• Ce matin, je suis allé chez mon dentiste. Après chacune de mes visites j’ai une pensée émue pour tous les patients qui, jusqu’au milieu du XIXème siècle, ont subi les actes de chirurgie dentaire sans anesthésie. Le spectacle du torturé volontaire au milieu d’un public attentif, et manifestement heureux de ne pas être à sa place entre les mains du barbier, a inspiré nombre de peintres jusqu’aux plus grands comme le Caravage :

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  • Le texte ci-contre est tiré d'un entrefilet signé Samuel Piquet et paru dans Marianne du 24/01/20.

    L'homme n'est pas un loup pour l'homme, mais pour la femme. En fait l'autre est devenu dérangeant, insupportable, traumatisant, il est devenu une intrusion dans le confort de chacun, une agression par sa seule présence.   Lorsqu'un homme regarde une femme de façon insistante, lorsqu'il la complimente , c'est évidemment dans l'intention de la séduire afin de la violer d'une façon ou d'une autre.

    Les relations entre les hommes et les femmes prennent un curieux tour en lançant le balancier trop loin après la dénonciation justifiée des agressions sexuelles restées trop longtemps cachées, et en jetant quasiment un air de suspicion sur l'hétérosexualité.

    L'autre, ressenti comme une agression dépasse le cadre des sexes et touche aussi celui des identités notamment dans les universités anglo-saxonnes où les minorités, qu'elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses, ont une susceptibilité à fleur de peau, ce qui conduit à interdire à la majorité toute remarque qui pourrait les froisser, au point de vouloir se réfugier dans un espace ("save space") prévu pour se mettre à l'abri de la contradiction. Pauvres choux.

    Ces mesures affligeantes pour protéger la fragilité mentale des individus me rappelle un livre d'anticipation, dont je ne me souviens plus du titre, où les règles suivies en société imposaient  d'éviter le moindre contact verbal ou physique avec les autres  individus afin de se préserver de toute violence.

    Mais dans notre monde également, pour éviter toute contradiction, tout débat, toute dispute, afin de préserver son confort intellectuel, les gens ont tendance à ne fréquenter que les gens qui leur ressemblent, à rejeter comme des adversaires infréquentables ceux qui ne sont pas d'accord et avec lesquels il n'est même pas question de parler, comme si les fréquenter c'était se salir soi-même ou en tout cas risquer d'être condamné par ceux de votre bord.

    Dans le monde d'aujourd'hui la tendance n'est pas de vivre ensemble, mais de vivre séparé jusqu'à haïr l'autre.


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  • En ce moment, le Grand Palais à Paris expose des oeuvres du Gréco. Peintre, sculpteur, et architecte, il est né en Crète au milieu du XVIème et mort à Tolède après avoir séjourné à Rome.

    Je n'irai pas voir cette exposition, sûrement à tort, mais j'avoue ne pas apprécier sa peinture qui comporte essentiellement des portraits et des tableaux d'inspiration religieuse. Il est vrai qu'à l'époque beaucoup de commandes provenaient de l'Eglise, et elle a donc été à l'origine de la création de la plupart des chefs-d'oeuvre dans le sud de l'Europe, contrairement au nord où les peintures profanes abondaient.

    Une des raisons pour laquelle je n'adhère que peu aux oeuvres du Greco est la déformation qu'il a appliquée à tous les personnages qu'il représentait : les visages comme les corps sont longilignes, anormalement allongés avec une disproportion entre une petite tête et un long corps, et à une époque où les gens étaient petits. Son autoportrait lui-même accuse un excès de verticalité :

    Les prouesses d'un oeil malade 2

     

    Les prouesses d'un oeil malade 2

    Saint Martin et le pauvre

    Les prouesses d'un oeil malade 2

    La crucifixion

    Ces déformations sont d'autant plus étonnantes qu'avant l'apparition de la photographie, les peintres respectaient le plus souvent les proportions et la représentation du réel, notamment pour les portraits.

    Des médecins se sont donc demandés si l'oeil du Greco n'était pas malade. Les uns parlant d'une anomalie de la rétine, les autres plus simplement d'un astigmatisme privilégiant les lignes verticales.

    L'oeil malade d'un peintre peut parfois donner de bonnes surprises. Ce fut le cas de Monet, et je reporte ci-dessous un billet que j'avais publié il y a 10 ans :

    Les prouesses d'un oeil malade 2

    Ce tableau, le pont japonais (le second), fut peint par Monet vers 1920. Ne dirait-on pas un tableau abstrait ?

    A cette époque, le peintre était atteint d’une double cataracte, il ne voyait plus de l’œil droit et à peine de l’œil gauche. Il a d’abord refusé de se faire opérer dans la crainte de devenir complètement aveugle et ayant perdu le sens de la profondeur et du relief (donné par la vision binoculaire), il ne percevait que des taches de couleurs. Lorsqu’il accepta de se faire opérer de l’œil droit, Monet s’est plaint après cette opération d’avoir perdu des couleurs. Pour peindre il utilisa alors, soit l’œil droit et les bleus dominaient sur la toile, soit l’œil gauche (filtré par la cataracte) dont la vision privilégiait les couleurs chaudes.


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  • La photo ci-contre est celle d'une jeune femme en train de jouir ou qui fait semblant d'avoir un orgasme. Cette exhibitionniste a diffusé son image intime sur les réseaux sociaux, et elle a été reprise par Huffpost où je l'ai délicatement prélevée afin de ne pas déranger la personne dans son activité fantasmée.

