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DANS MA VILLE XVIII
LE COUPLE DELAISSELes sons profonds du violoncelle
Sortent des cordes embrassées
La mélopée dans la ruelle
S’élève du couple enlacé
Le vieil homme cesse soudain de jouer
L’archet désuni au bout du bras ballant
Les yeux fixes, les cheveux ébouriffés
Il laisse le chant se perdre dans le vent
Personne n’écoutait ses notes mélodieuses
L’instrument comme une femme délaissée
Presse contre lui ses courbes harmonieuses
Son offrande de musique dédaignée
Le musicien figé reste l’archet suspendu
Tristesse et lassitude pétrifiées en statue
Paul Obraska
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Commentaires
1Le HuronJeudi 12 Février 2009 à 17:58Joli poème. Je trouve la photo très triste. Vous n'avez pas trouvé de rime à contrebasse?RépondreJ'ai abusé de la licence poétique pour choisir mon instrument, le premier vers était impossible avec contrebasse : "Les sons profonds de la contrebasse" ...Vers "cassé", antimusical. Par ailleurs, la rime me parait secondaire : je la trouve, tant mieux, je ne la trouve pas, tant pis. je préfère le sens et l'équilibre du vers (tout ça est bien prétentieux...)
Dr WOJ'aime assez la situation étrange et décalée de ce musicien même si elle n'est effectivement pas très gaie. Il y a quelques années, j'ai peint un pianiste au milieu du désert ; votre photo m'y fait un peu penser. J'aime beaucoup le poème.La photo en gros plan du visage du musicien (que je n'ai pas voulu mettre) exprime réellement la lassitude et la tristesse de ce vieux monsieur resté immobile dans la ruelle déserte.
Dr WO12MARIE-HELENELundi 7 Janvier 2013 à 16:32Triste et beau poème! Nous sommes de plus en plus nombreux dans notre bulle à ne plus savoir écouter et voir.
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