• DANS MA VILLE IX

    Photo de Stéphane Kindler


    TRAINS DE NUIT

     

    Jetés comme une brassée de branches mortes

    Les rails s'entrelacent avant de mourir à la gare

    Luisantes sous la lune qu'un nuage emporte

    Les gerbes de métal se fondent dans le noir

     

    Les rectangles de lumière alignés dans la nuit

    Défilent à la volée dans un fondu enchaîné

    Des visages à peine entrevus s'enfuient

    Dans un vieux film aux images saccadées

     

    Le train de nuit s'échappe à travers champs

    Dans l'obscurité il suit son chemin de fer

    De battement en battement

    Il file droit ses roues dans les fers

     

    Le train de nuit emporte sa charge humaine

    Course dans le noir dans le  cours des jours

    Une charge de pensées de joies et de peines

    Quitter ceux qu'on aime ou aller aux amours

     

    Le train de nuit transporte des soldats en armes

    Le goût amer sur les lèvres du dernier baiser

    Des femmes qu'ils ont quittées en larmes

    Défilent les villages qu'ils espèrent retrouver

     

    Dans la nuit un train de wagons pour bestiaux

    Déporte sa cargaison d'humains prostrés

    La clarté des gares éclaire à travers les barreaux

    Les faces hagardes et les corps étouffés

     

    Le train de nuit fonce dans le noir assassin

    Un aller simple pour un unique voyage

    Les voyageurs immobiles s'effacent un à un

    Le convoi désert devient paysage

    Paul Obraska

    « Sur un air de guitareSur le cholestérol 2 : Certains sont plus égaux que d'autres »

  • Commentaires

    1
    seb
    Dimanche 29 Juin 2008 à 18:20
    Ca serait très bien illustré par la chanson des Rita Mitsouko "petit train". J'aime beaucoup.
    2
    Dimanche 29 Juin 2008 à 18:58
    Merci Seb. Je sais que de votre part ce n'est pas "un envoi de fleurs"
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