    La photo est accompagnée par l'accroche suivante : ″À 24 ans, j’ai compris que je n’avais pas besoin d’un homme pour jouir. Voilà les conséquences de cette révélation”

    C'est ainsi que cette exhibitionniste, qui par ailleurs se présente comme une autrice, artiste et féministe, a réussi à se fait connaître de la foule en réseau. Si elle a le sens de la communication en passant au-dessous de la ceinture, ce qui est le moyen le plus rapide aujourd'hui pour avoir "son quart d'heure de célébrité" (j'évite d'y participer en ne donnant pas directement son nom), elle me semble cependant un peu attardée pour n'avoir découvert la masturbation qu'à 24 ans. Et peut-être est-elle infirme sur le plan affectif car il n'est ici nullement question d'amour, sinon de soi-même.

     


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  • Les cons ça osent tout. C'est même à ça qu'on les rconnait

    Les cons ça osent tout. C'est même à ça qu'on les rconnait


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  • Parc fantôme

    Ce tableau de David Hockney terminé en 1970 représente le parc des Sources à Vichy.

    Il se dégage de lui une impression d'étrangeté presque gênante. Peinture on ne peut plus réaliste, elle devient quasiment surréaliste par sa rectitude excessive, sa perspective impeccable et son vide inquiétant  à la manière de Giorgio De Chirico.

    On se demande si ces arbres sculptés sont réels. Rien de naturel en eux. Ce sont des arbres domestiqués.

    Le couple regarde ce parc désert et ces chaises vides. Ce sont peut-être des survivants, l'humanité a disparu. Couple homosexuel ou hétérosexuel ? Auparavant il y avait trois personnages : une chaise est vide à leur côté. Le personnage qui s'est levé est peut-être derrière eux et regarde comme un voyeur le couple regarder le parc déserté. Une solitude mortuaire de fin du monde.

    Sur un blog, celui de Claude Lothier, j'ai trouvé une photo du parc des Sources de Vichy prise le jeudi 3 août 2017. Tout mystère a disparu, la vie est de retour.

    Parc fantôme

     

     


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  • L'artiste vesulienne Pink Art Roz rend hommage, à l'aide de son talent et de 175 litres de peinture, au poète chanteur qui fit connaître Vesoul au monde entier sur un air d'accordéon musette (la photo est de SEBASTIEN BOZON/AFP)


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    Noirmoutier : paysages dont je ne me lasse pas, mais qui peuvent lasser les autres

    Renoir : Le bois de la Chaize à Noirmoutier

    Noirmoutier : paysages dont je ne me lasse pas, mais qui peuvent lasser les autres


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  • En matière artistique, l'expression de la tristesse, du drame ou de la tragédie est beaucoup plus rentable que celle de la joie. Le drame est plus volontiers taxé de chef-d'oeuvre, il est rare qu'il en soit de même pour une oeuvre comique. Pourtant, il est beaucoup plus difficile de faire rire que de faire pleurer. Si l'être humain est plus sensible au drame, c'est qu'il est fondamentalement triste car il connait sa fin inéluctable, même quand il fait semblant de l'ignorer en s'occupant de choses futiles : la futilité permet de vivre.

    Les personnages représentés en peinture sont presque toujours sérieux, tristes ou mélancoliques. La mélancolie est un thème fréquemment utilisé.

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  • Expositions 

    © Victor Frankowski AI-Da, l'humanoide artiste, dans son atelier

    Le 12 juin, ont été exposées à Oxford les "oeuvres" de ce robot humanoïde au stéréotype féminin, encore imposé par la société,  dénommé Al-Da,  et l'exposition - la première du genre - a été intitulée : "Unsecured Futures". "L'artiste" observe son modèle avec des caméras placées dans ses yeux. Les images capturées sont analysées par un algorithme qui transmet ensuite les informations à son bras mécanique.

    Expositions

    Dessin au crayon. Il parait que les dessins de "l'artiste" algorithmique seraient totalement imprévisibles. je veux bien le croire. Chaque oeuvre devient ainsi unique.

    Expositions

    Sculpture plutôt étonnante après une modélisation en 3D à partir d'un dessin.

    "Depuis l’ouverture de l’exposition, la galerie ne désemplit pas. Et surtout, en moins de dix jours, toutes les œuvres d’Al-Da se sont déjà vendues, pour plus d'un millions d'euros. Le galeriste prévoit de tout reverser à la recherche sur l’intelligence artificielle. Aidan Meller dit avoir monté cette expo pour faire réfléchir sur l’IA et ses dérives possibles. Mais pour quelques spécialistes de l’art, c’est Al-DA elle-même la dérive. Une journaliste d’ArtNet a ainsi écrit que cette jolie humanoïde qui peut créer une "œuvre d’art" toutes les 45 minutes représentait juste "la concrétisation d’un fantasme misogyne et capitaliste" (Nina Godart BFM TV). J'ignore si l'exposition comportait un buffet où l'on servait des boissons alcoolisées. Mais l'alcool n'est pas nécessaire pour expliquer ce jugement quand on a une tendance gauchiste et féministe radicale. Reste que cette journaliste n'a pas tort de considérer que dépenser de telles sommes pour des "oeuvres" bidons est un scandale. Mais puisqu'il s'agit d'une journaliste spécialisée en art, j'espère qu'elle a une réaction semblable pour des oeuvres contemporaines réalisées par des artistes en chair et en os et qui sont parfois inférieures (à mes yeux) à celles réalisées par ce robot doté d'une intelligence très artificielle, néanmoins fournie par des intelligences naturelles (de la société de robotique de Cornouailles, Engineered Arts, et des ingénieurs de Leeds).


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