir m'attaquer à l'Etat (à ne pas confondre avec le parti au pouvoir) et d'avoir des raisons pour le faire. Voilà pourquoi je ne fais pas de politique, la langue de bois m'écorche la gueule.Il eût été préférable de s'attaquer aux responsables de la situation, mais ils sont loin ou intouchables.
Dr WOC'est vrai que la sous-préfecture n'y était pour rien. Enfin, j'espère que tout cela s'arrange au mieux mais je suis sceptique.Utiliser la violence fait passer la revendication au niveau de l'insurrection. Il est alors difficile de revenir en arrière. Qui imaginerait pouvoir sans rire dire à nouveau "Bonjour Monsieur le président" à un bonhomme qu'on a séquestré et qui a été obligé de vous demander la permission d'aller faire pipi? Sans oublier que le président en question est peut être rancunier et qu'il attend son heure. Certains mouvements sociaux irréfléchis débouchent sur cette ambigüité.Quand on en arrive à la violence, celui qui est licencié n'aura plus l'occasion de parler au Président.
Dr WODans ce cas, il aura eu raison d'empêcher son président d'aller faire pipi (mais je ne trouve pas ça sain).
Dr WOJe suis en train de regarder l'émission L'avis des autres, il existe un mouvement "les désobéissants" qui cherchent des moyens de se faire entendre sans violence....a y regarder de plus près, leurs méthodes et leur discours est tout de même violent. Il y a pourtant un moyen plus simple de faire pression : grève des impôts et des factures !méthodes et discours SONT tout de même violents, pardon !...La colère, l'impuissance conduisent toujours à des extrêmes que l'on ne peut pas cautionner. C'est en amont qu'il faut essayer d'agir pour les éviter. Quant à la grève des impôts et des factures, elle me semble bien illusoire car elle devrait être générale, ce qui est utopique.
Dr WOJe crois que promouvoir la grève des impôts est interdit par la loi. L'Etat garantit la liberté mais jusqu'à un certain point! Le pognon, c'est sérieux!Qui a dit que cela devrait être légal ? Quitte à être dans l'illégalité je préfère nettement cette solution à celle qui consiste à casser tout et n'importe quoi ! De plus, on mettrait vraiment le doigt là où ça fait mal ! Et puis, si tous les français s'y mettaient, ce serait difficile de les poursuivre tous ! Cela reste très utopique... Manifester son mécontentement dans les urnes, je n'y crois pas. Qui choisir ? De quelle façon ? Plouf plouf, je voterai pour toi ?! Non vraiment, rien ne m'inspire et chaque fois que je suis allée voter, j'ai été déçue !Suivre le flux RSS des commentaires
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