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Des gens indispensables
Appelés à voter en deuxième lecture le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2012, les sénateurs ont adopté par 175 voix contre 168 une motion rejetant l'ensemble du texte, en regrettant, notamment, le refus de la majorité de droite de prendre en compte les propositions de nouvelles recettes comme la taxation des stock options, des attributions gratuites d’actions ou encore des retraites chapeau.
La position du Sénat ne change rien. L’adoption définitive du texte aura lieu mardi 29 novembre à l'Assemblée nationale. Ce qui prouve l’utilité d’un Sénat, richement doté, pour le bon fonctionnement de la République, et indispensable pour le bien des sénateurs.
Cependant, on ne peut pas leur donner tort de vouloir trouver des recettes là où il possible de les trouver sans matraquer les malades. Bien sûr, l’argument contre la taxation des gains jugés excessifs des dirigeants des grandes entreprises et des établissements bancaires serait la fuite des cerveaux. L’expérience a montré que ces cerveaux indispensables fuient manifestement par tous leurs pores si l’on fait le bilan de leurs erreurs. Il n’est pas certain que des cerveaux, considérés comme moins brillants, moins payés et moins indispensables, auraient fait plus de bêtises que cette élite irremplaçable dont on craint le départ et il n’est pas certain que les pays étrangers les accueilleraient tous à bras ouverts et au prix fort.
A noter que la tendance, en ce temps de crise, est d’appeler ces économistes indispensables pour diriger des gouvernements à la place des politiciens qui songent un peu trop, il est vrai, à leur réélection. Economistes qui, pour certains, ont leur part de responsabilité dans l’éclosion de cette crise lors de leurs activités antérieures. Mais qui peut mieux résoudre une crise que ceux qui ont participé à son développement ?
Dessin de Philippe Geluck
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Commentaires
1nettoueVendredi 25 Novembre 2011 à 15:40Net et précis, c'est vrai, pour que tout aille mieux, faire exactement le contraire de ce qui a été mal fait ! Que de boulot en perspective DR WO !RépondreIl n'y a pas de marché pour les dirigeants français. On peut donc les payer moins, ils n'ont nulle part où aller. Mais ce n'est pas politiquement correct de le dire.Un article qui a la mérite de mettre le doigt sur la responsabilité de nos élus. Je pense comme Barovin qu'il est temps de remettre tout à plat et de proclamer une sixième république.Je crois (mais je me trompe peut-être) que le problème n'est pas la crainte que ces parachutistes géniaux s'en aillent à l'étranger s'ils étaient plus taxés.
Le problème est que les taxer davantage est une mesure aussi symbolique que diminuer le salaire des ministres ou supprimer la garden-party du 14 juillet : ça nous fait plaisir, à nous le bon peuple, mais ça ne comble pas les déficits.
Mais la droite est vraiment ridicule de nous refuser ces petits plaisirs !En tout cas, on pourrait se dispenser du Sénat tel qu'il est élu et dans son rôle actuel et limiter les rémunérations des dirigeants, on en trouvera toujours.
Et pour supprimer le sénat il faut revoir toute la constitution.De retour !? Vous avez raison, ce n'est pas en rendant les riches plus pauvres que l'on rendra tous les pauvres plus riches et que la dette sera payée. Reste que l'existence de deux poids, deux mesures passe mal à l'heure des "sacrifices".
Vous avez raison, ça agace ! Et ce qui agace le plus c'est peut-être le mépris sous-jacent envers les pauves.Très riche, ça me suffirait aussi. Même juste riche. Et dotée d'un sénat qui sénate, pas d'un fantôme.
BéaJe rejoins l'opinion de Carlus. Et je m'interroge: quel intérêt peut bien avoir la droite à choyer quelques centaines (ou quelques petits milliers si on compte large) d'électeurs très riches alors qu'une taxation de ces revenus qui énervent les smicards lui ferait gagner des centaines de milliers de voix?as - tu remarquer que les loups ne se mangent pas entr'eux !!!!!!!!!!!!!!!!Les copains les coquins ça peut toujours servir surtout lorsque l'on sait que les pauvres continuent à voter à droite faute de compétence en face... et continuent à avaler des couleuvres avec en outre un système électoral pourri qui favorise un bipartisme destructeur du politique.Sarko a dépassé le stade d'aider ses copains de droite, je crois qu'il ne se rends pas vraiment compte de sa monumentale erreur, il a un "toc", le toc de la richesse et du pouvoir et n'arrive pas à en démorde. A la limite sa sottise est de bonne foi !Le bipartisme a beaucoup de défauts. Mais j'ai connu le multipartisme de la IVème et ce n'était pas plus folichon.
24LéonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:01Ma belle mère disait toujours : "l'argent va à l'argent"
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